L’immunothérapie par pembrolizumab, seule ou associée à la chimiothérapie, est aujourd’hui le standard thérapeutique de 1re ligne pour la prise en charge des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules métastatiques, quelle que soit l’histologie tumorale.En ce qui concerne les associations pembrolizumab et chimiothérapie, les protocoles évalués dans les essais princeps étaient :- la combinaison de sels de platine +pémétrexed + pembrolizumab pour les cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes, avec 4 cycles d’induction, suivis d’un entretien par pémétrexed et pembrolizumab jusqu’à toxicité ou progression ;- la combinaison de carboplatine + paclitaxel + pembrolizumab pour les cancers bronchiques non à petites cellules épidermoïdes avec 4 cycles d’induction, suivis d’un entretien…
ECOG-ACRIN EA5161 est une étude de phase II randomisée évaluant le nivolumab (anti-PD-1) en combinaison avec le doublet platine-étoposide (PE) comme traitement de 1re ligne dans les CBPC métastatiques.160 patients atteints d’un CBPC diffus, avec un ECOG PS 0 ou 1, non prétraités ont été inclus. Ils ont été randomisés 1:1 pour recevoir du nivolumab 360 mg + PE tous les 21 jours pendant 4 cycles, puis du nivolumab en entretien 240 mg toutes les 2 semaines jusqu’à progression ou jusqu’à 2 ans maximum (bras A) ou PE tous les 21 jours pendant 4 cycles suivis d’une surveillance (bras B). L’irradiation cérébrale prophylactique (ICP) a été autorisée à la discrétion de l’investigateur. Le principal critère d'évaluation était la survie sans progression (SSP). Les critères secondaires comprenaient la SG, le taux de…
[Voir zoom du jour]La radiochimiothérapie longue (RCT) suivie d’une proctectomie avec exérèse complète du mésorectum est le standard thérapeutique des cancers du rectum localement avancés depuis plus de 15 ans (Sauer R et al. N Engl J Med 2004). Néanmoins, et malgré de nombreux essais, la survie sans récidive métastatique n’a pas été améliorée. En postopératoire, la chimiothérapie adjuvante ne peut être administrée que dans 40 % à 70 % des cas. Le FOLFOX n’a démontré son efficacité que chez les patients avec une tumeur ypN+ dans l’étude randomisée de phase II ADORE (Hong YS et al. J Clin Oncol 2019). L’étude de phase III PRODIGE 23 a évalué l’intérêt de l’ajout de 6 cycles de FOLFIRINOX avant la RCT (figure 1).De juin 2012 à juin 2017, 461 patients ont été inclus dans 35 centres français. Les caractéristiques…
L’étude de phase III KEYNOTE-604 en double aveugle a évalué 2 groupes de patients recevant pembrolizumab (pembro) + cisplatine-étoposide (PE) contre placebo + PE comme traitement de 1re ligne du CPC pour lequel nous avons déjà 2 études positives dans cette indication (IMpower 133 avec l’atézolizumab et CASPIAN pour le durvalumab). Les patients ayant un CPC diffus en situation de 1re ligne et sans métastases cérébrales non traitées ont été randomisés 1:1 pour recevoir 4 cycles de PE à dose standard associé à pembro 200 mg toutes les 3 semaines ou un placebo pendant un maximum de 35 cycles. Les patients présentant une réponse complète (RC) ou une réponse partielle (RP) après le cycle 4 pouvaient recevoir une irradiation cérébrale prophylactique (ICP) à la discrétion de l’investigateur. La randomisation a été…
Dans la classification de l’OMS, le cancer du poumon à petites cellules (CPC) et le carcinome neuroendocrine à grandes cellules (CNEGC) sont considérés comme des tumeurs neuroendocrines de haut grade du poumon. Bien qu’il n’y ait pas eu d’essais randomisés évaluant la chimiothérapie adjuvante chez les patients atteints de CNEGC réséqué, l’association étoposide-cisplatine (EP) a été considérée comme un traitement standard pour cette population. L’étude JCOG 9511 réalisée chez des patients atteints de CPC avait montré la supériorité de l’association irinotécan-cisplatine (IP) par rapport à la combinaison EP chez les patients japonais présentant un CPC de stade étendu. L’étude actuelle compare chez des patients atteints d’un CNEGC ou d’un CPC en résection complète soit de l’étoposide (100 mg/m2, J1-J3)-cisplatine…
[Voir également le zoom du jour]La radiothérapie courte (RTc), hypofractionnée (5 x 5 Gy), sans chimiothérapie concomitante, suivie d’une proctectomie avec exérèse complète du mésorectum, est un standard thérapeutique chez les patients souffrant d'un cancer du rectum localement avancé (Kapiteyn E et al. N Engl J Med 2001). Cette RTc ne permet pas d’obtenir une réduction de la taille tumorale (du moins quand elle est suivie d’une proctectomie immédiate), de sorte que lorsque cet objectif est visé, la radiochimiothérapie (RCT) longue, avec fluoropyrimidine et en fractionnement et étalement classique, lui est préférée (tncd.org). Ces 2 standards pourraient être améliorés :• l’allongement du délai entre la fin de la RTc et la chirurgie permet de majorer la réponse tumorale (Erlandsson J et al. Lancet Oncol 2017)…
CASPIAN est une étude de phase III ouverte portant sur le durvalumab (anti-PD-L1) ± trémélimumab (anti-CTLA-4), associé à une chimiothérapie par platine-étoposide (PE) comme traitement de 1re intention chez les patients atteints de CBPC de stade étendu. Lors de l’analyse intermédiaire, le triplet durvalumab + PE a montré une amélioration statistiquement significative de la survie globale (SG) par rapport à PE seul (HR = 0,73 ; IC95 : 0,59-0,91 ; p = 0,0047), et ces données ont déjà été communiquées lors d’un précédent congrès non virtuel…Il s’agit donc ici d’une analyse actualisée de la SG pour durvalumab + PE par rapport à PE et des premiers résultats pour le quadruplet durvalumab + trémélimumab + PE par rapport à PE.Au total, 805 patients atteints de CBPC diffus (ECOG PS 0/1), naïfs de traitement…
Dans l’étude GEOMETRY mono-1 de phase II, multicohortes, le capmatinib a montré son efficacité chez les patients atteints de CBNPC avec mutation de l’exon 14 de MET, que ceux-ci aient été prétraités (cohorte 4) ou non (cohorte 5b). Cette étude présentait l’efficacité et la sécurité du capmatinib chez des patients atteints d’un CBNPC avancé avec haut niveau d’amplification de MET (nombre de copies du gène (GCN) ≥ 10) ; pas de mutation d’ALK ou d’EGFR. Les patients étaient soit prétraités avec 1 ou 2 lignes de thérapie systémique (cohorte 1a), soit n’avaient jamais été traités (cohorte 5a). Les patients ont reçu du capmatinib 400 mg x 2/j. L’objectif principal était le taux de réponse selon RECIST v1.1 (RO) après l'évaluation d’un comité d’examen indépendant en aveugle (BIRC). Les résultats d’efficacité sont à…
Eric François – Oncologue digestif, Centre Antoine-Lacassagne, Nice“Les données de survie globale sont plutôt en faveur de PRODIGE 23 avec un gain brut de 3 % de survie à 3 ans versus moins de 1 % de différence dans RAPIDO. Des résultats plus matures pourraient faire pencher la balance entre les 2 études. Il y a significativement moins de patients métastatiques au bilan avant chirurgie dans PRODIGE 23. Il existe également une différence dans RAPIDO (4 versus 13 patients) sans que l’on sache si elle est significative. Ces données valident l’intérêt de l’ajout d’une chimiothérapie néoadjuvante quel que soit le schéma retenu (PRODIGE 23 ou RAPIDO), le choix devant être effectué en RCP et adapté au profil du patient.”Laurent Mineur – Radiothérapeute et oncologue digestif, Institut Sainte-Catherine, Avignon“Dans l’étude…
À l’issue de ces 3 présentations, plusieurs questions restent en suspens dans l’évaluation de l’immunothérapie dans le cancer à petites cellules (CBPC) :Le bénéfice de l’utilisation de l’immunothérapie dans cette indication est-il suffisant pour changer vraiment les pratiques ?Le bénéfice des inhibiteurs de point de contrôle est-il dû à l’entretien ou au type de chimiothérapie ou aux 2 en même temps ? Où en est-on des biomarqueurs d’efficacité dans cette histologie ?Finalement, le bénéfice de l’immunothérapie dans les CBPC reste assez modeste lorsqu’on regarde l’ensemble des études à notre disposition et aucune molécule ne se dégage vraiment pour revendiquer l’exclusivité du graal du standard thérapeutique. Sur le plan de la survie globale, la médiane ne dépasse pas 13 mois et la survie sans progression…
L’osimertinib est un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) de 3e génération, aujourd’hui indiqué en 1re ligne de traitement des CBNPC avancés et métastatiques avec mutation activatrice de l’EGFR, après la démonstration, dans l’essai FLAURA, de sa supériorité en termes de survie sans progression (SSP) et de survie globale (SG) par rapport aux ITK de 1re génération.L’essai randomisé de phase III ADAURA, présenté en session plénière présidentielle retransmise en direct, a randomisé 682 patients opérés d’un CBNPC de stade IB à IIIA selon la TNM (7e édition), avec mutation activatrice de l’EGFR L858R ou délétion dans l’exon 19, entre un placebo et un traitement de 3 ans maximum par osimertinib (80 mg/j). le critère de jugement principal était la survie sans récidive pour les patients atteints de tumeurs de stade…
Parmi les mutations de l’EGFR dans les CBNPC, les insertions dans l’exon 20 représentent un sous-groupe pour lequel les inhibiteurs de tyrosine kinase disponibles sont constamment inefficaces. Ces insertions dans l’exon 20 concernent 1 à 2 % des patients atteints d’adénocarcinome métastatique, et s’associent à un pronostic défavorable du fait d’une présentation agressive, d’une progression rapide de la maladie ; les immunothérapies n’ont pas démontré leur efficacité pour ces patients.L’amivantamab (JNJ-61186372) est un anticorps thérapeutique bispécifique ciblant l’EGFR et MET, 2 récepteurs transmembranaires activant des voies de signalisation intracellulaire synergiques pour stimuler la croissance cellulaire.L’essai de phase I CHRYSALIS comportait plusieurs cohortes de patients atteints de CBNPC avec mutation…
Le Sym015 est un mélange de 2 anticorps humanisés entraînant la dégradation de MET (figure). L’essai de phase I du Sym015-01 a identifié la dose recommandée en phase II de18 mg/kg cycle 1 J1, puis 12 mg/kg toutes les 2 semaines. La phase II a été élargie pour inclure les patients atteints de CBNPC avec amplification de MET/délétion de l’exon 14 (METAmp/Ex14∆). La présentation concerne les résultats provisoires de sécurité (n = 45) et d’efficacité (cohorte CBNPC : n = 20). La cohorte d’expansion poumon a recruté des patients avec MET exon 14 (n = 12) ou amplification de MET (n = 8 définis comme > 5 copies de MET par NGS ou ratio MET/CEP7 > 2,2 mis à jour ≥ 3.0 par hybridation in situ).45 patients (âge médian : 61,7 ans) ont été traités. La durée médiane d’exposition était de 4,6 mois (n = 45). Des effets…
