Dossier

L’exposition environnementale aux phtalates : un risque pour la reproduction des parents et celle de leurs descendants ?

Mis en ligne le

30 sept. 2024

Auteurs

N. Adam
S. Mhaouty-Kodja

Les phtalates sont des polluants organiques ubiquitaires dans l’environnement, malgré des restrictions d’usage limitant leur utilisation au niveau européen dans certains articles. L’exposition chronique de souris aux phtalates à la dose journalière tolérable, établie pour les emballages alimentaires, ou à des doses inférieures de l’ordre de l’exposition environnementale, altère l’axe gonadotrope femelle et les comportements reproducteurs mâles et femelles. En particulier, l’exposition au cours du développement induit des effets à long terme plus importants que ceux observés chez les parents. Une combinaison d’approches neuroendocrines, cellulaires et moléculaires souligne la grande vulnérabilité du circuit neural de la reproduction à l’exposition à de faibles doses de phtalates.

Le succès de la reproduction repose sur un dialogue étroit entre le cerveau, l’hypophyse et les gonades. L’hypothalamus, une région endocrine du cerveau, agit sur l’hypophyse via la gonadolibérine (GnRH), dont la sécrétion est stimulée par la kisspeptine (figure 1A). L’hypophyse sécrète alors des gonadotrophines qui agissent sur les gonades notamment pour stimuler la libération des hormones stéroïdes sexuelles. En retour, ces hormones sexuelles exercent un rétrocontrôle…