Dossier

Faut-il nécessairement réduire la charge mentale des personnes vivant avec un diabète ?

Mis en ligne le

28 déc. 2023

Auteurs

A. Bubeck
A. Sultan
J.F. Thébaut

La charge mentale associée à la gestion du diabète est souvent perçue comme essentiellement négative et liée à ce que l’on appelle “le fardeau de la maladie”. Tous les dispositifs permettant de réduire la charge mentale sont ainsi présentés comme des progrès susceptibles de soulager la personne vivant avec un diabète (PvD) du fardeau que représente la gestion de sa pathologie. Mais l’augmentation de la charge mentale pour une PvD n’est pas nécessairement préjudiciable, car elle peut également signifier une prise de conscience, voire une acceptation de la maladie et une meilleure appropriation de celle-ci et des pratiques d’autosoins. Cet article propose ainsi de discuter de ce concept et de sa pertinence dans le cadre des maladies chroniques, plus particulièrement dans le diabète.

Définition et usages des concepts de fardeau de la maladie et de charge mentale Les concepts de charge mentale et de fardeau de la maladie semblent complémentaires et désigner peu ou prou les mêmes phénomènes. Il est nécessaire de les définir pour mieux les appréhender. Le fardeau de la maladie ou disease burden désigne les conséquences néfastes d’une pathologie pour la personne et, éventuellement, pour son entourage. Ce concept est apparu à la fin des années 1980 dans les études médicoéconomiques pour tenter de mesurer l’impact des maladies et des facteurs de risque sur la santé physique et…