À l’instar de ce qui est observé chez les patients présentant un sepsis, la dysrégulation de la réponse immune au SARS-CoV-2 est à l’origine d’une augmentation de la mortalité chez les patients Covid-19 (voir l’interview du Pr Djillali Annane). Le 2 septembre 2020, la place des corticoïdes dans le traitement des formes sévères de l’infection à Covid-19 a été reprécisée par l’OMS. L’élaboration de ces orientations a été déclenchée par la publication, le 22 juin 2020, d’un rapport préliminaire de l’essai RECOVERY (RECOVERY Collaborative Group ; Horby P et al., Dexamethasone in hospitalized patients with Covid-19 – preliminary report. N Engl J Med 2020 ; doi:10.1056/NEJMoa2021436) qui suggérait que l’administration d’une dose quotidienne de 6 mg de dexaméthasone pendant 10 jours permettait de réduire significativement…
Dans cette étude française présentée par le Dr Gabriel Birgand (Nantes), les auteurs ont réalisé une revue systématique de la littérature (MEDLINE, EMBASE, Web of Science) avec des articles détaillant la contamination aérienne à la Covid-19 dans des hôpitaux sur la période décembre 2019-juillet 2020. Au total, 17 articles ont été retenus. Les résultats montrent que 27,5 % (68/247) des échantillons d’air prélevés dans l’environnement des patients Covid-19 sont positifs (ARN-SARS-CoV-2), sans différence que l’on se situe en soins intensifs (27,8 %) ou non (27,3 %). Seulement 1,5 % (1/67) des échantillons prélevés à moins de 1 mètre des patients ont été testés positifs, et 6 % (4/67) pour ceux prélevés à une distance de 1 à 5 mètres. Dans les autres zones, le taux de positivité est de 23,8 % (5/21) dans les toilettes…
Cette étude allemande rétrospective a utilisé les données du registre LEOSS (Lean European Open Survey for SARS-CoV-2 Infected Patients) : 435 patients avec un cancer et une infection à Covid-19 sur un total de 3 071 patients inclus entre mars et août 2020. Les manifestations cliniques de l’infection étaient classées en 4 catégories : non compliquées (asymptomatiques, symptômes légers), compliquées (oxygénothérapie), critiques (mise sous ventilation assistée/réanimation) et résolutives (amélioration/sortie de l’hôpital). La durée médiane de la période d’observation était de 14 jours, et la durée médiane d’hospitalisation, de 15 jours. Plus du tiers des patients (36,5 %) étaient âgés de 76 à 85 ans, et 41 % étaient des femmes. Le score CCI (Charlson Comorbidity Index) moyen était à 4,65, et 23,5 % (44/187) des…
Dans cette étude suisse (Berne), qui vient d’être publiée dans The American Journal of Epidemiology, les auteurs ont réalisé une revue de la littérature (Embase, PubMed, LILACS, MedxRiv et Google Scholar) jusqu’au mois de Juillet 2020 : 97 études totalisant 230 398 professionnels de la santé dans 24 pays ont été retenues. La prévalence estimée de l’infection à SARS-CoV-2 était de 10 % (PCR) et 7 % (sérologie). L’étude montre que 48 % des professionnels de la santé testés positifs étaient des infirmières, suivies par les médecins (25 %) et autres professionnels (23 %). La plupart travaillaient dans des services non-Covid (43 %), suivis par 24 % de ceux travaillant dans des blocs opératoires, 16 % en salle d’urgence et 9 % en USI. Les seuls symptômes significativement associés à l’infection à SARS-CoV-2 sont la…
Une session spéciale de cet ECCVID 2020 était consacrée aux difficultés de fermeture – et de réouverture – des écoles. Jonathan Suk (European Centre for Disease Control and Prevention, Stockholm, Suède) a rappelé que l’infection chez les enfants a tendance à être asymptomatique ou légère, d’où la difficulté de mettre en place des stratégies de dépistage réellement efficaces (figure). Sur l’ensemble des cas de Covid-19 rapportés au 26 juillet 2020 en Europe et au Royaume-Uni, seulement 4 % étaient des enfants (0 à 18 ans), dont 24 % âgés de moins de 5 ans, 32 % entre 5 et 11 ans et 44 % entre 12 et 18 ans. Si les infections chez les enfants sont plutôt asymptomatiques ou légères, avec une meilleure évolution que chez les adultes, les enfants sont aussi, en période néonatale et en présence de comorbidités préexistantes,…
En mars 2020, l’Italie était un des pays les plus touchés par l’épidémie de SARS-CoV-2, puis le nombre de cas a régulièrement diminué jusqu’à la fin du mois de mai. L’objectif de cette étude était d’évaluer la relation entre la sévérité des manifestations cliniques et de la charge virale au cours du temps, au cours d’une période épidémiologique de transition allant d’une situation de risque élevé à faible de transmission. Les auteurs ont analysé 373 cas de Covid-19 admis dans le service d’urgence d’un hôpital de Calabre et le pourcentage de patients ayant nécessité une admission en unité de soins intensifs (USI). Ce pourcentage de patients a diminué de façon significative de 6,7 % en mars à 1,1 % en avril et 0 en mai (p = 0,0067) (tableau). Pour la charge virale, il a été constaté une diminution globale…
