Les infections respiratoires sont et de loin les infections les plus fréquentes de l’espèce humaine et particulièrement chez les enfants. Peu de virus (figure 1) et de bactéries (Pneumocoques, H. influenzae, Streptocoques du groupe A, Méningocoques) sont responsables de ces infections et infectent la quasi-totalité des enfants. L’une des questions taraudant le plus les cliniciens, est de comprendre pourquoi ces microbes que tout le monde rencontre à un moment ou un autre dans sa vie, n’induisent aucune infection chez les uns, une forme mineure chez d’autres, et heureusement beaucoup plus rarement chez certains, une infection grave voire mortelle. Les arguments classiques évoqués pour expliquer ces différentes réactions…
Un simple regard sur les calendriers vaccinaux européens suffit pour se rendre compte de l’étendue des différences (tableau 1) Pourquoi ce manque de similitude ? Certainement pas parce que les comités décidant des programmes de vaccination ne disposent pas tous des mêmes études : tout aujourd’hui est publié et plutôt rapidement. Certainement pas non plus à cause de différences épidémiologiques d’un pays européen à un autre. Les facteurs les plus importants sont : D’abord et avant tout l’histoire de chaque système de santé : Qui vaccine ? À quel âge ? Quel est le degré d’hésitation vaccinale ? Les vaccinations sont-elles obligatoires…
Quelques mois après le début de la pandémie de Covid-19 et l'application des mesures d'hygiène qu'elle avait imposées à juste titre, j'avais émis, soutenu par un certain nombre de spécialistes en pathologie infectieuse pédiatrique, l’hypothèse d'une "dette immunitaire" [1]. Ce concept évoquait que la non-circulation (du fait des mesures d’hygiène imposées très justement par la pandémie) de nombreux pathogènes très fréquents chez l’enfant, risquait d’être suivie par un rebond des infections. Nous avions alors suggéré l'idée que cette dette pourrait être payée au moment de la levée des mesures d'hygiène, soit avec…