Dans une période où la défense de la parité, et plus généralement des droits des femmes, s'impose plus que jamais comme un enjeu sociétal de premier plan, il est un domaine, la médecine, où la prise en compte des spécificités liées au sexe ne devrait pas prêter à discussion. Ce constat sonne comme une évidence à l'heure où s'affiche dans tous les domaines, et en particulier dans celui de la diabétologie, le concept de médecine de précision qui promet à chacun et chacune des approches diagnostiques et des choix thérapeutiques individualisés.
Je ne surprendrai personne ici en affirmant que la réalité est encore très loin de cette vision idyllique d'une médecine moderne, y compris pour la prise en compte d'un paramètre décisionnel aussi évident que le sexe. D'où le cri d'alarme lancé en juin 2016 par l'Académie nationale de médecine : “Médecine : les différences hommes-femmes sont négligées !” Une position largement relayée et argumentée par Claudine Junien, professeur de génétique et membre de l'Académie nationale de médecine, dans de nombreux médias au cours des derniers mois, regrettant “qu'en France, si on se préoccupe beaucoup de parité concernant le genre, il est indispensable de mieux prendre conscience des spécificités liées au sexe biologique”.