Dossier

Les carcinomes du sein triple-négatifs. Aspects morphologiques, immunohistochimiques et moléculaires

  • Les carcinomes du sein triple-négatifs sont définis par l'absence d'expression des récepteurs hormonaux (estrogènes et progestérone) et de surexpression du récepteurs HER2. Ces caractéristiques sont de très loin les plus souvent analysées en immunohistochimie. Du point de vue clinique, ils surviennent plus volontiers chez la femme jeune, se caractérisent par des rechutes métastatiques précoces, rarement tardives, et par un profil métastatique pulmonaire et/­ou cérébral plus fréquent que pour les tumeurs luminales. Sur le plan pathologique, il s'agit le plus souvent de carcinomes de type non spécifique, de haut grade, mais certaines formes, de bas grade et de très bon pronostic, doivent être absolument reconnues par les pathologistes et connues par les cliniciens. En dehors de ces formes très particulières, les tumeurs richement infiltrées par des lymphocytes intratumoraux (TIL) ont un pronostic meilleur et une meilleure sensibilité à la chimiothérapie. Du point de vue biologique, il s'agit d'un groupe très hétérogène de tumeurs et plusieurs classifications moléculaires ont été proposées avec des pronostics, des chimiosensibilités ou des cibles potentielles différentes. Aucune de ces classifications n'est unanimement reconnue, elles ne sont pas encore utilisées en pratique courante. Du point de vue thérapeutique, une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante est très souvent proposée en plus du traitement locorégional. Au stade métastatique, de nouvelles stratégies thérapeutiques sont d'ores et déjà testées ou validées en fonction d'anomalies intratumorales. On peut citer les antiandrogènes pour les tumeurs exprimant le récepteur aux androgènes, les inhibiteurs de PARP pour les tumeurs présentant un défaut de recombinaison homologue et l'immunothérapie pour les tumeurs exprimant PDL1 dans les cellules immunitaires intralésionnelles.

DéfinitionLes carcinomes du sein triple-négatifs (CSTN) sont définis par des caractéristiques immunohistochimiques particulières qui permettent leur identification assez aisée. Ils se distinguent en effet par l'absence d'expression du récepteur aux estrogènes alpha (RE), du récepteur à la progestérone (RP) et par l'absence de surexpression du récepteur membranaire HER2, liée à l'absence d'amplification du gène cERBB2. Les recommandations américaines (ASCO®) retiennent pour les récepteurs hormonaux (RH) un seuil de positivité à 1 % et, par conséquent, un seuil

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