Les patients souffrant d'un cancer du rectum en réponse complète pathologique après traitement néoadjuvant ont un excellent pronostic, posant la question de la possibilité d’une conservation d’organe [1]. L’identification de ces patients reste néanmoins difficile [2]. La stratégie de conservation d’organe est en cours d’évaluation dans de nombreux essais, combinant pour la plupart radiochimiothérapie (RCT) et chimiothérapie (CT) néoadjuvante.L’essai OPRA est une étude de phase II randomisée évaluant 2 modalités de traitement néoadjuvant (figure 1). Le critère de jugement principal est le taux de survie sans maladie à 3 ans. Seules des tumeurs du bas rectum ont été incluses. 324 patients ont été inclus, en majorité avec une tumeur cT3 (77 %) et cN+ (71 %). Le nombre de cycles de chimiothérapie reçus était…
L’association cisplatine-pémétrexed (CP) est le traitement de 1re ligne de référence pour les mésothéliomes pleuraux non résécables. L’immunothérapie a montré son intérêt en 2e ligne dans l’étude MAPS2 avec le nivolumab et l’ipilimumab et dans l’étude KEYNOTE-028 avec le pembrolizumab. Une étude de phase II a évalué le durvalumab associé au CP en 1re ligne. Le critère de jugement principal était la survie globale (SG) ; les patients ont reçu jusqu’à 6 cycles de durvalumab-CP, suivis d’un entretien par durvalumab jusqu’à 1 an. PrE0505 a recruté 68 patients dans 15 sites aux États-Unis, 55 sont évalués. Les sous-types histologiques étaient épithélioïdes (75 %), biphasiques (11 %), sarcomatoïdes (13 %) et desmoplastiques (2 %). Il n’y a pas eu toxicité limitante avec cette association. Après un suivi médian de 20,6…
Les auteurs ont évalué l’impact des variants de fusion EML4-ALK et d’autres variables moléculaires et cliniques sur l’efficacité clinique du brigatinib (BRG) par rapport au crizotinib (CRZ) en tant que traitement de 1re ligne chez les patients atteints de CBNPC ALK+ dans l’essai de phase III ALTA-1L.Au total, 124 échantillons de plasma ont été collectés à partir de 136 patients traités par BRG et 127 à partir de 137 patients traités par CRZ. Le taux de détection des fusions d’ALK était de 52 (65/124) et 54 % (68/127) dans les bras BRG et CRZ, respectivement, dont 83 (54/65) et 93 % (63/68) étaient des fusions EML4-ALK. Dans le groupe des patients avec des fusions EML4-ALK détectables, les 3 variants prédominants de fusion EML4-ALK (V1, V2, V3) étaient également répartis entre les bras ; V1 et V3 étaient les plus…
Le ciblage de l’angiogenèse a été évalué dans plusieurs études chez les patients atteints de mésothéliome pleural malin (MPM). En 1re ligne, l’étude MAPS avec le bévacizumab a montré une amélioration de la survie globale (SG) et de la survie sans progression (SSP). Le ciblage par ITK de l’angiogenèse était aussi l’objet des études de phase III LUME-Meso, qui n’a pas atteint son objectif de SSP, et de SWOG0905 avec le cédiranib, qui améliorait la SSP et le taux de réponse. RAMES est une étude de phase II randomisée qui évalue en 2e ligne l’ajout du ramucirumab à la gemcitabine chez des patients atteints de MPM après sel de platine et pémétrexed. La randomisation (1:1) compare gemcitabine 1 000 mg/m2 i.v. J1 et J8 tous les 21 jours et placebo (bras A) ou ramucirumab 10 mg/kg i.v. J1, d’un cycle de 21 jours…
Fabrice André de Gustave Roussy a présenté les résultats d’une vaste analyse poolée de séquençage de l’ADN tumoral circulant recueilli dans plusieurs essais randomisés impliquant l’inhibiteur de CDK4/6 ribociclib. Les plasmas à l’inclusion des essais MONALEESA-2, -3 et -7 ont été analysés avec un panel de 550 gènes et au moins une altération génique a été détectée chez 1 503 patientes. Les comparaisons statistiques ont été réalisées pour les gènes altérés chez plus de 2 % des cas et avec un effectif de plus de 15 patientes.Certains gènes altérés prédictifs d’un bénéfice en survie sans progression du ribociclib ont ainsi été identifiés. È titre d’exemple, les gènes FRS2 et MDM2 altérés chez 2 % des patientes sont associés à un gain en survie significatif du ribociclib alors que la survie sans progression dans…
Comme l’étude DESKTOP III et GOG 0213, cet essai réalisé en Chine avait pour but d’évaluer la place de la chirurgie chez des patientes en première rechute sensible aux sels de platine. Comme dans l’étude DESKTOP III, nos collègues chinois ont mis au point un score (iMODEL) permettant de sélectionner les patientes. Ce score est plus complexe que celui de l’AGO et est basé sur le stade FIGO, le résidu postopératoire chirurgical initial, l’intervalle sans platine, le statut de performance (PS), le taux de CA125 et la présence d’ascite à la rechute. L’objectif principal de l’étude est une amélioration d’un co-critère principal (survie sans progression (SSP) et survie globale (SG)) avec une analyse hiérarchique. Au total, 357 patientes ont été randomisées. Les groupes étaient relativement similaires. À noter qu’environ…
[Voir le zoom du jour]La chirurgie est considérée comme le traitement curatif des métastases hépatiques colorectales (MHCR) résécables de CCR et s’envisage dans 15 à 20 % des cas même si le risque de rechute existe pour deux tiers des patients sur le foie restant ou à distance (Kanas GP et al. Clin Epidemiol 2012). La chimiothérapie péri-opératoire par FOLFOX a démontré son efficacité par rapport à la chirurgie seule sur la survie sans progression (20,3 versus 12,5 mois ; HR = 0,81 ; p = 0,035), mais non sur la survie globale (61,3 versus 54,3 mois ; HR = 0,88 ; p = 0,34) dans l’essai 40983 (EPOC) de l’EORTC (Nordlinger B et al. Lancet Oncol 2013). L’étude de phase II/III randomisée menée par le Japan Clinical Oncology Group (JCOG) a évalué l’intérêt de la chimiothérapie par FOLFOX6 modifié (mFOLFOX6) par rapport…
L'étude de cohorte Covid-19 et Cancer Consortium (CCC19) comprend des patients atteints de tumeurs solides ou hématologiques signalés dans les établissements universitaires et communautaires (majoritairement États-Unis (88 %), Canada (5 %) et Espagne (7 %)). Sur les 1 035 enregistrements entrés dans la base de données CCC19 pendant la période d'étude, 928 patients ont rempli les critères d'inclusion pour l’analyse. L'âge médian était de 66 ans (IQR 57-76), 279 (30 %) étaient âgés de 75 ans ou plus, et 468 (50 %) étaient de sexe masculin. Les malignités les plus fréquentes étaient le sein (21 %) et la prostate (16 %), on relève seulement 10 % de cancers bronchiques dans cette cohorte. 366 (39 %) patients étaient sous traitement anticancéreux actif, et 396 (43 %) avaient un cancer actif (mesurable). Lors de l'analyse…
Le lorlatinib est un inhibiteur de 3e génération d’ALK et de ROS1, avec une activité de ciblage des mutations de résistance émergentes sous inhibiteurs de 1re ou de 2e génération, et une diffusion supérieure au niveau du système nerveux central. Le lorlatinib est aujourd’hui disponible en France en situation d’échec des inhibiteurs de 2e génération pour les CBNPC avec réarrangement d’ALK.L’étude de l’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT), LORLATU, a analysé, de façon rétrospective, les données des patients ayant reçu le lorlatinib dans le cadre de l’ATU mise en place en octobre 2015.Au total, 200 patients ont été inclus dans cette cohorte, dont 143 (72 %) avec réarrangement d’ALK+, et 57 (29 %) avec réarrangement de ROS1+. Le lorlatinib était administré en 5e ligne et au-delà pour 53 % des…
Les mutations du gène ESR1, qui code pour le récepteur aux estrogènes, sont impliquées dans la résistance à l’hormonothérapie. Elles sont rarement présentes à l’analyse d’une tumeur primitive (moins de 1 % des cas) mais leur fréquence augmente à la phase métastatique, pouvant atteindre des taux de 40 % après plusieurs lignes de traitement et en particulier une exposition aux inhibiteurs de l’aromatase. Les dégradeurs du récepteur aux estrogènes (SERD) comme le fulvestrant sont susceptibles de rester efficaces même en cas de mutation d’ESR1 (1). L’essai PADA-1, qui a inclus plus de 1 000 patientes, vise à détecter l’apparition dans l’ADN tumoral circulant, prélevé tous les deux mois, d'une mutation d’ESR1 chez des patientes recevant une première ligne de traitement par palbociclib et létrozole pour un cancer…
Étant donné la balance bénéfice/risque du trastuzumab, il était logique de poser la question de son efficacité en postopératoire d’un carcinome in situ (CIS) avec surexpression de HER2. Puisque la majorité des tumorectomies pour CIS sont suivies d’une radiothérapie, l’étude présentée visait à associer 2 injections de trastuzumab (la première à 8 mg/kg et la deuxième à 6 mg/kg, à 3 semaines d’intervalle) pendant la radiothérapie mammaire. L’idée sous-jacente est que le trastuzumab aboutit à des évènements biologiques qui pourraient potentialiser la radiothérapie.L’objectif principal de cette étude était donc de diminuer le risque de rechute ipsilatérale. La survie sans rechute (SSR) était un objectif secondaire. Sur les près de 8 000 patientes avec CIS testées (35 % de HER2-surexprimé), un peu plus de 2 000 ont…
Les premiers rapports de mortalité de la Covid-19 suggéraient que les patients atteints de cancer avaient un risque plus élevé de mourir du virus. Afin de quantifier les risques et d’améliorer la gestion de la maladie, le consortium TERAVOLT a mis en place une base de données mondiale pour examiner les caractéristiques des patients atteints de cancer du thorax Covid-19. Une première analyse des résultats du registre TERAVOLT menée sur 200 patients a été présentée lors de l'édition 2020 de l’American Association for Cancer Research après un suivi médian de 15 jours (Garassino et al.). Depuis, à la date limite du 8 mai 2020, 400 patients dans plus de 25 pays ont été enregistrés avec 33 jours de suivi médian après le diagnostic de Covid-19. Les résultats actualisés comportent donc les données de 169 patients rétablis…
Les données finales et matures de l’étude de phase III ALEX comparant l’alectinib (ALC) au crizotinib (CRZ) dans les CBNPC ALK+ non traités, avancés/métastatiques ont été publiées avec une médiane de survie globale (SG) de 34,8 mois (IC95 : 17,7-NA) dans le bras ALC, contre 10,9 mois (IC95 : 9,1-12,9) dans le bras CRZ (HR = 0,43 ; IC95 : 0,32-0,58). Les données de SG sur 5 ans avec un suivi supplémentaire de 12 mois ont été présentées en poster discussion. Les patients atteints d’un CBNPC de stade IIIB/IV ALK+, ECOG PS 0-2 et n’ayant pas reçu de traitement systémique préalable ont été randomisés 1:1 entre ALC 600 mg 2/j (n = 152) ou CRZ 250 mg 2/j (n = 151). Les métastases asymptomatiques du SNC au diagnostic étaient autorisées. La SG était un critère d'évaluation secondaire et aucun test statistique…
Le fameux score PEPI (Preoperative Endocrine Prognostic Index) développé par Matthew Ellis a déjà fait couler beaucoup d’encre et surtout fait faire de nombreux essais thérapeutiques d’hormonothérapie néoadjuvante pour les cancers luminaux (exprimant les récepteurs aux estrogènes, RE+). L’idéal est l’obtention d’un score de 0 au moment de la chirurgie (tumeur < 5 cm, pN0, Ki67 ≤ 2,7 % et score Allred RE de 3-8). Une version modifiée de ce score, mPEPI, ne prend pas en compte la mesure d’Allred. Ce score mPEPI est associé à un faible risque de rechute et permet donc une alternative à la chimiothérapie. D’où l’étude ALTERNATE, menée par le groupe américain et M. Ellis en personne. L’idée était de tester le fulvestrant ou de l’associer à l’anastrozole afin d’améliorer la proportion de patientes mPEPI = 0.Plus…
