Dossier

Classifications moléculaires du cancer colorectal en 2016

Les classifications moléculaires des cancers colorectaux (CCR) ont été significativement modifiées depuis 20 ans. Les CCR étaient initialement répartis en 3 groupes moléculaires : CIN+ ( Chromosomic Instability, instabilité chromosomique), MSI+ (MicroSatellite Instability, instabilité microsatellitaire) et CIMP+ ( CpG Island Methylator Phenotype , phénotype méthylateur). Ces dernières années, plusieurs études d'expression génique, menées en parallèle, ont permis d'individualiser de nouveaux groupes de pronostic variable, soulignant l'hétérogénéité des CCR. Ces résultats ont donné naissance à une classification de consensus (Consensus Molecular Subtypes [CMS]) comportant 5 groupes :

– CMS1 (13 %) : CCR MSI+ ;

– CMS2 (35 %) : CCR CIN+ avec mutation de TP53 et activation de la voie Wnt ;

– CMS3 (11 %) : CCR avec un taux élevé de mutations de KRAS ;

– CMS4 (20 %) : CCR de type mésenchymateux, avec activation des voies TGF (Transforming Growth Factor ) et VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) ;

– une classe hétérogène (21 %), qui regroupe les autres CCR.

Le groupe CMS1 présente la meilleure survie sans récidive (SSR) ; le groupe CMS4, la moins bonne. Une signature immune des CCR a été également individualisée et superposée à certaines classifications, objectivant une signature cytotoxique protectrice, dans les sous-groupes de CCR de phénotype MSI+, et immunosuppressive, dans les sous-groupes à cellules souches . Ces signatures récentes n'ont pas encore d'application clinique, mais leur utilisation est en cours de validation sur des séries indépendantes à partir de matériel fixé et inclus en paraffine. Des signatures prédictives de l'efficacité des chimiothérapies et des thérapeutiques ciblées sont également en cours d'analyse. Le but de cet article est d'effectuer une synthèse des signatures passées et présentes, en soulignant leurs possibles applications.


La classification moléculaire des cancers colorectaux (CCR) a débuté il y a plus de 20 ans. La segmentation progressive de cette pathologie a permis d'isoler des voies ou des événements moléculaires qui ont un retentissement avant tout pronostique. En 2016, aucune signature moléculaire proprement dite n'est utilisée pour prédire l'évolution d'un cancer colorectal ou sa réponse à un traitement systémique ou ciblé. Cependant, certaines données laissent entrevoir une possible application pronostique et des déclinaisons prédictives. Le but de cet article est de rappeler le cheminement des différentes…

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