Les cancers urothéliaux métastatiques ont fait le buzz au congrès de l’ESMO 2023 avec, lors de la présentation en session présidentielle, une salle debout applaudissant les résultats de l’étude de phase III EV-302/KEYNOTE-39A, qui montrent que la combinaison enfortumab vedotin + pembrolizumab double la médiane de survie globale, ce qui en fait un nouveau standard. Lors de la même session, l’étude CheckMate 901 montrait que la combinaison nivolumab + gemcitabine/cisplatine améliore également de façon significative la survie sans progression et la survie globale en 1re ligne métastatique. Dans la cohorte 1 de l’étude de phase III THOR, l’erdafitinib prolonge également la survie globale chez les patients atteints d’un carcinome urothélial métastatique présentant des altérations de FGFR3 après chimiothérapie et traitement par un anticorps anti-PD-(L)1. Les résultats de ces 2 dernières études ont fait l’objet d’une publication en ligne dans le New England Journal of Medicine [1, 2].
En ce qui concerne le cancer de la prostate, il faut surtout relever les résultats de l’étude de phase III PSMAfore, qui valident l’indication d’une radiothérapie métabolique après hormonothérapie de nouvelle génération avant docétaxel dans les cancers de la prostate résistants à la castration, l’actualisation des études RADICALS et MAGNITUDE, les données rassurantes de qualité de vie de l’étude EMBARK, et l’avènement d’un nouveau venu, l’AMG 509 (xaluritamig). Parmi les grandes déceptions, les résultats négatifs des études de phase III KEYNOTE-991 et KEYNOTE-641 qui ont évalué la combinaison enzalutamide + pembrolizumab dans les cancers de la prostate métastatiques à la fois hormonosensibles et résistants à la castration.
Dans les cancers du rein métastatiques, 3 études ont montré l’efficacité du belzutifan, 1er inhibiteur d’HIF2α agréé dans la maladie de von Hippel-Lindau : l’étude de phase II LITESPARK-013 évaluant la tolérance et l’efficacité de 2 doses de belzutifan (120 et 240 mg/j), l’étude de phase III LITESPARK-005 comparant belzultifan versus évérolimus chez les patients lourdement prétraités et l’étude de phase II LITESPARK-003 analysant la combinaison belzutifan + cabozantinib.
Pour les tumeurs urologiques, cet ESMO restera comme un grand cru, avec à la clé des changements majeurs de pratiques.
Bonne lecture.■