Les résultats intermédiaires (et décevants) de l’étude KEYNOTE-100 ont déjà été publiés l’année dernière. Avec d’autres données déjà publiées, ils mettent la barre des réponses objectives de l’immunothérapie seule à 10 %.Les données finales de cette étude KEYNOTE-100 ont été présentées, avec les 2 cohortes et 376 patientes incluses.Il s’agissait de patientes en rechute, en 2ème / 4ème ligne de traitement pour la cohorte A (faiblement chimio-sensible, avec 3-12 mois d’intervalle libre), ou de patientes au-delà de la 5ème ligne de traitement (cohorte B). Il y avait 285 et 91 patientes dans chaque cohorte respectivement. Elles étaient traitées par pembrolizumab (200 mg toutes les 3 semaines). L’objectif principal était donc le taux de réponse objectif (RO) évalué de façon indépendante, soit pour l’ensemble de la…
Le trastuzumab emtansine (ou T-DM1) a maintenant son autorisation de prescription européenne pour les patientes dont les cancers avec surexpression de HER2 ne sont pas en réponse complète histologique après la chimiothérapie néoadjuvante. En effet, l’étude KATHERINE a démontré un bénéfice en termes d’amélioration de la survie sans maladie invasive (iDFS) lorsque les patientes sont traitées par 14 cycles de T-DM1 adjuvant plutôt que par la poursuite postopératoire du trastuzumab qui avait été initié en préopératoire (HR = 0,50 ; IC95 : 0,39-0,64, p < 0,0001).L’étude ancillaire présentée visait à étudier certains paramètres de la voie HER2/PI3K et des paramètres immuns afin de sélectionner les patientes les plus à même de bénéficier du T-DM1. Dans 20 % des cas, il s’agissait d’analyser les prélèvements biopsiques…
Le triplet de chimiothérapie FLOT est le traitement standard des adénocarcinomes œsogastriques (AOG) résécables (Al Batran S et al. Lancet 2019). En situation métastatique, le trastuzumab associé à un doublet de chimiothérapie par fluoropyrimidine et cisplatine est le standard chez les quelque 15 à 20 % de patients avec AOG HER2+ (positivité 3+ en immunohistochimie, ou 2+ avec hybridation in situ +) (Bang YJ et al. Lancet 2010).Une étude de phase II prometteuse a montré un taux de réponse pathologique complète de 21,4 % chez 54 patients traités par FLOT + trastuzumab pour un AOG résécable HER2+ (Hofheinz RD et al. ASCO® 2014). L’étude randomisée de phase II/III PETRARCA a comparé une double inhibition HER2 par trastuzumab + pertuzumab (toutes les 3 semaines) en association au FLOT à la chimiothérapie seule dans…
Le pralsétinib est un inhibiteur sélectif très puissant de la kinase de RET qui cible les altérations de RET. L’étude ARROW couple une phase I et une phase II avec cohorte d’expansion. Les résultats d’efficacité chez 179 patients atteints de CBNPC avec réarrangement de RET ont été présentés sous forme de poster. Le traitement consistait en pralsétinib 400 mg/j. La figure montre l’efficacité majeure de cette molécule tant sur le plan systémique que cérébral. Le taux de réponse était similaire indépendamment du partenaire de fusion RET, des thérapies antérieures ou de l’atteinte du système nerveux central. Dans l’ensemble, il y a eu 6 % de réponses complètes, 5 % chez les patients ayant reçu antérieurement un sel de platine et 10 % chez les patients naïfs de traitement. La plupart des effets indésirables liés au…
Il a déjà été démontré, dans d’autres modèles tumoraux, qu’une collaboration étroite entre oncologues et spécialistes de soins palliatifs permet une optimisation de la prise en charge des patientes, une amélioration des PRO (Patient-Reported Outcomes, symptômes et qualité de vie rapportés par le patient lui-même), et parfois des gains de survie.Cette question reste ouverte pour le grand groupe hétérogène des cancers du sein métastatique. En effet, étant donné que les parcours de soins sont très différents d’un malade à l’autre, que la durée de ce parcours est éminemment variable, les discussions autour de la fin de vie sont complexes. L’objectif de cette étude est donc de formaliser cette discussion autour de la fin de vie en évaluant la satisfaction d’une collaboration oncologues/médecine palliative tournée…
L’essai randomisé SWOG 1416 avait pour but de comparer l’association de l’inhibiteur de PARP véliparib avec du cisplatine au cisplatine seul chez des patientes non porteuses de mutation BRCA germinale ayant un cancer du sein métastatique triple-négatif dit BRCA-like. Un total de 294 patientes a été testé pour une mutation germinale de BRCA. Chez les 257 patientes sans mutation germinale, la recherche d’un profil dit BRCA-like a été pratiquée en utilisant 4 tests : soit un déficit en recombinaison homologue (HRD) avec un score supérieur à 42, soit une mutation BRCA1/2 somatique (dans la tumeur), soit une méthylation du promoteur de BRCA1, soit une mutation germinale d’un gène de la réparation de l’ADN à l’exclusion de BRCA1/2.L’analyse des 99 patientes BRCA-like ainsi identifiées montre un bénéfice en survie sans…
L’essai PHERGAIN visait à moduler la stratégie néoadjuvante pour des patientes ayant un cancer du sein HER2 surexprimé de plus de 1,5 cm de diamètre en fonction de la réponse au TEP scanner après 2 cycles de traitement. Un total de 356 patientes a été inclus. Toutes les patientes avaient une évaluation par TEP scanner de la réponse tumorale après 2 cycles de traitement. Les patientes étaient randomisées selon un ratio de 4 (bras B) pour 1 (bras A) entre 6 cures de TCHP (docétaxel, carboplatine, trastuzumab et pertuzumab) ou 2 cycles de pertuzumab et trastuzumab (PH) (sans chimiothérapie) suivi d’un traitement adapté à la réponse au TEP scanner : poursuite du PH seul (6 cures) en cas de réponse au TEP ou passage à 6 cures de TCHP en cas de non-réponse. Les patientes ayant reçu uniquement des anticorps sans chimiothérapie…
Dans une analyse précédente de KEYNOTE-189, il a été montré que la charge mutationnelle tissulaire (tTMB) évaluée par séquençage de l’exome entier n’était associée de manière significative à l’efficacité dans aucun des 2 bras de l’étude et que le pembrolizumab + chimiothérapie améliorait les résultats par rapport au placebo + chimiothérapie dans les 2 sous-groupes tTMB ≥ 175 et tTMB < 175 mut/exome. Marina Garassino a présenté les données de l’association de la charge mutationnelle sanguine (bTMB) avec l’efficacité dans l'étude KEYNOTE-189. Dans cette cohorte, 616 patients ont été randomisés 2:1 entre pembrolizumab + chimiothérapie ou placebo + chimiothérapie. La bTMB a été évaluée dans l'ADN circulant (ADNc) à l’aide du test Guardant Health Omni. Seuls 235 (38 %) patients traités avaient une tTMB et une bTMB…
La chimiothérapie péri-opératoire par FLOT est le traitement standard des adénocarcinomes œsogastriques (AOG) résécables (Al Batran S et al. Lancet 2019). Malgré cette intensification et l’accès à la chirurgie, le taux de survie globale à 5 ans n’est que d’environ 50 %. En 2e ligne métastatique, le ramucirumab, antiangiogénique (anti-VEGF récepteur de type 2) combiné à une chimiothérapie par paclitaxel augmente le taux de réponse et la survie globale par rapport au paclitaxel en monothérapie (Wilke H et al. Lancet Oncol 2014).L'objectif de l’étude randomisée de phase II/III des groupes allemand AIO et italien GOIM (RAMSES/FLOT7) était d’évaluer l’intérêt d’associer le ramucirumab au schéma de référence FLOT péri-opératoire chez les patients avec AOG résécable (figure 1). Les auteurs ont présenté la partie phase…
L’efficacité d’une thérapie locale à visée curative pour les CBNPC oligométastatiques est mal connue. Cet essai clinique de phase III a évalué la radiothérapie stéréotaxique initiale sur tous les sites de diagnostic des CBNPC oligométastatiques EGFR mutés en 1re ligne de traitement. Le caractère oligométastatique était défini comme 5 lésions métastatiques ou moins et un maximum de 2 lésions par organe. Les patients ne devaient pas avoir de métastases cérébrales. L’objectif principal de l’étude était la survie sans progression (SSP). Les patients ont été randomisés entre un traitement de 1re ligne par ITK de 1re génération seul ou une radiothérapie stéréotaxique directe sur tous les sites de la maladie et un ITK. 133 participants ont été inclus, 65 (48,8 %) (groupe ITK seul) et 68 (51,1 %) (radiothérapie stéréotaxique…
Les adénocarcinomes de l’endomètre sont séparés en 2 sous-types histologiques : type 1 : adénocarcinomes endométrioïdes de bas grade, de très bon pronostic ;type 2 : haut grade, carcinosarcome, adénocarcinomes séreux, avec un pronostic beaucoup plus réservé. Il existe également une classification moléculaire qui sépare 4 types moléculaires : POLE muté (très bon pronostic, sensible à l’immunothérapie), MSI (sensible à l’immunothérapie), RE+ p53 sauvage (sensible à l’hormonothérapie) et p53 muté (mauvais pronostic). Les adénocarcinomes séreux de l’endomètre (CSE) appartiennent en majorité au dernier sous-type. Ils se rapprochent d’un point de vue phénotypiques des adénocarcinomes séreux de l’ovaire, avec notamment des mutations p53 retrouvées dans la quasi-totalité des cas. L’adavosertib est un inhibiteur…
À San Antonio, l’année dernière, une méta-analyse avait démontré l’intérêt de la capécitabine, en plus des chimiothérapies habituelles, afin de diminuer le risque de rechute et ainsi d’augmenter la survie globale des patientes avec un cancer du sein triple-négatif.Dans cette étude chinoise, il s’agissait de traiter des patientes, après une prise en charge standard (chirurgie/radiothérapie et chimiothérapie [les molécules utilisées n’ont pas été précisées]), par de la capécitabine dans un schéma dit métronomique (650 mg/m², 2 fois/jour, en continu) pendant 1 an. Ce traitement expérimental était comparé à une surveillance habituelle. L’objectif principal de cette étude était d’améliorer la survie sans rechute (SSR) à 5 ans (une amélioration de 12 % était visée).Ainsi, 443 jeunes patientes présentant un carcinome…
Dans la partie 1 de l’étude de phase III CheckMate 227, le doublet Nivo + Ipi a amélioré de manière significative la survie globale (SG) par rapport à la chimiothérapie chez des patients atteints d'un CBNPC n’ayant jamais été traités et présentant une expression PD-L1 de la tumeur ≥ 1 % (analyse primaire) ou < 1 % (analyse descriptive prédéfinie). Des données avec un suivi minimum de 3 ans ont été dévoilées dans une session dédiée à la combinaison Nivo + Ipi puisque l’étude CheckMate 9LA (cf. brève de N. Girard) a également été présentée lors de cette session Dans cette étude, les patients atteints d'un CBNPC de stade IV et PD-L1 ≥ 1 % (n = 1 189) ont été randomisés 1:1:1 : Nivo (3 mg/kg/2 sem.) + Ipi (1 mg/kg/6 sem.), Nivo (240 mg/2 sem.) seul, ou chimiothérapie. Les patients ayant un statut PD-L1 <…
