La médecine vit depuis Mendel une révolution conceptuelle. Le gène et son expression ont supplanté les miasmes et la fatalité. Mais si, il y a 140 ans, le moine tchèque attendait plusieurs semaines avant d'analyser la forme et la couleur des petits pois qu'il croisait patiemment, la puissance de calcul des microprocesseurs permet aujourd'hui d'analyser en quelques heures les millions de données obtenues par séquençage ultra-rapide de milliers de gènes extraits de centaines de tumeurs. Ces outils nouveaux, nés du même besoin curieux qui animait Kary Mullis lorsqu'il a mis au point la PCR, fournissent des informations qui bouleversent notre regard sur la maladie − cancéreuse, puisque c'est le sujet qui nous intéresse ici.
* Grmek Mirko D. Les maladies à l'aube de la civilisation occidentale. Payot : Paris, 1994.