Éditorial

Fiers d'être dermatologues !


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Les tutelles et le grand public ignorent à quel point l'exercice du dermatologue peut être varié ainsi que la richesse des compétences sollicitées. L'oncodermatologie est un domaine qui a connu une véritable révolution thérapeutique, que nous souhaitons à tous les autres champs de cette belle spécialité. Le dermatologue est présent du début à la fin, sur un terrain qui fait sens pour les patients : de la prévention primaire au dépistage, jusqu'à la prise en charge métastatique. L'expertise diagnostique du dermatologue est incontournable et l'expérience des oncodermatologues en matière de thérapies innovantes est reconnue par tous nos confrères oncologues.

En 2022, les grandes tendances en oncodermatologie se dessinent, voire se confirment :

  • un positionnement de plus en plus précoce de l'immunothérapie dans la prise en charge du mélanome : élargissement aux stades IIB-IIC du traitement adjuvant, développement des traitements néoadjuvants dans les macrométastases ganglionnaires avec le premier essai comparant immunothérapie adjuvante et néoadjuvante, clairement de nature à changer nos pratiques ;
  • une place restreinte pour la chirurgie dans le mélanome : remise en question de l'intérêt du ganglion sentinelle pour les stades IIB-IIC, chirurgie devancée par l'immunothérapie néoadjuvante, limitation des chirurgies larges souvent mutilantes dans les mélanomes muqueux ;
  • la priorité donnée à l'immunothérapie en première ligne métastatique, quel que soit le statut BRAF du mélanome ;
  • la disponibilité d'une nouvelle combinaison anti-PD1-anti-LAG3, moins toxique que l'association anti-PD1-anti-CTLA4, mais avec moins de recul ;
  • l'approbation d'un traitement du mélanome uvéal, le tebentafusp (restreint à un typage HLA spécifique) ;
  • l'extension de l'immunothérapie aux cancers cutanés, hors mélanome, (CBC, CEC, Merkel, Kaposi), non seulement au stade avancé inopérable, mais également en néoadjuvant (CEC, Merkel).

Des situations restent très problématiques dans le mélanome : les métastases cérébrales symptomatiques, la progression malgré l'immunothérapie, les mélanomes muqueux et acraux, moins bons répondeurs aux traitements. Il faut également citer l'échec de stratégies pourtant jugées prometteuses : les triplettes (bithérapie ciblée + anti- PD1), l'association anti-PD1+ virus oncolytique T-VEC, une prodrogue d'IL-2 pégylée (bempegaldesleukin) associée à un anti-PD1, et enfin l'échec de l'ipilimumab (à dose et fréquence réduites) associé au nivolumab en adjuvant.

Tout ceci nous pousse à maintenir nos efforts en matière de recherche fondamentale et clinique. Alors, continuons le combat pour les patients et les familles qui nous accordent leur confiance !


Liens d'intérêt

S. Monestier déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet éditorial.

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