Les cancers de l’endomètre (CE) sont sensibles aux antiangiogéniques, même s’il n’existe actuellement pas d’AMM en Europe pour ce type d’approche. L’immunothérapie est particulièrement efficace pour les CE présentant un phénotype instable des microsatellites (MSI) d’origine constitutionnelle ou somatique. Il existe un rationnel biologique pour combiner antiangiogéniques et immunothérapie. Dans cet essai, un traitement par cabozantinib 40 mg/jour per os plus nivolumab 480 mg i.v. toutes les 4 semaines (bras A) a été comparé à un traitement par nivolumab (bras B). Il existait un bras C évaluant l’association pour les patientes atteintes d’un carcinosarcome. Un cross-over vers le bras C était autorisé pour les patientes du bras B ayant progressé après nivolumab seul. Au total, 82 patientes atteintes d’un CE avancé…
La combinaison cisplatine-gemcitabine (CISGEM) est le standard en 1re ligne des cancers biliaires avancés depuis une décennie (Valle J et al. N Engl J Med 2010). En 2e ligne, le schéma FOLFOX a démontré l’an dernier à ce même congrès sa supériorité par rapport aux soins de support seuls dans l’étude de phase III britannique ABC-06 (Lamarca A et al. ASCO® 2019, abstr. 4003). Une étude de phase II randomisée coréenne a comparé un schéma FOLFOX modifié (mFOLFOX ; oxaliplatine 100 mg/m2, pas de bolus de 5FU) à un schéma FOLFIRI modifié (mFOLFIRI ; irinotécan 150 mg/m2, pas de bolus de 5FU) chez des patients atteints d'un cancer biliaire avancé après échec du CISGEM. Les patients ont été stratifiés sur la localisation tumorale et le statut de performance ECOG. Le critère de jugement principal était le taux de survie…
Les résultats préliminaires de l’essai KEYNOTE-799 ont été présentés lors du congrès ; cet essai de phase II randomisé non comparatif a inclus des patients atteints de CBNPC localement avancé non résécable de stade III, avec 2 bras de traitement. L'étude était basée sur une association de pembrolizumab 200 mg toutes les 3 semaines jusqu’à 17 cycles et de radiothérapie thoracique standard à la dose de 6 Gy en 30 fractions. Dans le 1er bras, une chimiothérapie par carboplatine + paclitaxel était administrée en induction pour 1 cycle, puis en concomitance de la radiothérapie pour 2 cycles ; dans le 2e bras, le schéma d’administration était identique mais avec l’association cisplatine + pémétrexed, uniquement pour des patients atteints de CBNPC non épidermoïde. Sur les 112 patients inclus dans le 1er bras, et…
Les inhibiteurs de PARP (olaparib et talazoparib) ont obtenu une AMM dans les cancers du sein uniquement chez les patientes atteintes de mutation germinale BRCA (gBRCA). Cependant, il existe un fort rationnel pour penser qu’ils sont efficaces plus largement en cas d’anomalie de la recombinaison homologue (HR), comme cela a été montré pour les cancers de l’ovaire. L’objectif principal de cette étude de phase II était de montrer que l’olaparib avait un taux de réponse > 20 % chez des patientes présentant des anomalies HR dans des gènes différents de BRCA1/2 ou avec des mutations somatiques exclusives BRCA1/2 (sBRCA). Lorsqu’une mutation sBRCA était retrouvée, un test germinal était pratiqué systématiquement pour éliminer la possibilité d’une mutation constitutionnelle. Au total, 53 patientes ont été analysées…
Les mutations de l’exon 14 de MET conduisant à un saut d’exon (skipping) et à une diminution du catabolisme de MET constituent aujourd’hui une cible thérapeutique d’inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) spécifiques : crizotinib, capmatinib, savolitinib, tépotinib, mérestinib, ou non spécifiques comme le cabozantinib. Des anticorps thérapeutiques spécifiques sont également en développement. Ces mutations sont difficiles à rechercher du fait de leur diversité (figure 1), et il existe peu de données concernant l’existence d’anomalies moléculaires associées.La recherche d’une mutation de l’exon 14 de MET a été faite par une technique de NGS avec capture d’hybrides (Foundation Medicine®) sur 60 495 CBNPC dont on ne connaît pas les caractéristiques cliniques et a permis de retrouver cette mutation chez 1 387 patients…
Bien que l’essai FLAURA ait positionné l’osimertinib comme standard en 1re ligne de traitement des CBNPC étendus présentant une mutation commune de l’EGFR, de nombreuses études cherchent à améliorer l’efficacité de la 1re ligne de traitement tout en préservant l’émergence de mécanismes moléculaires de résistance complexes à la progression. L’association d’un ITK de l’EGFR de 1re génération et d’un antiangiogénique est l’une des pistes envisagées (tableau). Ainsi, les résultats de l’essai de phase III NEJ026, comparant chez des patients atteints d’un CBNPC muté pour EGFR et naïfs de traitement par chimiothérapie, l’efficacité sur la survie globale (SG) de l’association erlotinib 150 mg + bévacizumab 15 mg/kg toutes les 3 semaines (n = 112) versus erlotinib (n = 114), étaient très attendus lors de cet ASCO®.…
Les études SENTICOL, coordonnées par les chirurgiens français, ont démontré la faisabilité du ganglion sentinelle dans les cancers du col. On manque cependant de données sur la survie globale (SG) pour préconiser l’utilisation de cette approche dans les cancers du col en routine en dehors d’un essai clinique. La lymphadénectomie pelvienne (LP) reste l’approche standard pour les cancers du col opérés à un stade précoce. L’objectif principal de l’étude rapportée ici est de comparer la survie sans maladie (DFS) et la survie spécifique (DSS) du ganglion sentinelle (GS) par rapport au curage pelvien. Au total, 345 patientes atteintes d’un cancer du col de stade IA1 à IIA1 issues des cohortes SENTICOL 1 et 2 ont été incluses. Les patientes ayant un ganglion envahi par des cellules tumorales étaient exclues. Finalement,…
La combinaison gemcitabine + nab-paclitaxel (GEMNAB) a démontré sa supériorité par rapport à la gemcitabine dans le traitement du cancer du pancréas métastatique dans l’essai MPACT et est largement utilisée en 1re ligne dans le monde [1]. En France, le nab-paclitaxel n’est pas inscrit sur la liste en sus, limitant les possibilités de prescription dans de nombreux centres, et le FOLFIRINOX est le seul standard chez les patients en bon état général [2].L’étude de phase II espagnole BIBABRAX a évalué la tolérance et l’efficacité du protocole GEMNAB chez des patients ≥ 70 ans, OMS 0-1, avec un cancer du pancréas localement avancé ou métastatique. Le critère de jugement principal était le taux de survie sans détérioration de la qualité de vie (EORTC QLQ-C30) à 3 mois. Le protocole initial prévoyait une administration…
Les tumeurs trophoblastiques sont rares (1/10 000 grossesses) ; elles touchent en général des femmes jeunes et sont curables dans 99 % des cas. Il s’agit fréquemment de tumeurs à bas risque pour lesquelles un traitement par méthotrexate permet d’obtenir une guérison. Pour certaines patientes, cependant, ce traitement est mis en échec et conduit à proposer une polychimiothérapie. Ce traitement, très efficace, est cependant associé à une toxicité aiguë et à long terme non négligeable. En France, les cas de tumeurs trophoblastiques doivent faire l’objet d’une déclaration au centre de référence situé à Lyon, dans le but d’enregistrer les cas, et de proposer une conduite à tenir thérapeutique standardisée. Le centre a également pour but de mener des projets de recherche pour ces tumeurs rares. L’essai TROPHIMMUN a…
Le trastuzumab emtansine (ou T-DM1) est un standard de traitement en deuxième ligne métastatique, et également maintenant en phase postopératoire lorsque les patientes ne sont pas en réponse complète histologique. Il permet ainsi de délivrer des agents antimicrotubules à forte concentration dans les cellules carcinomateuses HER2-positives. Pourrait-il remplacer avantageusement les taxanes en situation adjuvante ?Cette étude de phase III (KAITLIN) avait donc comme objectif de tester le T-DM1 en comparaison avec un taxane, lors de la deuxième partie de la chimiothérapie adjuvante (après un cycle d’anthracycline), pour les cancers avec surexpression de HER2. Il s’agissait de forme à haut risque de rechute (avec envahissement ganglionnaire ou T2/RH-négatif). Ainsi, 1 846 patientes ont été incluses et ont reçu 12…
Le récepteur immunomodulateur TIGIT est un nouveau point de contrôle immunitaire inhibiteur présent sur les cellules T et les cellules NK activées dans de nombreux cancers, y compris les CBNPC. Dans une étude de phase I (GO30103) chez des patients atteints de CBNPC PD-L1+ non traités, la co-inhibition de la signalisation de TIGIT et de PD-L1 avec le tiragolumab associé à l’atézolizumab (TA) a potentiellement amélioré le taux de réponse (RO) par rapport aux données historiques avec les inhibiteurs de PD-L1/PD-1. Cet essai de phase II a pour objectif de confirmer l’efficacité et la sécurité de TA par rapport à placebo + atézolizumab (PA). Cet essai prospectif, randomisé, en double aveugle a recruté des CBNPC TPS ≥ 1 % par le test 22C3 (IHC Dako) et sans altération de l’EGFR ou d’ALK. Les patients ont été randomisés…
La classification TNM/AJCC du cancer colorectal classe les dépôts tumoraux en N1c, mais leur impact pronostique reste mal connu. Dans une analyse de la base américaine SEER totalisant 74 494 patients, 6 % présentaient des dépôts tumoraux et 35 % un envahissement ganglionnaire. Le rôle respectif de chacun des critères histopronostiques a été évalué en analyse multivariée. Les dépôts tumoraux apparaissent associés significativement aux critères péjoratifs : stade avancé, envahissement ganglionnaire, grade histologique élevé, invasion périnerveuse. Leur caractère pronostique indépendant a conduit les auteurs à proposer leur intégration au TNM en supprimant le N1c et en pondérant chaque sous-groupe selon la présence de dépôts tumoraux vers le sous-groupe de pronostic plus défavorable, contrairement au TNM actuel…
Bien que l’essai FLAURA ait positionné l’osimertinib comme standard en 1re ligne de traitement des CBNPC étendus présentant une mutation commune de l’EGFR, de nombreuses études cherchent à améliorer l’efficacité de la 1re ligne de traitement par osimertinib tout en préservant l’émergence de mécanismes moléculaires de résistance complexes à la progression. L’association de l’osimertinib et du géfitinib aurait comme objectif d’éviter ou de retarder l’émergence de la mutation C797S de résistance à l’osimertinib et ainsi d’améliorer la survie sans progression (SSP). J. Rotow et al. ont rapporté les premiers résultats d’un essai de phase I/II évaluant la dose optimale, la tolérance et la faisabilité de l’association osimertinib + géfitinib chez des patients atteints d’un CBNPC étendu naïfs de traitement. Dans…
