À ce jour, seules les délétions complètes d’AZFa ou d’AZFb permettent de récuser le recours à une biopsie testiculaire (TESE) chez un patient présentant une azoospermie non obstructive, car systématiquement associées à aucune chance de retrouver des spermatozoïdes. Néanmoins, cette situation ne concerne que 2 à 3 % de cette population d’hommes. L’équipe de Csilla Krausz a réalisé un séquençage d’exome chez 17 patients azoospermes avec TESE négative par arrêt de spermatogenèse. Chez 9 d’entre eux, ils ont identifié 7 variants pathogènes déjà évoqués dans la littérature (TEX11, TEX14, STAG3, DMRT1, MEI1, MEIOB, SYCE1), permettant ainsi de confirmer leur implication dans les troubles de la méiose en général puisque 4 d’entre eux étaient également possiblement impliqués dans l’infertilité féminine (STAG3, MEI1, MEIOB…
Qui dit traitement médical de l’acromégalie, dit injections, douleurs, effets indésirables variables d’un patient à l’autre... Autant de facteurs qui peuvent influencer négativement l’observance de ce type de traitement. La disponibilité d’un traitement oral pourrait constituer une avancée dans la prise en charge, attendue par de nombreux patients. CHIASMA est une étude contrôlée en double aveugle, comparant l’effet d’un traitement par capsules orales d’octréotide (COO ; dosage de 40 à 80 mg) à un placebo chez des sujets adultes acromégales. Les patients étaient traités par analogues de la somatostatine depuis au moins 6 mois, avec une dose stable depuis au moins 3 mois, et jugés comme contrôlés sur 2 valeurs successives d’IGF1 inférieures à la limite supérieure de la normale (LSN) du laboratoire (en l’absence…
Nous connaissons bien le système des kisspeptines et son implication dans l’axe gonadotrope. Néanmoins, l'expression des kisspeptines n’est pas limitée à l’hypophyse. Les cellules du syncytiotrophoblaste expriment la kisspeptine, alors que leur récepteur (Kiss-1R) est exprimé à la fois par ces mêmes cellules et par celles du cytotrophoblaste. Bilban et al. (J Cell Sci) avaient rapporté en 2004 que ce système était impliqué dans la régulation de la migration trophoblastique, empêchant un développement aberrant du trophoblaste. L’équipe du Pr Dhillo a évalué les taux de kisspeptine chez 1 018 femmes enceintes, confirmant les précédentes observations, à savoir que ces taux évoluaient de manière linéaire au cours de la grossesse (r2 0,2348 ; p < 0,0001) et étaient plus faibles chez les patientes obèses et…
Combien de fois la sexualité féminine aura été mise au... placard ? Surtout lorsqu’il s’agit de possibles conséquences de la contraception hormonale. Comme si nous devions appliquer à la contraception féminine le fameux adage : boire ou conduire, il faut choisir ! Linda Vignozzi a débuté sa conférence en rappelant les mécanismes physiologiques de la sexualité féminine, au-delà de la simple boucle désir/plaisir des années 1970. Le clitoris est l’organe féminin correspondant au pénis, il possède 2 corps caverneux qui s’insèrent sur les bulbes vestibulaires. Néanmoins, le contrôle de son érection, tout comme celui de la lubrification vaginale, n’ont pas fait l’objet de recherches approfondies. S’appuyant sur les données de la littérature concernant le rôle des androgènes sur le désir sexuel, notamment…
La maladie de Cushing constitue un challenge pour le clinicien quant au contrôle sécrétoire (et donc la prévention des complications induites par l’hypercortisolisme chronique). Ces dernières années, de nouveaux traitements ont été commercialisés, mais ils ne permettent pas le contrôle sécrétoire chez tous les patients. L’osilodrostat est un inhibiteur de la 11-bêta-hydroxylase administré par voie orale, capable de diminuer très rapidement le cortisol libre urinaire (CLU). Il a été étudié chez des patients atteints de la maladie de Cushing, en phases II et III, avec des résultats très prometteurs. Rosario Pivonello a présenté les résultats d’efficacité et de tolérance de l’osilodrostat à long terme (48 semaines), administré chez 137 patients atteints de maladie de Cushing (âge médian 40 ans ; 77,4 % de femmes)…
Dans ce symposium consacré aux perturbateurs endocriniens, il était impossible de ne pas parler de déclin spermatique. Revue de la littérature à l’appui, Aleksander Giwercman de l’université de Lund en Suède a présenté les données illustrant ce déclin évoluant depuis 1930, sans faire de discours alarmiste ou pronostique compte tenu des réserves méthodologiques que l’on peut opposer à ces études. A. Giwercman a d’ailleurs terminé son exposé en observant que la numération spermatique pouvait finalement illustrer un état de santé se dégradant puisqu’il a été montré qu’une diminution de la numération spermatique était corrélée à un sur-risque cardiovasculaire et de survenue d’un diabète (figure 1). L’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la vie fœtale serait, bien entendu, un facteur clé du déclin…
