Le système RANK/RANKL, le meilleur ami des femmes (et des hommes calvitiants) ?
Tout le monde connaît maintenant le rôle majeur du système ligand/récepteur RANK/RANKL dans la régulation de la minéralisation osseuse et l’activité des ostéoclastes. Si bien qu’un anticorps anti-RANKL (le dénosumab) a été développé dans le traitement de l’ostéoporose (figure) (Lui et Zhang 2015 ; PMID : 25572286).
Mais d’autres rôles existent. Depuis quelques années, de nombreuses données confortent le rôle de RANK/RANKL dans la physiologie mammaire et de la grossesse. En effet, le récepteur RANK est exprimé dans la glande mammaire, et la progestérone, hormone de la grossesse par excellence, est un inducteur fort de la production de RANKL. C’est l’un des mécanismes qui participent à l’établissement de la lactation en favorisant la différenciation de la glande mammaire et la libération par l’os de calcium qui sera utilisé pour la production de lait. Mais RANK est aussi exprimé dans le thymus et participe à la différenciation des lymphocytes T régulateurs (T-reg). Les souris KO pour RANKL ont moins de T-reg dans le placenta, ce qui semble induire une moindre tolérance immune de la grossesse, et donc des pertes fœtales plus fréquentes.
RANKL stimule la voie de signalisation intracellulaire NF-κB. C’est ainsi un régulateur important de la prolifération cellulaire via les cyclines D1. Son implication dans les 1res étapes du développement du cancer du sein a été démontré (hyperplasie cellulaire), que les patientes aient une prédisposition génétique BRCA1 ou non. Très récemment, un essai randomisé a montré l’efficacité du dénosumab dans le traitement adjuvant des cancers du sein (PMID : 30795951). De là à espérer que ce traitement permette de prévenir les cancers du sein… il n’y a qu’un pas !
D’autres rôles sont à découvrir pour RANKL. Il semblerait qu’il favorise le renouvellement capillaire. C’est un espoir majeur pour les surfers qui souhaitent augmenter leur masse capillaire…