Éditorial

Regards croisés sur la dysphorie de genre


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La dysphorie de genre correspond à la souffrance psychique qui s'exprime chez les personnes dont l'identité de genre est en discordance avec le sexe biologique et le genre social assigné. Elle s'exprime par le désir, ou plutôt par l'impératif, de vivre et d'être accepté(e) en tant que personne appartenant au sexe et au genre opposés à son sexe génétique, somatique et biologique.

Longtemps considérés comme relevant d'une maladie psychiatrique, les états transgenres sont aujourd'hui analysés, accompagnés et pris en charge par des équipes pluridisciplinaires qui prennent en compte toutes les dimensions de cette problématique. Ces prises en charge impliquent une écoute empathique du désarroi et de la souffrance qui résultent de la dissonance entre sexe biologique et genre désiré. L'évaluation psychiatrique est un préalable indispensable pour confirmer une authentique dysphorie de genre, qui doit être différenciée de divers états psycho­pathologiques. L'accompagnement effectué par le psychiatre et par le psychologue a une place centrale dans le parcours transitionnel de toute personne exprimant des questionnements transidentitaires, pour l'aider à effectuer le test en vie réelle qui aboutira, avec l'aide des traitements hormono-chirurgicaux, à une réassignation qui englobe les registres du sexe, du genre, du social et de l'administratif à travers l'état civil.

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La dysphorie de genre correspond à la souffrance psychique qui s'exprime chez les personnes dont l'identité de genre est en discordance avec le sexe biologique et le genre social assigné. Elle s'exprime par le désir, ou plutôt par l'impératif, de vivre et d'être accepté(e) en tant que personne appartenant au sexe et au genre opposés à son sexe génétique, somatique et biologique.

Longtemps considérés comme relevant d'une maladie psychiatrique, les états transgenres sont aujourd'hui analysés, accompagnés et pris en charge par des équipes pluridisciplinaires qui prennent en compte toutes les dimensions de cette problématique. Ces prises en charge impliquent une écoute empathique du désarroi et de la souffrance qui résultent de la dissonance entre sexe biologique et genre désiré. L'évaluation psychiatrique est un préalable indispensable pour confirmer une authentique dysphorie de genre, qui doit être différenciée de divers états psycho­pathologiques. L'accompagnement effectué par le psychiatre et par le psychologue a une place centrale dans le parcours transitionnel de toute personne exprimant des questionnements transidentitaires, pour l'aider à effectuer le test en vie réelle qui aboutira, avec l'aide des traitements hormono-chirurgicaux, à une réassignation qui englobe les registres du sexe, du genre, du social et de l'administratif à travers l'état civil.

Ce parcours complexe est parfaitement illustré par les points de vue que nous apportent les représentants d'une équipe pluridisciplinaire expérimentée. Sébastien Machefaux insiste sur l'importance d'une analyse rigoureuse des demandes, qui de nos jours embrassent un continuum d'aspirations identitaires parmi lesquelles il faut faire la part de l'endogène et de l'environnemental, au travers des expériences traumatiques, mais aussi des influences médiatiques, voire politiques, concernant la question du genre. Catherine Brémont Weill décrit le parcours transitionnel d'une personne transgenre, en particulier les modalités de gestion du traitement hormonal, ses conséquences, les contraintes de suivi qui en découlent. Elle aborde la question délicate de la prise en charge de l'enfant et de l'adolescent transgenre, qui a connu des avancées significatives ces dernières années, notamment avec le traitement hormonal suspensif proposé en période péripubertaire. Marc Revol décrit avec clarté les prises en charge chirurgicales complexes de réassignation et, pour certaines, leurs limites en termes d'évaluation et de niveaux de preuve. Enfin, Laurent Ganry et Jean-Paul Meningaud posent le cadre éthique du parcours d'une personne transgenre en France.

Ce dossier, nourri par la multiplicité des points de vue et la multidisciplinarité des intervenants, devrait élargir la vision des endocrinologues, de plus en plus souvent confrontés dans leur pratique clinique aux questionnements transidentitaires. La question reste posée de la source étiologique des états transgenres : neurobiologique ? psychopathologique ? environnementale, voire sociétale ? Probablement tout cela à la fois… Il reste un long chemin à parcourir pour percer les secrets de l'identité de genre.


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