L’essai PARSIFAL de phase III a comparé chez 486 patientes l’association palbociclib-létrozole à palbociclib-fulvestrant en première ligne métastatique de cancer du sein RH+ dit hormonosensible (soit jamais traité par hormonothérapie, soit en récidive plus d’un an après l'arrêt du traitement adjuvant). En effet, le standard en première ligne est l’association inhibiteur de l’aromatase et anti-CDK (dans les essais PALOMA3, MONALEESA3 et MONARCH2) et l’association fulvestrant + anti-CDK est plutôt utilisée en deuxième ligne. Cependant, l’essai FALCON a montré en monothérapie une supériorité du fulvestrant sur l’anastrozole en survie sans progression chez des patientes en première ligne, jamais exposées à l’hormonothérapie (1).Après un suivi médian de 32 mois, l’essai ne montrait de supériorité de la survie sans…
Les caractéristiques cliniques et moléculaires prédictives de l’efficacité du traitement néoadjuvant ont été évaluées dans l’essai de phase III britannique FoxTROT (6 semaines de chimiothérapie préopératoire par FOLFOX avec ou sans panitumumab). Si le downstaging et le downsizing tumoraux par le traitement néoadjuvant étaient associés à une survie plus longue, les taux de récidive au-delà de 2 ans n’atteignaient toujours pas la significativité (RR = 0,76 ; p = 0,07), la tendance restant en faveur du traitement néoadjuvant. Les critères de meilleure réponse étaient le siège colique gauche (HR = 0,58 ; IC95 : 0,38-0,91) et le stade T4 (HR = 0,59 ; IC95 : 0,35-0,1). Le statut déficient MMR (dMMR ; 20 % des tumeurs) était associé à un plus faible taux de régression (HR = 0,37 ; IC95 : 0,22-0,61 ; p < 0,0001),…
L’étude KEYNOTE-119 n’a pas réussi à démontrer une supériorité de l’immunothérapie par rapport à la chimiothérapie pour la survie globale (SG) des patientes ayant un cancer du sein triple-négatif métastatique. Il s’agissait d’une étude ayant traité des patientes au-delà de la 2ème ligne de chimiothérapie, soit par pembrolizumab seul (200 mg toutes les 3 semaines), soit par différents agents cytotoxiques standards (capécitabine, éribuline, gemcitabine ou vinorelbine). Il est donc probable que l’immunothérapie seule ne soit pas assez efficace, mais bon, il fallait tout de même essayer de trouver un sous-groupe de patientes pouvant éventuellement bénéficier du pembrolizumab.Pour l’instant, le seul biomarqueur important est le score CPS (≥ 10 dans l’étude KEYNOTE-355). Mais même avec ce score, la SG n’est pas statistiquement…
L’essai TRAIN2 comparait en situation néoadjuvante chez des patientes porteuses d’une tumeur HER2 amplifiée 9 cycles d’une chimiothérapie exclusivement par paclitaxel et carboplatine associée un double blocage anti-HER2 (pertuzumab et trastuzumab) à une séquence FEC90 3 cycles puis 6 cycles de paclitaxel-carboplatine, le tout avec les 2 anticorps. Les premiers résultats de l’étude avaient été publiés en 2018 montrant un taux élevé et similaire de réponse histologique complète dans les 2 bras de traitement (68 et 67 %, respectivement) [1]. Les auteurs de cette étude multicentrique hollandaise ont présenté les résultats à 3 ans en survie sans événement et survie globale qui sont également comparables entres les 2 bras (93,5 et 92,7 % à 3 ans en SSE) et (98,2 et 97,7 % de SG). Quels que soient les facteurs pronostiques…
La radiochimiothérapie (RCT) néoadjuvante est le traitement standard chez les patients atteints d'un cancer du rectum localement avancé. La chimiothérapie adjuvante n’a démontré son intérêt que chez les patients pN+ et ne peut être qu’inconstamment administrée. De plus en plus d’études évaluent la faisabilité d’un “traitement néoadjuvant total” en incorporant une chimiothérapie néoadjuvante avant (en induction) ou après (en consolidation) une radio(chimio)thérapie (cf. les essais PRODIGE 23, RAPIDO et OPRA commentés ailleurs dans cette édition).L’étude GRECCAR4 est une étude de phase II randomisée française ayant évalué l’intérêt d’une chimiothérapie néoadjuvante par FOLFIRINOX (4 cures) suivie d’un traitement adapté selon la réponse tumorale (volume tumoral en IRM) (figure 1). Les patients inclus avaient une…
Les altérations de l’exon 20 de l’EGFR sont les plus fréquentes (≈ 10 %) des mutations rares de l’EGFR. Elles sont très diverses, les plus fréquentes étant : 1. La mutation (rarement isolée) T790M de novo (≈ 1%) traitée par l’osimertinib. 2. La mutation S768I (≈ 1 %) pour laquelle les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) de 2e et de 3e générations ont une certaine efficacité.3. Les insertions/duplications de l’exon 20 (4 à 10 %) qui confèrent habituellement une résistance aux ITK et justifient un traitement par doublet de platine. Il existe également une très grande variété de ces ins/del de l’exon 20 que l’on distingue en fonction de leur position dans l’exon 20 (impliquant l’hélice alpha, proche ou loin de la boucle) et de l’implication ou non de la glycine en 770. La résistance aux ITK tient en particulier…
Les mutations du gène PIK3CA sont présentes dans près de 40 % des cancers du sein RH+, sont associées à un mauvais pronostic et sont impliquées dans l’hormonorésistance. L’essai SOLAR1 (1) a montré que l’association d’un inhibiteur sélectif de la sous-unité alpha de PIK3CA, l’alpélisib, avec du fulvestrant permettait d’obtenir un gain en survie sans progression dans un groupe de patients ayant un cancer du sein métastatique progressant sous ou exposé aux inhibiteurs de l’aromatase et porteur d’une mutation de PIK3CA. Ce médicament a obtenu une AMM aux États-Unis et fait l’objet d’une ATU en France. Une des questions posées par l’essai BYLieve était de savoir si le gain en réponse avec l’alpélisib était identique lorsque les patientes avaient déjà été exposées à un traitement par anti-CDK, standard actuel de première…
L’imatinib est devenu le traitement adjuvant de référence après résection à visée curative d’une tumeur stromale gastro-intestinale (GIST) à risque de récidive modéré à élevé (DeMatteo RP et al. Lancet 2009 ; Casali PG et al. J Clin Oncol 2015 ; Joensuu H et al. J Clin Oncol 2016). L’essai SSGXVIII/AIO avait démontré qu’une durée de 3 ans d’imatinib en adjuvant augmentait significativement la survie globale par rapport à 1 an chez les patients opérés d’une GIST à risque élevé de récidive.Les auteurs ont rapporté les données actualisées à 10 ans de cet essai, dans lequel 400 patients ont été randomisés (397 patients analysés en intention de traiter (ITT)). Les caractéristiques des patients étaient bien équilibrées dans les 2 bras avec près de 50 % de GIST gastriques et 70 % de tumeurs avec mutation de l’exon 11…
Les résultats de l’essai de phase II randomisé comparant cédiranib + olaparib (C+O) à l’olaparib (O) avaient montré une efficacité particulièrement intéressante de l’association chez les patientes en rechute sensibles au platine. Elle avait également fait sensation, car il s’agissait d’un traitement ”tout oral“ et sans chimiothérapie. L’essai de phase III présenté ici avait pour but principal de démontrer une supériorité en termes de survie sans progression (SSP) de C+O par rapport à la chimiothérapie. En cas de positivité, une analyse hiérarchique de la SSP de O contre chimiothérapie puis de C+O contre O était proposée. Au total, 565 patientes ont été randomisées dans un des 3 bras. Il s’agissait principalement de patientes en première rechute, et moins de 10 % avaient reçu un traitement antérieur par bévacizumab.…
L’efficacité de l’aspirine et des inhibiteurs de cyclo-oxygénase 2 (COX2) tels le célécoxib est reconnue dans la prévention des adénomes et des cancers colorectaux dans les syndromes de prédisposition au cancer colorectal. L’étude CALGB/SWOG 80702, conduite dans le cadre du consortium IDEA a effectué, chez 2 500 patients opérés d’un adénocarcinome colique de stade III, une double randomisation :• FOLFOX 3 versus 6 mois ; • célécoxib 400 mg/j versus placebo pendant 3 ans.Seuls 40 % des patients ont poursuivi le traitement pendant 3 ans. Les toxicités sont restées limitées notamment au niveau digestif, non différentes du placebo, excepté pour l’hypertension artérielle (14,5 versus 10 %) et l’insuffisance rénale de grade 2 ou plus (1,7 % versus 0,5 %). Ni la survie sans maladie à 3 ans (76,3 versus 73,4 % ; HR =…
Les altérations de l’exon 20 de l’EGFR sont les plus fréquentes (≈ 10 %) des mutations rares de l’EGFR. Elles sont très diverses, les plus fréquentes étant :– la mutation (rarement isolée) T790M de novo (≈1%) traitée par l’osimertinib ; – la mutation S768I (≈ 1 %) pour laquelle les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) de 2e et de 3e générations ont une certaine efficacité ; – les insertions/duplications de l’exon 20 (4 à 10 %) qui confèrent habituellement une résistance aux ITK et justifient un traitement par doublet de platine. Il existe également une très grande variété de ces ins/del de l’exon 20 que l’on distingue en fonction de leur position dans l’exon 20 (impliquant l’hélice alpha, proche ou loin de la boucle) et de l’implication ou non de la glycine en 770. La résistance aux ITK tient en particulier…
Pour l’hormonothérapie adjuvante, la réponse histologique est rare, et les réponses cliniques et radiologiques ne sont pas corrélées au pronostic. Le principal biomarqueur utilisé est le score PEPI (Preoperative Endocrine Prognostic Index) qui repose sur l’évaluation après traitement néoadjuvant de la réponse au traitement. Le score PEPI repose sur les caractéristiques cliniques (taille tumorale, atteinte ganglionnaire) et biologique (ki67, score Allred). Un score à 0 est associé à un très bon pronostic. La diminution de Ki67 à J14 est également associée à la réponse. L’objectif principal de l’essai FELINE est de déterminer si l’ajout du ribociclib (R) à un traitement par létrozole (L) induit un score PEPI à 0 chez plus de femmes. Les patientes étaient randomisées dans 3 groupes : L + placebo (groupe A), L +…
Dans la famille des inhibiteurs de tyrosine kinase anti-HER2, je voudrais le pyrotinib (inhibiteur pan-HER). Il a déjà démontré son efficacité en terme de réponse objective (78 % en association avec la capécitabine).Dans l’étude PHOEBE, un essai de phase III, ce pyrotinib (400 mg quotidiennement) était donc testé en association avec la capécitabine (1 000 mg/m² × 2/jour), contre le standard de traitement (lapatinib 1 250 mg + capécitabine). Les patientes étaient préalablement traitées par trastuzumab. L’objectif principal de cette étude était la survie sans progression (SSP) évaluée de façon centralisée. Afin de démontrer une amélioration de 3 mois de cette SSP, 267 patientes ont été incluses. La médiane de suivi était de près de 10 mois.Ainsi, la médiane de SSP passe de 6,8 mois dans le bras lapatinib à 12,5…
L’intérêt du pembrolizumab a été évalué dans la prise en charge des adénocarcinomes œsogastriques (AOG) avancés après 2 lignes ou plus de chimiothérapie, avec un taux de réponse objective de 15,5 % chez les patients avec un score combiné de positivité (CPS) ≥ 1 (surexpression PD-L1 dans ≥ 1 % des cellules tumorales) (KEYNOTE-059, Fuchs CS et al. JAMA Oncol 2018). Son utilisation a été approuvée par la FDA dans ce cas de figure et chez les patients non résécables présentant un statut microsatellitaire instable (MSI). L’étude randomisée de phase III KEYNOTE-061 a comparé le pembrolizumab au paclitaxel dans les AOG avancés en 2e ligne après fluoropyrimidine plus sel de platine (figure 1). Les premiers résultats publiés n’avaient pas mis en évidence de bénéfice du pembrolizumab sur la survie globale et la survie…
