Fluide se dit d'un corps dont les molécules ont peu d'adhésion et peuvent glisser librement les unes sur les autres (définition du dictionnaire Larousse). C'est également ainsi que l'on caractérise l'extravasation liquidienne au niveau des différentes couches de la rétine qui peut survenir au cours de la plupart des pathologies rétiniennes. Ce fluide a des caractéristiques anatomiques similaires, mais a probablement une valeur pronostique variable selon sa localisation et la pathologie.
D'où vient-il ? Comment se forme-t-il ? Comment est-il éliminé ? Faut-il toujours le traiter ? Peut-on le tolérer ? Tant de questions qui ont parfois des réponses consensuelles, ou parfois plus contrastées.
Il nous a semblé important de publier un dossier complet sur le fluide rétinien, qui est un facteur de baisse visuelle commun à de nombreuses pathologies rétiniennes. Ainsi, les Drs Oudy Semoun, Manon Ortoli et Hoang Mai Le nous apportent des clarifications indispensables pour profiter au mieux de ce dossier.
Ensuite, une approche spécialisée par pathologie nous permet de faire le point sur le fluide sous-rétinien au cours des pachychoroïdes grâce à la description du Dr Élodie Bousquet.
Dans le cadre d'un article synthétique, je vous présente les données de la littérature qui alimentent les débats actuels sur la “tolérance” du fluide sous-rétinien au cours de la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Avec Oudy Semoun, nous avons également interviewé 2 experts dans ce domaine, les Prs Éric Souied et Ramin Tadayoni, qui nous donnent leurs points de vue sur ce débat d'actualité.
Puis le Dr Franck Fajnkuchen présente, à l'aide d'une iconographie très didactique, 2 entités cliniques moins connues : le décollement séreux rétinien en arche de pont, particulièrement associé à des formes de DMLA évoluant vers la fibrose, et le décollement bacillaire, anomalie fugace identifiable parfois au cours des maladies inflammatoires de la rétine.
Enfin, le Dr Élise Philippakis aborde parfaitement le sujet épineux du fluide sous-rétinien au cours de la myopie forte, et je boucle ce dossier avec l'état des connaissances en matière de décollement séreux rétinien au cours de l'œdème maculaire diabétique, afin de vous révéler si sa présence doit modifier notre prise en charge !
Nous vous souhaitons une agréable lecture et une excellente rentrée.II