Ce dossier “Examens vintage en onco-hématologie : état des lieux” est particulier. Ce n'est pas la crise sanitaire qui l'a rendu particulier. Non, ce dossier est particulier, car il est consacré à des examens complémentaires utilisés de très longue date et surtout parce qu'il pose la question de leur place en 2020 !
En cette période d'âgisme sont-ils définitivement désuets ou bien au contraire vintage ? Comme souvent, les conclusions ne sont pas aussi tranchées. Tous ces examens sont, ou ont été, essentiels soit au diagnostic des hémopathies, soit à leur pronostic. Ce nouveau dossier sera l'occasion de faire un peu d'histoire de la médecine et nous permettra de comprendre pourquoi le temps de saignement, la mesure de la vitesse de sédimentation et la radiographie du squelette entier sont des examens à classer au rayon du musée. Nous avons maintenant à notre disposition des alternatives plus sensibles et plus reproductibles.
Par exemple, le scanner corps entier low-dose ou la tomographie par émission de positons couplée à la TDM au 18fluorodésoxyglucose remplacent très avantageusement les radiographies du squelette entier dans la prise en charge du myélome. À l'opposé, nous verrons qu'à l'heure du next generation sequencing et de “l'architecture clonale”, certains examens ont toujours leur place dans la démarche diagnostique d'hémopathies comme, par exemple, la mesure de la masse sanguine et la culture de progéniteur dans les néoplasies myéloprolifératives. Enfin, nous finirons ce numéro particulier en nous tournant vers le futur… Un billet, qui pourrait être jugé provocateur par certains, s'interrogera sur la place de l'intelligence artificielle dans l'anatomopathologie : une aide ou un remplacement ?
Bonne lecture à tous !