Cette locution “être dans l’œil du cyclone” est très appropriée pour refléter notre situation face au dérèglement climatique par son double sens.
Le sens populaire est d’être au centre de la tempête, la cible de toutes les attaques. Mais le sens réel est de se trouver dans un état de calme apparent, qui ne va toutefois pas tarder à basculer vers une confrontation avec des vents violents et dévastateurs.
Voilà finalement notre situation résumée.
Le dérèglement climatique est bien là, et notre peau commence à en payer un tribut important. Nous pourrons découvrir à la lecture des différents articles de ce numéro les multiples pathologies dermatologiques inflammatoires, infectieuses et tumorales modifiées par notre exposition aux changements de l'environnement.
Mais cette “urgence climatique” n’est pourtant pas pour nous tous perceptible au même niveau. C’est bien là le deuxième sens de l’œil du cyclone. Le monde tel que nous le connaissons riche dans sa diversité, ces glaciers, ces forêts, s’écroulent ou s’embrasent autour de nous et nous restons dans l’œil du cyclone à n’être, pour beaucoup, que des observateurs, certes attentifs, parfois inquiets, le plus souvent passifs…
Plus qu’une prise de conscience, des changements doivent s’opérer. Le dermatologue en tant que témoin privilégié a un rôle à jouer pour informer sur les conséquences des pollutions et du dérèglement climatique, aider par exemple à trouver des voies pour limiter l’utilisation de plastiques, dénoncer des projets de constructions anachroniques à l’heure du zéro artificialisation des sols, être acteur de notre avenir.
Ce plaidoyer pour ne plus se satisfaire d’un greenwashing de façade et devenir des citoyens et dermatologues exigeants.
Un grand merci à tous les auteurs des articles de ce numéro qui se veut plus militant qu’à l’accoutumée.
En cette fin d’année 2024, nous formulons volontiers les vœux d’apaisement et de la raison pour 2025 sous peine d’être balayés par le cyclone…