Ce nouveau dossier de Correspondances en Onco-Hématologie est consacré aux hémopathies à tropisme cutané.
S'il nous arrive fréquemment d'interagir avec nos collègues dermatologues pour la prise en charge de complications cutanées de traitements hématologiques, ce qu'illustre plus particulièrement la problématique des réactions du greffon contre l'hôte, le catalogue des manifestations cutanées d'hémopathies conduisant à une prise en charge multidisciplinaire est vaste. Outre les hémopathies lymphoïdes T, qui font l'objet d'une revue thérapeutique par Adèle de Masson, il ne faut pas négliger les lymphomes B épidermotropes, revus par Anne Pham-Ledard et Marie Beylot-Barry. Ces 2 articles illustrent le dynamisme de la recherche clinique et la qualité de la structuration du réseau de soins, coordonné par des centres experts réunis sous l'égide du Groupe d'étude des lymphomes cutanés français (https://www.gfelc.org). La présentation des syndromes de Schnitzler, par Cécile Tomowiak, Céline Debiais-Delpech et Xavier Leleu, rappelle que persistent, à l'heure des “omiques” et des approches “single cell”, d'authentiques mystères physiopathologiques. Enfin, Clémence Lepelletier, Jean-David Bouaziz et Christophe Willekens font une synthèse sur les dermatoses neutrophiliques et les atteintes cutanées dans les hémopathies myéloïdes.
Ce dossier n'épuise pas les nombreux sujets sur lesquels hématologie et dermatologie peuvent se nourrir mutuellement. La difficile prise en charge des néoplasmes à cellules dendritiques, de présentation souvent cutanée, le diagnostic d'une génodermatose prédisposant à une hémopathie pédiatrique, le lien entre histiocytoses cutanées et hématopoïèses clonales, etc., pourraient faire l'objet d'une tout aussi passionnante deuxième partie.
Nous aurons également beaucoup à apprendre des progrès thérapeutiques obtenus par nos collègues oncodermatologues dans l'utilisation des immunothérapies, dans les combinaisons thérapeutiques ciblant les voies de signalisation du mélanome (mutations de BRAF dans les leucémies à tricholeucocytes, de la voie RAS dans les LMMC, etc.).
Les occasions ne manqueront donc pas de partager avec nos collègues dermatologues un autre petit punch… !