Cette année encore, le congrès de l'EHA a tenu toutes ses promesses avec beaucoup d'informations nouvelles dans de nombreux champs de l'hématologie.
La leucémie lymphoïde chronique (LLC) n'est pas demeurée en reste et de nombreuses communications lui ont été consacrées, dont certaines présentées pour la première fois telle celle de l'étude GLOW comparant l'association ibrutinib + vénétoclax à l'immunochimiothérapie (ICT) par chlorambucil et obinutuzumab. L'approche thérapeutique de la LLC en première ligne est en plein bouleversement avec l'abandon progressif de l'ICT sauf, pour encore quelque temps, chez les patients les plus jeunes susceptibles de recevoir du FCR à la condition que la maladie ait des caractéristiques favorables. Plusieurs options sont envisageables, entre un traitement continu par les inhibiteurs de la Bruton tyrosine kinase (iBTK), dont il existe maintenant plusieurs générations, et un traitement à durée fixe par inhibiteur de BCL2 (iBCL2) et anti-CD20, voire l'association d'un iBTK et d'un iBCL2. Toutes ces options ont fait l'objet de communications qui sont résumées dans ce supplément : efficacité et toxicités comparées des différents iBTK maintenant disponibles, moindre toxicité cardiovasculaire des iBTK de seconde génération tels l'acalabrutinib et le zanubrutinib, facteurs prédictifs de la durée de réponse au vénétoclax, résultats de l'association ibrutinib + vénétoclax, intérêt potentiel des iBTK non covalents – en l'occurrence le pirtobrutinib – en cas de résistance aux iBTK covalents.
Il persiste évidemment nombre d'interrogations notamment sur les critères qui vont nous conduire à choisir entre les différentes options qui s'off rent à nous. Les études sont en cours et il ne faudra pas manquer les prochains rendez-vous pour en avoir les résultats.
Pr Alain Delmer
Le congrès de l'EHA devient un événement international majeur, au cours duquel des résultats jamais présentés sont susceptibles d'être dévoilés avant publication. Ce fut le cas cette année, avec la divulgation en avant-première des données de survie de l'essai MAIA du traitement de première ligne des myélomes non éligibles à l'autogreffe. Des résultats excellents, qui changent nos pratiques, et qui établissent l'association daratumumab + lénalidomide + dexaméthasone comme LE traitement standard de première intention. Dans ce supplément, vous trouverez également le résumé des plus belles présentations, et notamment celui des avancées impressionnantes, et rapides, de l'immunothérapie par CAR-T ou par anticorps bispécifiques dans les formes avancées de myélome ; ces traitements sont d'ores et déjà testés pour des stades plus précoces de la maladie, et provoqueront dans un avenir proche une nouvelle révolution thérapeutique.
Bonne lecture.
Pr Philippe Moreau