Les comorbidités sont fréquentes au cours de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI), en partie expliquées par l’âge (en moyenne 65-70 ans au diagnostic de FPI), le sexe masculin (75 % des patients), et l’histoire tabagique (70 % de fumeurs ou d’anciens fumeurs parmi les patients avec FPI) (1, 2). Maintenant que cette maladie est mieux prise en charge, et que l’on dispose de traitements qui ralentissent l’aggravation et améliorent la survie des patients, il est temps de progresser dans la prise en compte des comorbidités (3). Il ne s’agit pas d’une question théorique, mais bien d’un réel enjeu pour le patient, car on sait maintenant que les comorbidités participent à l’impact de la FPI sur la qualité de vie et sur la durée de vie avec la maladie (3). Certaines comorbidités, comme le syndrome de fragilité, sont…
La fragilité au sens médical est un syndrome clinique défini par une diminution de la résistance aux facteurs de stress résultant d’une accumulation de déficits physiques, psychologiques ou sociaux liés à l’âge ou à l’état de santé (1, 2). Dans une étude prospective, SA Guler et al. ont évalué son impact sur la survenue d’événements péjoratifs de santé au cours des pneumopathies interstitielles fibrosantes (2). L’étude a inclus 540 patients consécutifs (308 femmes et 232 hommes, âgés respectivement de 62,8 ans et 67,4 ans en moyenne), atteints d’une FPI (n = 100), d’une pneumopathie interstitielle associée à une sclérodermie systémique (n = 109) ou à une autre connectivite (n = 118), d’une pneumopathie d’hypersensibilité chronique (n = 47), d’un autre type de pneumopathie interstitielle (n = 39) ou d’une pneumopathie…
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est plus fréquent chez les patients atteints de FPI que dans la population générale, ce qui conduit à penser qu’il pourrait jouer un rôle dans le développement et l’aggravation de la FPI par le biais de micro-inhalations répétées de liquide gastrique (1-5). L’association RGO-FPI reste toutefois un sujet de controverse, du fait notamment de l’absence de lien de causalité établi et de résultats contradictoires concernant le bénéfice des traitements antisécrétoires gastriques sur l’évolution de la maladie pulmonaire (2-4, 6). Afin de tenter d’éclaircir la question, une équipe canadienne a réalisé une méta-analyse de 18 études observationnelles cas-témoins publiées entre 1976 et 2016 ayant évalué la relation entre RGO symptomatique et/ou compliqué et FPI en considérant le RGO comme…
Comment l’emphysème influence-t-il l’évolution de la fonction respiratoire au cours de la FPI ? Afin de répondre à cette question, une étude fondée sur une analyse post hoc de 2 essais thérapeutiques randomisés en double aveugle contrôlés contre placebo réalisés dans la FPI a évalué la relation entre l’extension d’un éventuel emphysème à l’inclusion et les variations des paramètres fonctionnels respiratoires à 48 semaines par rapport à leurs valeurs initiales (1). L’étude a inclus 455 patients, âgés en moyenne de 65,1 ans, pour lesquels le scanner thoracique de haute résolution de la visite d’inclusion pouvait être réanalysé et disposant d’une exploration fonctionnelle respiratoire à 48 semaines. Tous les scanners ont été relus par 2 radiologues thoraciques indépendants, qui n’avaient pas connaissance…
En France, la prévalence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et celle de ses comorbidités au cours des FPI incidentes ont été évaluées dans une étude ancillaire de la cohorte nationale prospective multicentrique COFI (1). L’étude a inclus 45 patients consécutifs ayant une FPI diagnostiquée depuis moins de 9 mois (âge moyen : 68,8 ans ; CVF moyenne et DLco moyenne respectivement à 72,8 % et 45,1 % de la valeur théorique), présentant une dyspnée stable, et sans SAOS connu. Tous les patients ont bénéficié d’un dépistage du SAOS par polysomnographie nocturne ainsi que d’une évaluation détaillée de leurs comorbidités, à la recherche notamment d’une HTA, d’une cardiopathie ischémique (antécédent d’infarctus du myocarde, de pontage coronarien ou de mise en place d’un stent coronaire), d’un antécédent…
Plusieurs études ont montré une fréquence élevée et un mauvais pronostic du cancer bronchopulmonaire (CBP) au cours de la FPI (1). Afin de préciser les liens épidémiologiques entre les 2 affections, une équipe américaine a réalisé une méta-analyse de 25 études de cohorte publiées entre 1980 et 2018 et ayant analysé ces liens (2). L’objectif principal était de déterminer si la FPI s’associe à un risque accru de CBP indépendamment des facteurs de confusion représentés par l’âge, le sexe et le tabagisme. Les objectifs secondaires étaient d’estimer l’incidence et la prévalence du CBP au cours de la FPI, le taux de mortalité qui lui était associé et la part de mortalité qui lui était attribuable. Le risque relatif de CBP au cours de la FPI ajusté sur l’âge, le sexe et le tabagisme par rapport à la population générale…
Monsieur N, 74 ansAntécédentsAncien restaurateur à la retraite Tabagisme à 40 paquets-années, sevré depuis 15 ans Hypertension artérielle traitée par inhibiteur calcique et association fixe inhibiteur de l’enzyme de conversion + diurétiqueDyslipidémie traitée par statineMélanome cutané traité par exérèse chirurgicale et radiothérapie adjuvante Pas de notion d’exposition environnementale professionnelle ou domestique Pas d’antécédent familial notableHistoire de la maladieDyspnée d’effort depuis 2 ans, allant en s’aggravant depuis environ 6 moisSymptomatologie et examen cliniqueDyspnée d’effort de classe 2 NYHAPas de toux, ni de douleurs thoraciquesRâles crépitants Velcro des 2 bases à l’auscultation pulmonairePas d’hippocratisme digital Pas de signes d’insuffisance cardiaquePas d’éléments…