"Test & treat"… si l'on avait encore des doutes…
Ils seraient levés dans ce cas avec cette méta-analyse très sérieuse (l'auteur travaille à l'OMS, à Genève), dans laquelle une recherche bibliographique a été réalisée dans 5 bases de données (fin de la recherche : août 2017). L'instauration "rapide" était définie par un délai de moins de 14 jours suivant le diagnostic d'infection par le VIH. Au total, 22 études ont été retenues pour l'analyse : 4 études randomisées et contrôlées (RCT), 11 cohortes observationnelles, 5 études qualitatives et 2 études de coût-efficacité. Les résultats sont sans appel (figure) : pour les études RCT, l'instauration rapide permet d'augmenter les chances d'obtention d'une indétectabilité de la CV à 12 mois (pour 3 études : RR = 1,17 ; IC95 : 1,07-2,07), le fait d'être toujours suivi à 12 mois (RR = 1,11 ; IC95 : 0,99-1,26) ainsi que la probabilité d'instaurer le traitement antirétroviral dans les 90 jours (4 études : RR = 1,35 ; IC95 : 1,13-1,62). Une tendance − non significative − à la réduction de la mortalité a été observée (3 études : RR = 0,53 ; IC95 : 0,24-1,08), de même qu'une diminution du nombre de perdus de vue à 12 mois (2 études : RR = 0,66 ; IC95 : 0,42-1,04). Seule différence avec les études RCT, une tendance à davantage de perdus de vue à 6 mois (dans 3 études : RR = 1,85 ; IC95 : 0,96-3,55), qui peut s'expliquer par le caractère observationnel. Des résultats donc très en faveur du "Test and Treat", particulièrement bénéfique dans les situations où le processus de préparation des patients peut entraîner des retards à l'instauration du traitement antirétroviral. Une nouvelle recommandation de l'OMS à venir ? Affaire à suivre…