La prise en charge du myélome multiple a indiscutablement fait des progrès depuis près de 20 ans. Pourtant, il y a encore tant à faire ! Les traitements se développent, avec près de 5 familles thérapeutiques majeures, mais la survie sans progression médiane de la première ligne dépasse rarement 3 à 5 ans, et trop nombreux sont encore les patients qui décèdent dans les 5 années qui suivent le diagnostic.
Certes, certains patients obtiennent le statut de malade chronique. Pourtant, on s'accorde à appeler “long survivors” des patients ayant 6 ans de survie globale, ce qui n'impressionnera pas beaucoup nos confrères prenant en charge les autres hémopathies malignes.
Et alors que pointe quand même, enfin, pour un certain nombre de patients, la possibilité de mener le myélome multiple à une forme de guérison ou de survie prolongée sous traitement, avec une espérance de vie normalisée, l'évolution clonale nous rappelle toujours l'intelligence de la cellule tumorale. En effet, cette cellule, dans le myélome multiple, semble animée d'un génie obstiné pour survivre coûte que coûte, à tout prix, en ne faisant bien sûr que peu de cas des familles thérapeutiques, des enregistrements, des indications thérapeutiques définis par la recherche scientifique.
Même s'il semble que “longue vie au myélome multiple” reste la règle pour la majorité des patients. À l'usure, avec courage et détermination, les hématologues finiront par réussir à faire des progrès dans cette hémopathie maligne. L'avenir est là, et les différents articles de ce dossier montrent comment les hématologues, via l'analyse des réussites et des échecs des années passées, peuvent commencer à envisager la suite et la tournure à donner à cette histoire pour gagner ce combat.
Je vous souhaite une bonne lecture.