L’essai MINDACT avait pour but de tester l’utilisation de la signature génomique MammaPrint® de 70 gènes pour sélectionner les cas de cancer du sein en situation adjuvante pour lesquels l’adjonction d’une chimiothérapie adjuvante n’apportait pas de bénéfice par rapport à une hormonothérapie seule.Près de 6 700 patientes ont participé à cet essai prospectif dont la première analyse a été publiée en 2016 dans le NEJM (1). Pour les patientes dont les tumeurs présentaient une dissociation pronostique entre des caractéristiques clinicobiologiques standard et la signature génomique, une randomisation était effectuée entre suivre l’indication de la clinique ou suivre les indications de la signature génomique pour décider ou non d’une chimiothérapie adjuvante. L’essai était positif en faveur de l’utilisation de…
Les altérations moléculaires de HER2 ont été probablement parmi les premières à être recherchées dans les CBNPC, dès la connaissance des traitements ciblés du cancer du sein HER2+. Ainsi a-t-il été décrit des surexpressions (10-30 %) ou des amplifications (2 %) de HER2, mais qui n’ont pas conduit au développement de traitements spécifiques. Ce n’est que plus récemment qu’ont été décrites des mutations dans l’exon 20 de HER2, dans environ 2 % des CBNPC survenant plus volontiers chez des femmes non fumeuses. Comme pour l’EGFR, il s’agit d’insertions proximales de 3 à 12 paires de bases dans plus de 90 % des cas et leur ciblage thérapeutique paraît difficile, la chimiothérapie à base de platine restant le traitement de référence en 1re ligne. Néanmoins, de nombreux ITK (afatinib, nératinib, poziotinib, pyrotinib)…
[Voir zoom du jour]Les CCR métastatiques (CCRm) BRAFV600E mutés représentent environ 7 à 10 % des CCRm et sont associés à un mauvais pronostic (Jones JC et al. J Clin Oncol 2017). Si les inhibiteurs de BRAF de 2e génération ont démontré leur activité antitumorale dans les mélanomes avancés avec des taux de réponse objective (RO) d’environ 50 % en monothérapie, leur utilisation s’est avérée décevante dans les CCRm BRAFV600E avec des taux de RO inférieurs à 10 % (Hyman DM et al. N Engl J Med 2015). Afin de bloquer la réactivation de la voie de signalisation RAS/MAPK, l’association d'un inhibiteur de RAF, de MEK et d'EGFR a été évaluée dans des phases précoces (Corcoran RB et al. Cancer Discov 2018), puis dans l’étude de phase III internationale BEACON (Kopetz S et al. N Engl J Med 2019), dont les résultats…
L’étude CHIVA, réalisé par le groupe GINECO, avait évalué en situation néoadjuvante une chimiothérapie +/- nintédanib (antiVEGFR). Il n’avait pas été montré de bénéfice du nintédanib dans cette situation, mais le modèle néoadjuvant est remarquable pour réaliser des études translationnelles permettant d’enrichir nos connaissances. Ici sont présentés les résultats d’une analyse translationnelle qui consistait à analyser l’évolution du microenvironnement tumoral (TME) sous l’effet du traitement néoadjuvant puis d’examiner s’il existait une modification de la réponse immune entre la chimiothérapie seule et lorsque le nintédanib était ajouté. Un échantillon tumoral avant et après chimiothérapie était disponible pour 86 patientes sur les 188 patientes incluses. Les populations lymphocytaire T (CD8, CD4, FOXP3), les…
Parallèlement aux résultats de l’essai ADAURA, les données de survie globale (SG) de l’étude CTONG 1104, ayant évalué le géfitinib en situation adjuvante chez des patients opérés d’un CBNPC de stades II et IIIA (N1 ou N2), avec mutation activatrice de l’EGFR, ont été présentées. Cet essai randomisé de phase III avait précédemment démontré le bénéfice du géfitinib par rapport à la chimiothérapie par cisplatine et vinorelbine, en termes de survie sans récidive. Au total, 222 patients ont été inclus. La méthodologie de cet essai est donc différente de celle d'ADAURA, la randomisation étant faite versus chimiothérapie et non après chimiothérapie adjuvante.La survie sans récidive était significativement améliorée avec le géfitinib : médiane de 28,7 mois versus 18,0 mois (HR = 0,60 ; IC95 : 0,42-0,87 ; p = 0,0054),…
L’étude HER2CLIMB est déjà bien connue (publiée dans le N Engl J Med au début de cette année – NEJM 13;382:597-609) car elle a déjà démontré l’efficacité du tucatinib pour les cancers du sein HER2-surexprimé métastatiques. Les patientes, déjà prétraitées par trastuzumab, pertuzumab et T-DM1, étaient randomisées entre un bras standard avec capécitabine (1 000 mg/m² x 2/jour) + trastuzumab + placebo et un bras expérimental avec capécitabine + trastuzumab + tucatinib (300 mg, 2 fois/jour). L’objectif principal de cette étude était atteint avec une diminution de 46 % du risque de progression (p < 0,001) sous tucatinib. De plus, il existait un bénéfice de survie globale (SG) (HR = 0,66 ; IC95 : 0,50-0,88 ; p = 0,005).Toutes les patientes incluses avaient une IRM cérébrale à l’inclusion. Dans l’analyse présentée,…
Les combinaisons de chimiothérapie et d’immunothérapie sont un standard thérapeutique pour le traitement de 1re ligne des CBNPC métastatiques, aujourd’hui avec le pembrolizumab. Lors du congrès, les résultats de l’essai CheckMate 9LA ont montré le bénéfice de l’association nivolumab + ipilimumab + chimiothérapie à base de sels de platine (2 cycles) et ouvrent l’opportunité d’une réduction de l’exposition des patients à une chimiothérapie prolongée et le potentiel d’un plateau de survie à long terme avec l’association anti-PD-1 et anti-CTLA-4. L’essai CheckMate 227 avait par ailleurs démontré l’intérêt de l’association nivolumab + ipilimumab, en termes de survie globale (SG), quel que soit le statut des biomarqueurs. Finalement, la place de la chimiothérapie dans le contexte des associations anti-PD-1 et anti-CTLA-4…
[Voir zoom du jour]Les résultats de l’étude collaborative IDEA (Grothey A et al. N Engl J Med 2018), totalisant 12 834 patients dans 6 études (figure 1) ont conduit, après un large débat, à un changement de pratique, devant la réduction significative de toxicité et le faible écart en survie sans maladie (SSM) à 3 ans (-0,9 %) avec une chimiothérapie adjuvante de 3 mois, malgré une non-infériorité par rapport au standard de 6 mois non strictement confirmée statistiquement.Les résultats de survie globale (SG) et de SSM à 5 ans après un suivi médian de 6 ans, présentés cette année, pourraient maintenant clore le débat. Le bénéfice majeur du traitement de 3 mois en termes de tolérance se confirme, avec notamment une neurotoxicité de grade 2 à 4 trois fois moins fréquente, cliniquement pertinente compte tenu de la…
La trichimiothérapie par FOLFIRINOX ou FOLFOXIRI est devenue un standard dans les cancers colorectaux et pancréatiques avancés (Loupakis F et al. N Engl J Med 2014 ; Conroy T et al. N Engl J Med 2011). Pour les cancers œsogastriques avancés, une combinaison de sel de platine plus fluoropyrimidine est le standard en 1re ligne, l’irinotécan étant utilisé en 2e ou 3e ligne (Muro K et al. Ann Oncol 2019). Le protocole FOLFIRINOX a été évalué en 1re ligne chez des patients avec un adénocarcinome œsogastrique avancé dans une étude de phase II américaine. Le FOLFIRINOX était administré à doses standard (avec bolus de 5FU). Le trastuzumab était ajouté en cas de tumeur HER2+.Au total, 67 patients ont été inclus dans cette étude de novembre 2013 à mai 2018, 41 avec une tumeur HER2- et 26 avec une tumeur HER2+.…
La caractérisation moléculaire des adénocarcinomes pulmonaires métastatiques n’est pas toujours possible du fait de tissu tumoral insuffisant ou d’un accès limité aux plateformes moléculaires. L’objectif du travail présenté par B. Besse et al. était de mettre au point un outil utilisant l’intelligence artificielle permettant de prédire les profils moléculaires les plus fréquents des tumeurs à partir des caractéristiques radiologiques de patients. Un algorithme a été réalisé en utilisant les données moléculaires et radiologiques de 656 patients atteints d’un adénocarcinome pulmonaire de stade IV, avec une revue rétrospective centralisée des clichés par 2 radiologues. Les analyses de corrélation montrent que, chez les patients atteints d’un CBNPC avec mutation de l’EGFR, les métastases pleurales sont plus…
[Voir Zoom du jour]Le trastuzumab deruxtecan (T-DXd) est un anticorps conjugué composé d’un anticorps anti-HER2 fixé à un inhibiteur de topoisomérase I, qui a démontré son efficacité dans les cancers du sein métastatiques HER2+ prétraités par anti-HER2 (Modi S et al. N Engl J Med 2020). Le mécanisme d’action de ce médicament permet d’administrer la chimiothérapie de façon ciblée dans les cellules cancéreuses en réduisant l’exposition systémique à la charge utile cytotoxique par rapport à la méthode habituelle d’administration de la chimiothérapie. À l’image de l’étude DESTINY-Breast 01 dans le cancer du sein (Temura K et al. Lancet Oncol 2019), l’étude de phase II DESTINY-CRC01 a évalué l’intérêt du T-DXd (6,4 mg/kg, J1 = J21) dans le cancer colorectal métastatique (CCRm) HER2+ (cohorte A : IHC 3+ ou IHC 2+/FISH+…
Les adénocarcinomes œsogastriques surexpriment HER2+ dans 15 à 20 % des cas (Van Cutsem E et al. Gastric Cancer 2015). L’anti-HER2 trastuzumab, associé à une chimiothérapie par fluoropyrimidines et cisplatine, est le standard de 1re ligne chez les patients HER2+ (immunohistochimie [IHC] 3+, ou IHC 2+ avec hybridation in situ [ISH] +) avec un bénéfice de survie globale (SG) de cette association par rapport à la chimiothérapie seule (HR = 0,74 ; 0,60-0,91 ; p = 0,0046) (Bang YJ et al. Lancet 2010). Après le cancer colorectal métastatique (cf. brève dans cette édition), la déclinaison des études DESTINY se poursuit avec DESTINY-Gastric 01. Dans cette étude de phase II randomisée 2:1, le trastuzumab deruxtecan, anticorps conjugué composé d’un anticorps anti-HER2 fixé à un inhibiteur de topoisomérase I par un…
La suprématie du sorafénib en première ligne de traitement palliatif du carcinome hépatocellulaire est désormais doublement terminée ! Les résultats de l’étude IMbrave150 publiée en mai 2020 (Finn et al. N Engl J Med), démontrant la supériorité très significative de la combinaison atézolizumab + bévacizumab sur le sorafénib, vont conduire à reléguer les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) aux lignes ultérieures. Et dans la présente étude de phase III chinoise chez 668 patients (90 % avec infection virale B), le sorafénib est supplanté par le donafénib en tolérance et en survie globale (figures), permettant de considérer désormais cette nouvelle molécule comme l’ITK de référence dans cette indication.
