Chers amis lecteurs,
Avec toute l'actualité du début d'année, nous n'avons pas trop parlé du futur… Pas de plan cancer IV, mais une stratégie décennale de lutte contre le cancer, présentée en février 2021, par le président Macron. Elle s'organise autour de 3 axes : améliorer la prévention, diminuer les séquelles, améliorer la qualité de vie des personnes et lutter contre les cancers de mauvais pronostic (définis par une survie des malades à 5 ans inférieure à 20 %). L'adénocarcinome du pancréas est l'un de ces cancers, au pronostic très sombre avec un taux de survie à 5 ans d'environ 7 %. Vous allez pouvoir étoffer vos connaissances sur le sujet grâce à ce dossier spécial de Correspondances en Onco-Théranostic dédié aux activités clinicomoléculaires de l'adénocarcinome pancréatique et coordonné par Jérôme Cros. Les études épidémiologiques, la caractérisation moléculaire de ces carcinomes, permettent une meilleure compréhension de la carcinogenèse, de l'hétérogénéité de la maladie à travers les facteurs de risque. Des espoirs naissent autour de possibles stratégies de prévention (n'oublions pas le rôle du tabac dans ce cancer aussi), de diagnostic précoce et de prise en charge spécifique en cas de risque génétique. Le rôle protumoral actif du tissu de soutien est de mieux en mieux connu et pourrait permettre un ciblage personnalisé. Inscrit dans la stratégie décennale, on peut espérer une accélération de la recherche dans ce champ du carcinome pancréatique dans les années qui viennent !
En cette fin d'été 2021, comment oublier la Covid-19 ? Comment passer sous silence les polémiques sur la vaccination ? Toutes les sociétés savantes en oncologie ont recommandé avec conviction la vaccination anti-Covid pour les patients atteints de cancer. En effet, le risque de formes graves et de décès liès à la Covid-19 est élevé chez les patients traités pour un cancer. Une infection par le virus de la Covid-19 va perturber leur programme de soins, retarder leur prise en charge, même en cas de forme peu sévère, et ils risquent d'être plus longtemps contaminants, même en l'absence de symptômes [1]. Le rapport bénéfice/risque est donc potentiellement largement en faveur de la vaccination pour nos patients. Mais aussi pour les personnels des centres de soins, et pour la population en général, car les passages en réanimation sont quasi nuls pour les patients vaccinés infectés. Après 66 millions d'épidémiologistes en 2020, 66 millions de vaccinologues dans les six premiers mois de 2021, rêvons de 66 millions de vaccinés fin 2021. Bien sûr, cette vaccination doit s'étendre bien au-delà de nos frontières, en particulier dans l'hémisphère sud. Dans le cas contraire, l'expérience des grandes épidémies nous l'a montré, le virus continuera à muter, à circuler, et les vagues, à se succéder. Le choix de la vaccination pour soi est un choix citoyen. Reconnaissons les possibles craintes individuelles, souvent irrationnelles, mais luttons contre la désinformation, la transmissions de fake news. Il faut de la pédagogie, de la patience, de la tolérance, la peur est parfois très forte. Mais se vacciner, c'est aussi retrouver une grande partie de sa liberté, et se protéger de beaucoup d'autres risques, comme le risque cardiovasculaire. Je vous conseille de lire la tribune de Philippe Gabriel Steg, cardiologue qui nous montre, à travers les données sur la vaccination antigrippale, l'effet préventif net d'une vaccination antivirale sur la survenue d'accidents cardiovasculaires. On peut le dire, haut et fort : vive la vaccination !