Cette étude réalisée au Royaume-Uni a été présentée à l’ECCVID lors d’une session spéciale et publiée simultanément dans The Lancet Public Health (Williams R et al., Lancet Public Heath 2020 ; https://doi.org/10.1016/S2468-2667(20)30201-2). Elle porte sur une population d’environ 250 000 personnes (Manchester et sa région) avec une collecte des données (diagnostic + premières prescriptions) dans le système Salford Integrated Record sur la période entre le 1er janvier 2010 et le 31 mai 2020. Les auteurs en ont extrait la période Covid-19 (1er mars-31 mai 2020) et l’ont comparée à la même période de l’année passée. Les résultats montrent un nombre de diagnostics de troubles mentaux courants de 1 073 comparé à 2 147 attendus au vu des années précédentes, ce qui représente une diminution de 50 %. La réduction…
Cette étude rétrospective californienne a inclus 252 patients sur la période 14 mars-14 mai 2020 ayant dû être hospitalisés pour une infection à SARS-CoV-2 (PCR+) : 33 % dans un délai de moins de 3 jours après le début des symptômes et 27 % après 1 semaine. Les patients avec un délai court (≤ 3 jours) étaient plus âgés (65 vs 58 ans), étaient plus fréquemment hypertendus (59 vs 41 %) et présentaient plus souvent une maladie rénale chronique (14 vs 3 %) que ceux pour qui le délai était de 1 semaine (figure 1). Ces patients avec un délai court présentaient moins de symptômes tels que la fièvre (55 vs 66 %), une respiration courte (48 vs 66 %), une toux non productive (40 vs 66 %) ou des myalgies (12 vs 26 %). Les défaillances d’organe étaient en revanche plus fréquentes (scores SOFA et APACHE II) (figure 2),…
Cette étude réalisée au Royaume-Uni a été présentée à l’ECCVID lors d’une session spéciale et publiée simultanément dans The Lancet Infectious Diseases (Stoesser N et al., Lancet Infect Dis 2020 ; https://doi.org/10.1016/ S1473-3099(20)30634-4). Une comparaison “head to head” de 5 tests de dépistage sérologiques des anticorps SARS-CoV-2 a été réalisée : SARS-CoV-2 IgG (Abbott), LIAISON® SARS-CoV-2 S1/S2 IgG (DiaSorin), Elecsys® Anti-SARS-CoV-2 (Roche), SARS-CoV-2 Total (Siemens) et un nouveau test ELISA 384-well (Oxford immunoassay). La sensibilité et la spécificité de ces tests sérologiques ont été étudiées sur 976 échantillons prélevés en période pré-épidémique (septembre 2014-octobre 2016) et 536 échantillons issus de patients avec une infection à SARS-CoV-2 confirmée biologiquement, collectés au moins 20…
Dans cette étude réalisée en Irlande (Dublin), 128 participants (âge moyen : 50 ans ; 54 % de femmes) ont été inclus de façon consécutive dans les 10 jours suivant la guérison d’une infection à SARS-CoV-2 : plus de la moitié (52,3 % ; 67/128) rapportaient une fatigue persistante. Les auteurs de l’étude se sont intéressés à la fatigue ressentie scorée par l’échelle CFQ-11 (Chalder Fatigue Score, score de 0 à 33), à la sévérité de l’infection (nécessité d’hospitalisation, admission en USI) et à différents marqueurs de l’activation immunitaire (leucocytes, protéine C-réactive, IL-6 et CD25s). Les résultats montrent que 55,5 % des patients ont été hospitalisés et 44,5 % ont pu rester à domicile. La fatigue n’apparaît pas liée à la nécessité d’hospitalisation. Il n’a pas non plus été retrouvé d’association entre la…
Ce sont les résultats intermédiaires d’une étude nord-américaine (Géorgie) qui a inclus 164 patients consécutifs infectés par le Covid-19 hospitalisés entre le 10 mars 2020 et le 22 mai 2020 : l’âge moyen était de 61,5 ans ; il y avait 51 % de femmes, 119 patients afro-américains (soit 73 % de l’ensemble de la cohorte), 36 patients d’origine caucasienne et 9 patients latino-américains. Les taux de formes modérées, sévères et critiques d’infection à Covid-19 ne diffèrent pas significativement entre les Afro-Américains (respectivement 9 %, 56 % et 35 %), les Caucasiens (0 %, 69 % et 31 %) et les Latino-Américains (0 %, 56 % et 44 %). De même, le taux de mortalité intrahospitalière n’est pas significativement différent entre les groupes, bien que plus élevé chez les Caucasiens (31 %), suivis par les Latino-Américains…
Cette étude rétrospective de l’équipe de Barcelone (Hospital Del Mar) s’est intéressée à l’association entre les taux plasmatiques de zinc (zincémie) et l’évolution de la maladie chez les patients infectés par la Covid-19 sur la période 15 mars 2020-30 avril 2020. Au cours de cette période, 611 patients ont été admis à l’hôpital : moyenne d’âge de 63 ans, 55 % d’hommes et un taux de mortalité de 14 % (n = 87). L’étude a inclus 249 patients, représentatifs de l’ensemble de la cohorte : la zincémie plasmatique moyenne était de 61 μg/dL. Chez les patients décédés, elle était significativement plus basse, à 43 μg/dL, versus 63,1 μg/dL chez les survivants. Des zincémies plus élevées étaient associées à des niveaux maximaux plus faibles d’IL-6 au cours de la période d’infection active. Après ajustement sur l’âge, le…