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Éditorial

Demain, tous myopes ?


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La myopie, du trouble réfractif à ses complications potentiellement multiples, constitue une cause importante de baisse visuelle. Avec un nombre de myopes dans le monde qui devrait doubler entre 2020 et 2050, il est fort probable que la problématique de la myopie ne cesse de prendre progressivement le devant de la scène avec son cortège de complications.

Le constat est simple : environ 15 % de la population chinoise était myope il y a 60 ans, tandis qu'aujourd'hui la myopie touche près de 90 % des adolescents des métropoles d'Asie. L'Europe n'est pas épargnée par ce phénomène, puisqu'en un demi-siècle, la prévalence de la myopie y a doublé. Il existe des facteurs génétiques, mais ils n'expliquent que 10 % des variations de réfractives. Alors, où chercher les responsables de cette épidémie ? Très probablement dans les modifications de nos modes de vie, favorisant toujours plus le travail de près aux dépens de l'utilisation de la vision de loin.

À la veille du congrès de la SFO, juste avant la présentation du deuxième rapport consacré à la thématique de la myopie, nous avons choisi de focaliser ce numéro d'Images en Ophtalmologie sur des cas cliniques qui illustrent différentes complications de la myopie. Olivier Lichtwitz présente ainsi une complication rare de la chirurgie à visée réfractive. En termes d'approche à visée préventive, Dominique Brémond-Gignac nous expose les différentes possibilités thérapeutiques à notre disposition pour réduire la progression de la myopie. Cela est très utile quand on sait qu'une myopie modérée chez un enfant évolue souvent vers une myopie forte à l'adolescence.

David Gaucher et son équipe nous présentent un cas intéressant de gestion d'une récidive d'un trou maculaire du myope fort et d'un décollement séreux rétinien dans un contexte de macula bombée.

La part belle est faite ensuite aux néovaisseaux du myope fort, parfois bilatéraux (Mélissa Lii), parfois associés à des anomalies de courbure, comme la dysversion papillaire (Jean-Baptiste Marcel), ou apparaissant après une rupture de la membrane de Bruch ou à la suite d'une chirurgie (Dorian Tricard).

Ces dernières années, la myopie forte et ses complications ont largement bénéficié des avancées importantes de l'imagerie rétinienne : l'OCT permet de mesurer précisément l'épaisseur de la choroïde, de décrire avec plus de précision certaines complications maculaires (rétinoschisis, néovaisseaux myopiques et macula bombée, cavitations intra­choroïdiennes) et les rapports entre la surface de la rétine et le cortex vitréen. L'avènement de l'OCT-angiographie permet maintenant d'imager avec précision, de manière non invasive, les néovaisseaux myopiques, ce qui n'est, à vrai dire, pas toujours aisé du fait de la profondeur et de la déformation du globe.

Enfin, vous trouverez dans ce numéro un compte-rendu concis du congrès Angiogenesis 2019 rédigé par Audrey Auregan et Isabelle Aknin.

Chers lecteurs, confrères et amis, je vous souhaite donc une agréable lecture avant de vous retrouver au prochain congrès de la SFO.


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