Dossier

Passeport biologique de l’athlète : le suivi hématologique du sportif de haut niveau

Mis en ligne le

30 juin 2024

Auteur

O. Salamin
C. Schobinger
T. Kuuranne

Le suivi hématologique du passeport biologique de l’athlète (PBA) repose sur la détection indirecte des pratiques de dopage sanguin au moyen d’un suivi longitudinal de biomarqueurs spécifiques. Ce processus permet de détecter des variations suspectes dans la composition sanguine des athlètes, telles que des fluctuations anormales de la concentration en hémoglobine (Hb) ou du pourcentage de globules rouges immatures (RET%), à la suite de pratiques interdites comme la transfusion sanguine ou l’administration d’érythropoïétine. Les évaluations de ces profils sont effectuées par du personnel qualifié en tenant compte de multiples facteurs pouvant influencer les valeurs des biomarqueurs, comme l’entraînement/compétition ou l’altitude. Les fluctuations anormales dans ces profils peuvent servir de base pour prendre des mesures disciplinaires à l’encontre d’un athlète, tout en permettant de cibler des analyses spécifiques pour confirmer les suspicions de dopage. Depuis sa mise en place, le PBA a prouvé son efficacité pour maintenir l’équité et l’intégrité dans le sport, tout en dissuadant ceux qui envisagent le dopage sanguin. Il renforce ainsi la lutte antidopage et favorise un environnement sportif équitable et sécurisé.

Dopage sanguin Depuis des décennies, il est largement admis que la capacité des muscles à transporter l’oxygène est un élément crucial limitant l’endurance aérobie. Ce principe fondamental a façonné les approches d’entraînement et les stratégies de performance dans le sport. Ce constat a également conduit à l’émergence du dopage sanguin, une pratique déloyale interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA), visant à manipuler la composition sanguine pour améliorer artificiellement les performances athlétiques. Le dopage sanguin peut prendre différentes formes, notamment la transfusion sanguine,…