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Éditorial

Éclairage sur les fusions


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Le monde de la génétique somatique est en ébullition : les “fusions” dévoilent leur pertinence clinique dans de nombreux cancers, et il nous faut mettre en place la recherche de ces altérations dans nos laboratoires. Le terme “fusion” est un raccourci de langage pour désigner les réarrangements chromosomiques qui aboutissent à fusionner 2 gènes distincts et à produire un transcrit, puis une protéine “de fusion” ou chimérique, aux propriétés oncogéniques spécifiques. Connues de longue date pour leur valeur diagnostique dans le domaine de l'onco-hématologie et des sarcomes, les fusions observées dans les tumeurs solides se sont révélées ces dernières années être des cibles thérapeutiques majeures, depuis les inhibiteurs d'ALK jusqu'aux inhibiteurs de NTRK. Il existe désormais une panoplie d'inhibiteurs d'ALK, actifs sur les formes réarrangées et porteuses de mutations de résistance. Les adénocarcinomes du poumon, qui avaient ouvert la voie des thérapies ciblées anti-EGFR, puis anti-ALK et anti-ROS1, peuvent également être porteurs de réarrangements RET, NTRK ou NRG1, et bénéficier de thérapies spécifiques. Les nouveaux essais prennent des noms de science-fiction (STARTRK), et les nouvelles molécules se déclinent en “-ib” dans un paysage qui change très rapidement, éclairé par des fusées aux allures de “scoop”.

Dans ce numéro de Correspondances en Onco-Théranostic consacré aux fusions, Cotteret et al. nous introduisent à la “folie des chromosomes tumoraux”, Uguen et Penault-Llorca font le point sur les réarrangements des gènes NTRK, Pouessel et al. font le point sur les réarrangements FGFR, et Garinet et Blons nous présentent les différentes techniques qui peuvent être utilisées pour mettre en évidence ces réarrangements. Cerise sur le gâteau, un cas clinique préparé par Eberst et al. Ces articles vous permettront de savoir comment les dernières nouveautés, les “scoops” des congrès 2018-2019, se traduisent dans notre pratique quotidienne : quand et comment rechercher les fusions de NTRK dans les cancers rares ou plus communs, les fusions de FGFR2/3 dans les carcinomes urothéliaux et les cholangiocarcinomes ; et vous serez probablement “scotchés” par l'efficacité des inhibiteurs de NTRK. Nous n'aurons pas fini de parler des fusions, loin de là, et nous complèterons le tour d'horizon par une mise au point sur RET et les mutations de résistance aux anti-ALK/ROS1 dans de prochains numéros.

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