Actuellement, il n'existe pas de traitement réellement efficient sur les phéochromocytomes et les paragangliomes (PPGL) métastatiques. Dans un symposium portant sur les perspectives d'avenir pour ces pathologies, S Nöltling (Munich) a présenté ses derniers travaux sur la recherche de thérapies ciblées combinées et leurs résultats préliminaires prometteurs. Rappelons que dans 30 à 40 % des PPGL, on identifie des mutations germinales, dans 40 à 50 % des somatiques et que 80 % de tous les PPGL peuvent être rattachés à un des 3 principaux clusters moléculaires ; cette étape d’identification est essentielle et préliminaire au choix de thérapies ciblées en fonction de l'algorithme thérapeutique retenu et de la progression tumorale (figure). Son travail original a consisté à tester sur des cultures cellulaires de PPGL…
Le challenge pour la prise en charge des patients porteurs d'une hyperplasie congénitale des surrénales par bloc de la 21-hydroxylase, forme classique (21-HCS), est d'obtenir un bon contrôle des androgènes sur l'ensemble du nycthémère, en particulier à la fin de la nuit, même avec 3 prises de glucocorticoïdes. L'essai de phase II dans cette pathologie avec l'hydrocortisone à libération prolongée, en 2 prises, avait déjà montré sur un petit groupe de patients, l'intérêt de cette présentation sur le contrôle de la 17-OHP et de l'androstènedione, même à dose décroissante (Mallappa A et al., J Clin Endocrinol Metab 2015). Cet essai rapporté, multicentrique, international, randomisé, de phase III, a inclus 122 patients avec 21-HCS, recevant soit leur traitement classique par glucocorticoïdes, soit l'hydrocortisone…
Si l’action des hormones thyroïdiennes (HT) sur le développement neuronal est bien caractérisée, le rôle de la T3 dans le développement neurosensoriel n’est pas clairement établi. Cette présentation plénière revient sur le rôle essentiel de la T3 et du contrôle de sa production au niveau de la cochlée et de la rétine. Dans le cas de la cochlée, il est rappelé que ce tissu exprime les récepteurs β aux HT et que l’action de la T3, en particulier au niveau de l’organe de Corti chez la souris, assure la maturité de la perception auditive. Cette action du récepteur β observée chez la souris est retrouvée chez les patients ayant une hypothyroïdie ou présentant une mutation du récepteur β aux HT pour lesquels une perte auditive moyenne ou sévère est observée dans 21 % des cas (Ferrara AM et al., J Clin Endocrinol Metab…
Alors que ces jours-ci, en France, la presse grand public rapporte la détresse d'une petite Lilly âgée de 8 ans, née Baptiste, et de ses parents face à l'incompréhension de l'école de la nommer et de l'accepter comme elle le souhaite, l'ECE a organisé un débat intéressant sur la prise en charge de la puberté chez l'adolescent(e) transgenre, avec comme question sous-jacente : le bénéfice du traitement à cet âge surpasse-t-il les risques ? S'opposaient une pédiatre, S. Hannema, défendant le “pour” et une endocrinologue, A. Fisher, le “contre” (figure) ! Anticiper le changement corporel en bloquant l'apparition des caractères sexuels secondaires est le challenge de cette période de la vie, avec un retentissement important non seulement physique, limitant des corrections ultérieures, mais surtout sur le…
L'hyperthyroïdie en début de grossesse doit être diagnostiquée et prise en charge de manière adéquate pour prévenir les complications tant maternelles que fœtales. Après un bref rappel de la physiologie thyroïdienne du début de grossesse et de la démarche étiologique des hyperthyroïdies maternelles, S. L. Andersen a fait une excellente synthèse sur le challenge de la prise en charge thérapeutique de la maladie de Basedow en début de grossesse, en lien avec le risque tératogène des antithyroïdiens de synthèse (ATS) connu depuis presque 50 ans. Au vu des différentes études sur le sujet publiées depuis 10 ans, les recommandations des sociétés savantes ont été modifiées en 2011-2012 (passage au propylthiouracile ou PTU), puis en 2016-2018 (PTU ou arrêt ATS). Depuis, le risque tératogène potentiel du PTU semble se…
Les effets cardiovasculaires de l'hyperthyroïdie sont connus depuis de nombreuses années, entraînant une augmentation significative du risque de fibrillation auriculaire (FA), du risque thrombotique et de la mortalité cardiovasculaire. Dans l'hyperthyroïdie subclinique, il est aussi retrouvé un effet délétère, mais a priori réversible, sur la fonction cardiaque diastolique ainsi qu'une augmentation du risque de FA par rapport à une population témoin. L'hyperthyroïdie subclinique thérapeutique des patients ayant été traités pour un cancer thyroïdien différencié (CTD) expose à ce risque, en particulier pour les patients les plus jeunes qui y sont exposés très longtemps. M.K. Hesselink (Thyroid 2017) retrouvait dans une cohorte de sujets jeunes (n = 66 ; âge médian : 33 ans) ayant eu un CTD pédiatrique, une atteinte…