En situation de CBNPC localement avancé résécable, de stade IIIA, plusieurs stratégies thérapeutiques sont possibles : chirurgie suivie de chimiothérapie postopératoire, chimiothérapie néoadjuvante suivie de chirurgie, ou chimioradiothérapie concomitante ; plusieurs essais avaient montré, dans les années 2000, la faisabilité d’une stratégie de chimioradiothérapie néoadjuvante avant chirurgie, avec un taux de réponse tumorale et de downstaging ganglionnaire élevé, bien qu’aucune étude n’ait démontré un impact en termes de geste chirurgical ou de survie à long terme. Les résultats récents avec l’immunothérapie seule ou associée à la chimiothérapie en situation néoadjuvante engagent à revisiter l’intérêt de l’adjonction d’une radiothérapie dans ce contexte, compte tenu des interactions synergiques potentielles entre…
BTCRC 16-081 est un essai randomisé de phase II qui a évalué, chez 105 patients atteints de CBNPC localement avancé non résécable de stade III, après chimioradiothérapie, une consolidation par nivolumab seul (480 mg toutes les 4 semaines) ou associé à l’ipilimumab (nivolumab 3 mg/kg toutes les 2 semaines et ipilimumab 1 mg/kg toutes les 6 semaines) pendant une durée maximale de 2 ans. Les résultats préliminaires sur les 50 premiers patients ont été présentés lors du congrès. Le taux d’événements indésirables de grade ≥ 3 était de 32 % avec le nivolumab seul, et de 44 % avec l’association nivolumab + ipilimumab. Le risque de toxicité auto-immune de grade ≥ 3 était de 16 et 32 %, respectivement. Le taux de pneumopathies de grade ≥ 3 était de 20 % avec l’association nivolumab + ipilimumab. Ces données…
[Voir zoom du jour]15 % des cancers colorectaux (CCR), mais seulement 5% des CCR métastatiques (CCRm), présentent une instabilité microsatellitaire (MSI) ou déficience MMR (dMMR), soit sporadique (hyperméthylation du promoteur de MLH1), soit dans le cadre d’un syndrome de Lynch (mutations d’un des gènes MMR). Le statut tumoral MSI/dMMR est un biomarqueur majeur pour sélectionner de façon « agnostique » (indépendante du type tumoral) les patients à même de bénéficier d’une immunothérapie par inhibiteur de checkpoint immunitaire (ICI). Depuis 2015, plusieurs études de phase II ont montré, chez des patients en échec de chimiothérapie conventionnelle, la forte sensibilité des CCRm MSI aux ICI, ce qui a conduit la FDA (mais non l’EMeA, en l’absence d’étude randomisée) à autoriser les ICI dans cette indication après…
Les CCR métastatiques (CCRm) RAS mutés ne répondent pas aux anti-EGFR et il n’existait pas jusque-là de thérapie ciblant cette mutation. Environ 33% des mutations RAS sont situées sur le codon 12 du gène KRAS et la mutation KRASG12C(glycine 12 to cysteine) représente 3% de ces tumeurs, au pronostic souvent péjoratif (Nagasaka M, Cancer Treat Rev 2020). L’AMG 510 (sotorasib) est une petite molécule inhibitrice de KRASG12Cqui se lie de manière covalente à l'acide aminé terminal cystéine de la protéine KRAS et se verrouille à la forme inactive de KRAS liée au nucléotide GDP. De ce fait, elle inhibe les propriétés oncogéniques secondaires à l’activation de la protéine KRAS liée au GTP, d’autant que la dépendance à la cystéine augmente la spécificité et en réduit potentiellement les effets cibles.Les auteurs…
La molécule d’adhésion cellulaire antigène carcinoembryonnaire de type 5 (carcinoembryonic antigen cell adhesion molecule 5) (CEACAM5/CD66e) est une molécule d’adhésion intercellulaire exprimée de manière physiologique au niveau du tube digestif et des tissus hématopoïétiques, faiblement exprimée au niveau du tissu pulmonaire normal. Sa surexpression pathologique a été décrite au cours de différents cancers et son rôle dans la carcinogenèse implique : – une augmentation de l’adhésion cellulaire ; – une résistance à l’activité antiproliférative du TGFß ; – l’induction d’une tolérance immunitaire ;– et l’inhibition de la fonction des cellules NK.Dans un travail précédent, une expression forte (intensité 2+ dans ≥ 50 % des cellules) ou modérée (intensité 2+ dans ≥ 1 à 49 % des cellules) a été retrouvée…
Le gène NRG1 code pour la protéine de liaison intercellulaire neuréguline, sans activité kinase et qui sert de ligand pour les récepteurs ERBB3 et ERBB4 et permet l’activation des voies de signalisation MAPK et PI3K. De nombreux réarrangements de NRG1 ont été décrits dans plusieurs types de tumeurs. Les réarrangements de NRG1 sont ciblables par les anticorps ou les ITK spécifiques de NER2, HER3 et HER4. S. Jonna et al. ont rapporté les résultats de la recherche rétrospective d’un réarrangement de NRG1 parmi 44 570 prélèvements cliniques analysés par une technique de séquençage de l’ARN (Archer Dx ou Caris MI transcriptome). Chaque réarrangement a été confirmé ainsi et le type de fusion, l’intégrité des domaines fonctionnels, le lieu de la cassure et la présence de comutations ont été précisés. Finalement,…
Les cancers du pancréas résécables sont définis par l’absence de contact vasculaire ou un contact veineux limité (≤ 180°) sans déformation (Tempero MA et al. J Natl Compr Canc Netw 2017). En situation adjuvante, le mFOLFIRINOX est devenu le standard chez les patients en bon état général (Conroy T et al. N Engl J Med 2018). Par rapport à la gemcitabine seule, la combinaison gemcitabine plus nab-paclitaxel (GEMNAB) était associée à un bénéfice en survie sans récidive (selon les investigateurs, mais non en relecture centralisée) et en survie globale, mais moindre que le mFOLFIRINOX (Tempero MA et al. ASCO® 2019). L’étude de phase II randomisée SWOG S1505 a comparé ces 2 chimiothérapies en péri-opératoire (3 mois en préopératoire et 3 mois en postopératoire) chez les patients avec un adénocarcinome du pancréas…
Les cancers du pancréas borderline (ou de résécabilité limite) sont définis par un contact artériel < 180° et/ou un contact veineux avec ou sans déformation mais reconstructible chirurgicalement (Bockhorn M et al. Surgery 2014). Un traitement d’induction par radiochimiothérapie (RCT) à base de gemcitabine était associé à un bénéfice clinique dans le sous-groupe des tumeurs borderline de l’étude PREOPANC (Versteijne E et al. J Clin Oncol 2020). L’étude de phase II randomisée ESPAC-5F a comparé 4 traitements chez les patients avec adénocarcinome du pancréas borderline : chirurgie d’emblée, gemcitabine + capécitabine (GEMCAP) 2 mois, mFOLFIRINOX 2 mois et RCT (50,4 Gy avec capécitabine). Le critère de jugement principal était le taux de résection R0/R1. Les caractéristiques à l’inclusion des patients étaient…
[Voir également le zoom du jour]La population des patients âgés (≥ 70 ans) souffrant d'un cancer colorectal métastatique (CCRm) augmente. Pourtant, si la combinaison capécitabine + bévacizumab a été bien établie en 1re ligne dans cette population grâce à l’étude de phase III AVEX (Cunningham D et al. Lancet Oncol 2013), force est de constater que nous manquons de données analogues avec les anti-EGFR dans cette situation.L’étude de phase II randomisée PANDA, menée par le groupe italien GONO, a évalué en 1re ligne chez des patients de 70 ans et plus avec un CCRm RAS/BRAF sauvage soit une association panitumumab + FOLFOX simplifié, soit une association panitumumab + LV5FU2, pendant 12 cycles suivis d’une maintenance par panitumumab seul. Un statut de performance ECOG 1 ou 2 était requis entre 70 et 75 ans, et 0…
En 2e ligne métastatique des adénocarcinomes œsogastriques (AOG) avancés, le ramucirumab, antiangiogénique (anti-VEGF récepteur de type 2) combiné au paclitaxel augmente le taux de réponse objective (RO) et la survie globale (SG) par rapport au paclitaxel seul (Wilke H et al. Lancet Oncol 2014). Il a également montré son efficacité en monothérapie contre placebo (Fuchs CS et al. Lancet 2014). De plus en plus de patients, lorsque leur état général le permet, reçoivent dès la 1re ligne un taxane, en association au standard de chimiothérapie (doublet fluoropyrimidine-sel de platine).L'objectif de l’étude RAMIRIS, étude de phase II randomisée (2:1) menée par le groupe allemand AIO, était d’évaluer l’efficacité du ramucirumab en 2e ligne selon qu’’il était combiné à une chimiothérapie par FOLFIRI (n = 67) ou paclitaxel…
Il y a un rationnel fort pour l’immunothérapie dans le cancer du canal anal, un des cancers viro-induits dont on connaît la particulière sensibilité aux inhibiteurs de checkpoint immunitaire, qui a permis leur développement avec succès entre autres dans les cancers ORL et les tumeurs de Merkel.A. Marabelle a rapporté l’analyse groupée des cohortes “canal anal” des études basket du pembrolizumab en monothérapie KEYNOTE-28 (phase Ib) et KEYNOTE-158 (phase II), soit 137 patients avec carcinome épidermoïde du canal anal avancé en échec des traitements standards. Les patients, sélectionnés sur la positivité PD-L1 pour l’étude KEYNOTE-028, exprimaient PD-L1 dans 67 % des cas pour l’étude KEYNOTE-158 (figure). Le profil de tolérance du pembrolizumab était similaire à celui habituellement observé dans les autres types…
L’apatinib, inhibiteur de tyrosine kinase anti-VEGFR2, a montré une certaine activité en phase II en 1re ligne dans le CHC (Qin et al. J Clin Oncol 2014). Cette étude de phase III chinoise, en double aveugle contre placebo, l’a évalué cette fois-ci en 2e ligne chez 400 patients avec CHC avancé, Child Pugh < 7, ECOG 0-1, prétraités par sorafénib (40 %) et/ou chimiothérapie (77 %).L’étude est positive en termes de taux de réponse (10 versus 1,5 % ; p < 0,001), survie sans progression (4,5 versus 1,9 mois ; HR = 0,471 ; p < 0,0001) (figure 1) et survie globale (8,7 versus 6,8 mois ; HR = 0,785 ; p = 0,0476) (figure 2). Ces résultats étaient toutefois non significatifs pour le sous-groupe de patients prétraités par sorafénib. Seuls 37 et 43 % des patients ont reçu des traitements ultérieurs dont 3 % une…
