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Dossier

Cancer de la prostate
métastatique : quelle place pour l'hormono-chimiothérapie ?

Avec les résultats positifs des études CHAARTED et STAMPEDE, on sait désormais que le docétaxel est un des nouveaux standards en association avec la déprivation androgénique chez les patients ayant un cancer de la prostate d'emblée métastatique qui commencent un traitement, notamment pour les maladies à haut volume tumoral. Malgré les résultats plus nuancés de l'étude GETUG-AFU 15, la méta-analyse de ces 3 essais de phase III confirme le bénéfice en survie globale de l'hormono-chimio thérapie (docétaxel 75 mg/m 2 /21 jours sans prednisone en continu, 6 cycles) par rapport à l'hormonothérapie seule (HR = 0,77 ; IC 95 : 0,68-0,87 ; p < 0,0 001). Des questions restent cependant en suspens sur les critères de sélection des patients (notamment le volume tumoral, mais également l'âge, le score de Gleason, le site des métastases ou le traitement antérieur local de la tumeur prostatique), ainsi que sur le rapport bénéfice/risque lié à la toxicité immédiate de la chimiothérapie. Ces données doivent également être mises en perspective avec les résultats récents des essais LATITUDE et STAMPEDE, qui montrent un bénéfice en survie globale de l'adjonction de l'abiratérone + prednisone à la déprivation androgénique chez des patients atteints d'un cancer de la prostate d'emblée métastatique à haut risque, dont la définition recoupe fortement celle du haut volume tumoral de l'essai CHAARTED. Il n'existe pas pour l'instant de critère formel permettant de choisir entre ces 2 options validées autre que la discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire, le profil de toxicité, la préférence du patient et, à une échelle médico -économique plus large, le coût du traitement. D'autres molécules ou des associations de ces différents traitements sont en cours d'évaluation et devraient apporter un nouvel éclairage dans les années à venir.


En France, le cancer de la prostate (CP) est le cancer le plus fréquent et la 3e cause de décès par cancer chez l'homme, avec plus de 46 000 nouveaux cas et 8 600 décès en 2013 (1).La grande majorité des cas est diagnostiquée au stade localisé, alors qu'environ 10 % des patients ont une maladie d'emblée métastatique. Pourtant ces derniers représentent 50 % des patients qui décéderont de leur cancer (2). On connaît la dépendance aux androgènes du CP depuis les travaux de C.B. Huggins en 1941, lorsqu'il rapporte que le CP métastatique est sensible aux manipu­lations hormonales (CPHSm) [3]. Encore…

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Liens d'intérêt

D. Borchiellini déclare avoir des liens d’intérêts avec Janssen, Sanofi, Astellas, Ipsen.

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