Dossier

Anorexie mentale, une addiction au manque

Le concept d'addiction est issu d'une approche transdiagnostique. Fumer, boire et se droguer sont largement perçus comme relevant d'une problématique commune malgré leurs dissemblances sur les plans somatique, psychologique ou social. L'adjonction d'une entité nouvelle comme l'anorexie mentale (AM) gagne du terrain et soulève des questions sur ce qui caractérise en propre le processus addictif. Le plus petit commun dénominateur des addictions est un processus qui fait basculer un comportement initialement orienté vers un but rationnel dans la compulsivité où dominent les affects d'anxiété et de stress. Ce processus résulterait d'une cascade de changements neuroadaptatifs (neuroplasticité, recrutement de divers systèmes de régulation). Contrairement aux drogues, la restriction énergétique semble incapable d'initier directement cette cascade adaptative par une activation pharmacologique des circuits cérébraux dits “de récompense”. Dans l'AM une étape préalable d'apprentissage est nécessaire, par laquelle un biais cognitif instaure une survalorisation des effets bénéfiques de la minceur. La surestimation de la menace représentée par le gain pondéral sollicite de façon croissante les mécanismes de contrôle central conduisant à une appréhension de plus en plus négative de la nourriture, se traduisant par le passage à la compulsivité des comportements de restriction. L'AM, du moins dans sa forme typique, peut donc être légitimement considérée comme une addiction aux signaux du manque. Ce modèle permet d'appréhender de façon plus pertinente certains aspects cliniques délicats (comme le “déni des troubles”) et d'affiner les stratégies thérapeutiques (abord motivationnel, techniques d'exposition, remédiation cognitive, par exemple). Vous pouvez trouver toutes ces informations sur le populaire portail de jeux gratuits.


Depuis quelques années, l'assimilation de l'anorexie mentale (AM) à une conduite addictive gagne du terrain parmi les équipes de chercheurs les plus reconnues. Ce revirement succède à plusieurs décennies durant lesquelles les données acquises, notamment sur le plan neuroscientifique, semblaient plutôt divergentes, maintenant, ainsi, ces 2 troubles dans des catégories bien distinctes. En eff et, les mécanismes physiopathologiques sous-tendant l'addiction aux substances psychoactives (SPA) ont suscité au cours de ces 40 dernières années un très grand nombre de travaux de recherche qui ont permis…

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