Laparoscopie avec recherche du ganglion sentinelle, une alternative dans les cancers superficiels de l’estomac ?La chirurgie laparoscopique du cancer gastrique présente l'avantage potentiel de réduire la morbidité postopératoire et le temps d’hospitalisation (Quan Y et al. Gastric Cancer 2016). Si elle peut s’avérer délicate en cas de curage ganglionnaire étendu ou pour les anastomoses digestives en cas de gastrectomie totale, elle s’inscrit comme une option en cas de tumeur superficielle (Hyung WJ et al. Gastric Cancer 2019), alors que la laparotomie est considérée comme à privilégier en cas de suspicion d’atteinte ganglionnaire.L’essai randomisé multicentrique SENORITA (abstr. 4510) était une étude de non-infériorité évaluant l’intérêt, pour le traitement chirurgical des cancers superficiels de l’estomac (cT1N0M0…
Cibler les points de contrôle de l’immunité est désormais la voie de recherche la plus prometteuse dans le traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé. Les anti-CTLA-4, modulateurs précoces de l’activation lymphocytaire, combinés aux anti-PD-L1 optimisent la réponse immunitaire antitumorale. Cette étude de phase II randomisée à 4 bras a comparé le trémélimumab (anti-CTLA-4) et le durvalumab (anti-PD-L1) seuls à la combinaison d’une dose unique de trémélimumab (75 ou 300 mg) suivie par une injection toutes les 4 semaines de durvalumab (figure 1).Ont été inclus 332 patients (moins de 50 % d’origine asiatique) avec CHC avancé après progression ou intolérance au sorafénib en 1re ligne, ayant majoritairement une cirrhose Child A d’origine virale B ou C (60 % des cas). La tolérance apparaît favorable, la…
La présence d’ADN tumoral circulant (ADNtc) est un facteur de mauvais pronostic validé dans tous les cancers (Bettegowda C et al. Sci Transl Med 2014), et notamment en adjuvant après résection à visée curative d’un cancer du côlon (Tie J et al. JAMA Oncol 2019 ; Taieb J et al. ESMO 2019). Dans cette étude, les auteurs ont évalué la valeur pronostique de l’ADNtc chez des patients opérés d’un cancer colorectal de stade I à III. Un prélèvement plasmatique était réalisé à J30 postopératoire puis tous les 3 mois durant le suivi, jusqu’à 36 mois. Pour rechercher l’ADNtc, chaque tumeur primitive a été séquencée puis le top 16 des gènes mutés a été sélectionné afin de définir une PCR multiplex personnalisée qui a servi à analyser les échantillons de chaque patient. Parmi les 198 patients inclus, les données…
La quadrithérapie FOLFOXIRI-bévacizumab a démontré sa supériorité en 1re ligne de traitement du cancer colorectal métastatique (CCRm) en termes de taux de réponse objective (RO), de survie sans progression (SSP) et de survie globale (SG) par rapport à une chimiothérapie par FOLFIRI-bévacizumab chez des patients sélectionnés, non prétraités par oxaliplatine [1]. C. Cremolini a rapporté les résultats d’une méta-analyse sur données individuelles de patients à partir de 5 essais randomisés ayant comparé cette quadrithérapie soit au FOLFIRI-bévacizumab (essais TRIBE [1] et TRIBE 2 [2]), soit au FOLFOX-bévacizumab (essais OLIVIA [3], CHARTA [4] et STEAM [5]) (abstr. 4015). Le critère de jugement principal était la SG. Cette méta-analyse a concerné 1 697 patients au total, 846 traités par FOLFOXIRI-bévacizumab…
La prise en charge thérapeutique des CCR métastatiques (CCRm) MSI/dMMR a été transformée par le développement des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires, avec des taux de réponse objective (RO) de l’ordre de 30-60 % pour les anticorps anti-PD-1 (programmed cell death 1) ± anti CTLA-4 (cytotoxic T-lymphocyte-associated protein 4) et des taux de survie globale (SG) à 1 an avoisinant 70 à 85 % en 2e ligne de traitement ou plus (Le DT et al. J Clin Oncol 2020 ; Overman MJ et al. J Clin Oncol 2018). Pour les patients MSS/pMMR, leur association au régorafénib, inhibiteur de tyrosine kinase multicible à composante antiangiogénique est susceptible d’avoir un effet synergique par la diminution de l’infiltration des macrophages et l’inhibition de la prolifération des lymphocytes T régulateurs (TREG) qu’elle génère…
Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires, qu’il s’agisse des anticorps anti-PD-1 (programmed cell death 1) ou anti-CTLA-4 (cytotoxic T-lymphocyte-associated protein 4) ont démontré leur efficacité en 2e ligne de traitement des cancers de l’œsophage métastatiques dans 2 études de phase III internationales (KEYNOTE-181 et ATTRACTION-3) par rapport à la chimiothérapie par taxane ou irinotécan en monothérapie (Kojima T et al. ASCO® 2019 et Kato K et al. Lancet Oncol 2019). L’étude chinoise randomisée de phase II ORIENT-2 a comparé l’anti-PD-1 sintilimab 300 mg toutes les 3 semaines à une chimiothérapie de 2e ligne au choix de l’investigateur (paclitaxel ou irinotécan) dans le traitement des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage en échec d’une 1re ligne à base de fluoropyrimidine + sel de platine. Le…
La chimio-embolisation sélective est un des piliers du traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) localisé sur foie cirrhotique, permettant un contrôle local optimal au prix d’une morbidité limitée. Les études de phase II antérieures n’ont pas permis de conclure à la technique radiologique optimale d’embolisation des artères segmentaires ou sous-segmentaires vascularisant la lésion, entre la chimio-embolisation conventionnelle lipiodolée (TACE) avec épirubicine et l’utilisation de billes chargées d’épirubicine (Drug Eluting Beads, DEB-TACE). L’objectif principal de l’étude randomisée PRESIDENT était de comparer les 2 techniques, avec pour critère principal le taux de réponse complète (mRECIST par TDM ou IRM, en revue centralisée) 3 mois après la procédure.Au total, 200 patients ont été inclus, d’âge médian…
Le traitement systémique de 1re ligne du carcinome hépatocellulaire (CHC) non résécable connaît une évolution fulgurante, avec notamment les résultats extrêmement significatifs de la combinaison atézolizumab + bévacizumab, illustrant la coopération fructueuse d’un agent antiangiogénique et d’un inhibiteur de checkpoint de l’immunité (Finn et al. N Engl J Med 2020).Les résultats de l’étude de phase Ib du lenvatinib (8 ou 12 mg/j selon la surface corporelle) associé au pembrolizumab (200 mg tous les 21 jours) confirment la synergie d’action de ces 2 voies thérapeutiques. Au total, 104 patients avec CHC non résécable non prétraités, Child-Pugh < 7, avec une extension vasculaire ou extrahépatique dans 62 % des cas ont été inclus. L’imagerie a été revue par un comité indépendant. Une toxicité de grade ≥ 3 a été…
L’ADN tumoral circulant (ADNtc), un des biomarqueurs les plus prometteurs du moment a donné lieu à une étude originale, basée sur l’élaboration d’une signature génomique personnalisée pour chaque patient, en partant des biopsies de la tumeur et permettant de monitorer l’ADNtc dans le plasma à différents temps du traitement (figure 1). La faisabilité est confirmée chez 47 parmi 48 patients (96 %) traités par atézolizumab + bévacizumab, avec une quantification reflétant le volume tumoral (p < 0,03) et une cinétique de disparition qui semble bien corrélée à l’efficacité clinique de la combinaison (HR = 12 [1,7-93], p < 0,00029).
Le FOLFIRINOX modifié (FOLFIRINOXm) est devenu le standard en adjuvant après résection R0-R1 d’un adénocarcinome du pancréas chez les patients en bon état général (Conroy T et al. N Engl J Med 2018). Pour mémoire, le FOLFIRINOXm ne comporte pas de bolus de 5FU et que l’irinotécan est administré à dose réduite (150 mg/m2). Dans les deux autres études adjuvantes de phase III ESPAC4 (Neoptolemos JP et al. Lancet 2017) et APACT (Tempero MA et al. ASCO 2019), le bras expérimental était associé à l’absence de bénéfice ou à un bénéfice moindre en survie sans récidive (SSR) et survie globale (SG) par rapport aux données du FOLFIRINOXm. Les résultats actualisés de ces deux études ont été rapportés durant ce congrès.ESPAC4730 patients ont été inclus dans l’analyse finale : 366 dans le bras gemcitabine et 364 dans le bras…
L’identification du sous-groupe des tumeur neuroendocrines (TNE) bien différenciées de grade III conduit à s’interroger sur l’efficacité des chimiothérapie à base de platine-etoposide, schémas standard des carcinomes neuroendocrines de haut grade. Trois centres allemands ont constitué une série rétrospective de 131 patients ayant une TNE bien différenciée grade 3 (Ki67 médian : 30 %), traités en première ligne palliative (abstr. 4607). Le schéma offrant le taux de réponse le plus élevé est le FOLFOX (36 % de réponse objectives) et la plus longue susrive sans progression la combinaison témozolomide-capécitabine (TEMCAP ; 12 mois) (figure 1). Les schémas non-platine-étoposide paraissent supérieurs à cetet combinasion « classique » (figure 2). Toutefois, Seule une évaluation prospective permettrait de limiter les…
La combinaison cisplatine-gemcitabine (schéma CISGEM) est le standard de 1re ligne dans les les cancers biliaires avancés (Valle J, et al. NEJM 2010). Toutefois, la médiane de survie globale (SG) reste inférieure à 1 an. Les études pécoces d’immunothérapie ont donné des réusltats encourageants chez certains patients, et les combinaisons de chimiothérapie et d’immunothérapie ont un bon rationnel.Cette étude de phase 2 a évalué une combinaison de chimiothérapie (CISGEM) et de durvalumab (1120 mg toutes les 3 semaines) seul ou associé au trémélimumab (75 mg toutes les 3 semaines, maximum 4 doses), en 1re ligne de traitement de patients sud-coréens avec cancer biliaire avancé. Le critère de jugement principal était le taux de réponse objective (RO).L’étude a enrôlé 121 patients : 30 dans une cohorte « biomarqueurs…
Les anti PD-1/PD-L1, inefficaces seuls dans le cancer colorectal métastatique (CCRm) MSS, pourraient avoir une efficacité en combinaison avec les anti CTLA-4, ce d’autant que la chimiothérapie à base d’oxaliplatine et de 5-FU peut induire une mort cellulaire immunogène. L’étude de phase Ib/II multicentrique française MEDETREME a inclus 57 patients avec CCRm MSS RAS muté traités par mFOLFOX6 associé au durvalumab 150 mg toutes les 2 semaines et au trémélimumab 75 mg toutes les 4 semaines pour 6 cycles, suivi du durvalumab seul jusqu’à progression.L’analyse intermédiare porte sur les 16 premiers patients. L’objectif principal était la survie sans progression, avec une analyse exploratoire de la réponse immune chez les patients répondeurs. Les résultats préliminaires montrent un taux de réponse de 62,5 % (réponses…