Dossier
Immunologie des tumeurs : ce qu'il faut savoir pour être dans le coup !
- Mis en ligne le
- 17 déc. 2015
- Auteurs
- Dr Etienne BECHT
- Pr Yann-Alexandre VANO
- Pr Stéphane OUDARD.
- Il existe des preuves directes et indirectes du rôle de l'immunité dans le contrôle de la croissance et de l'invasion tumorales.
- La réponse immunitaire élimine surtout le “non-soi”, auquel peuvent s'apparenter certaines protéines du “soi” mutées au sein des cellules tumorales (néoantigènes ou antigènes tumoraux).
- Pour activer une cytotoxicité par les lymphocytes T CD8+ vis-à-vis des cellules tumorales, il faut au moins 2 signaux d'activation : - premier signal : entre le TCR du CD8+ et un peptide (néoantigène) présenté par le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) de classe I de la cellule présentatrice d'antigène (CPA) ou cellule tumorale ; - deuxième signal (ou cosignal) : entre un corécepteur d'activation du CD8+ (CD28, CD40L, OX40, etc.) et son ligand sur la CPA ainsi que des cytokines (IL-2, par exemple) produites par l'activation des lymphocytes CD4+ par la CPA.
- L 'échappement de la tumeur au contrôle de l'immunité peut se faire : - via les cellules tumorales : perte de présentation de l'antigène (CMH de classe I), expression de molécules immunosuppressives (PD-L1) ; - et/ou via le microenvironnement : signal inhibiteur entre T CD8+ et CPA (ou cellule tumorale) [PD-1, CTLA-4], cellules T régulatrices (Treg) et cellules myéloïdes immunosuppressives (MDSC) ou absence de deuxième signal costimulateur lors de la reconnaissance de l'antigène.
- Le blocage thérapeutique de signaux inhibiteurs tels que CTLA-4-B7 ou PD-1/PD-L1 a montré son efficacité et des autorisations de mise sur le marché ont été données dans le mélanome, le cancer du poumon non à petites cellules et, dans quelques mois, elles le seront dans le cancer du rein.
Il n'a échappé à personne que, ces derniers temps, l'immunothérapie est le sujet brûlant qui agite les congrès et les publications de cancérologie. Cet intérêt est justifié lorsque l'on voit les bénéfices en survie procurés par les anticorps anti-PD-1. Si nous voulons comprendre l'actualité oncologique et, ainsi, faire bénéficier nos patients de ces approches prometteuses, nous devons connaître les bases de l'immunologie des tumeurs. Petit tour d'horizon…
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