Si les études traitant des sujets âgés sont fréquentes, on a souvent la surprise de constater qu’elles sont plus souvent centrées sur les sexagénaires que sur le réel grand âge, sans compter qu’elles tendent à exclure la moindre comorbidité. Difficile dans ces conditions de conseiller les cliniciens pour orienter leur prise en charge de patients relevant réellement de la gériatrie.
Alors comment orienter les auteurs pour que ce dossier ne soit pas un nouveau “fake” ne traitant que des hyper “fit”, surfeurs, marathoniens et beaux gosses ? Choisir l’âge limite de la gériatrie en France, à savoir 75 ans ? Choisir les pré-mortem pour lesquels un dossier “soins de confort”) serait plus adapté ?
Quelques critères s’imposaient :
- plus vieux que le chef de service ;
- ne pouvant pas recevoir de traitement intensif ;
- mais tout de même pouvant tirer bénéfice d’un traitement.
Pour faire simple et éviter toute échelle ou score au nom étrange, nous avons préféré centrer les articles de ce dossier sur les patients âgés de plus de 80 ans, personnes qui, dans la population générale, peuvent espérer 8 années de vie.
L’hémato-gériatrie bénéficie des progrès de la biologie, de la meilleure compréhension de l’hématopoïèse clonale, mais également des thérapies ciblées ou de l’immunothérapie. Traiter un sujet très âgé, très morbide, ce n’est plus se focaliser sur la survie globale ou même la survie sans progression, mais bien sur la qualité de vie.
Si la survie des sujets très âgés n’a pas évolué depuis des années, les progrès récents et la prise en charge spécifique des personnes de grand âge laissent présager une petite révolution à venir. En somme, c’est un sacré coup de jeune de la littérature sur l’hémato-gériatrie que nous vous proposons dans ce dossier.■