Quoi de mieux que la profession d’orthoptiste pour représenter un métier en constante évolution ? Si l’année 2022 a été marquée par la loi régissant l’accès direct à l’orthoptie – notamment dans le cadre de la primoprescription aux personnes âgées de 16 à 42 ans mais également des dépistages visuels chez l’enfant –, sa mise en place est actée par la publication de l’arrêté en 2023. L’orthoptie devient alors la première profession paramédicale conventionnée bénéficiant d’un accès direct sans prescription médicale. Plus que jamais, notre métier porte sa dynamique vers le futur de sa pratique.
À travers ce numéro d’Images en Ophtalmologie, chaque auteur s’est appliqué à détailler un sujet souvent complexe de notre pratique, et nous remercions chacun d’entre eux pour son travail scientifique.
Trois cas cliniques sont présentés. Tout d’abord un syndrome de Parinaud, coécrit par Émilie Batté et Carla Nicol, ainsi qu’un syndrome de Tolosa-Hunt présenté par Lucie Sordello et Valentin Lai, étudiant en 2e année d’orthoptie à l’université Paris Cité. Cette session de cas cliniques sera clôturée par le cas d’un syndrome de Lemierre – dit le syndrome oublié – que j’ai eu le plaisir de rapporter aux côtés du Dr Romain Touzé et du Pr Dominique Brémond-Gignac. Ces 3 cas illustrent parfaitement la diversité des atteintes oculomotrices que l’on peut rencontrer dans notre pratique ainsi que leur étiologie diffuse (traumatique, inflammatoire, infectieuse, etc.).
Hind Drissi et Laure Pisella détailleront dans leur article la différence entre vision (mécanisme direct de la perception) et traitement cortical visuospatial. La dimension neurovisuelle de notre pratique prend une place de plus en plus importante dans l’exercice de notre profession, et il est toujours plaisant de voir que les orthoptistes se dynamisent autant sur des thèmes précis.
L’aspect technique de l’imagerie sera abordé par Adil El-Maftouhi, aux côtés du Pr Christophe Baudouin, avec un article, riche en éléments iconographiques, sur l’imagerie par OCT de la sécheresse oculaire, affection de plus en plus rapportée par les patients.
La question de la réfraction automatisée – dont de nombreux dispositifs viennent régulièrement s’ajouter au catalogue des distributeurs – sera traitée par Maxime Gaillard qui dressera un état de lieux des dispositifs actuellement disponibles sur le marché, tout en ajoutant un regard critique et une réflexion éthicodéontologique sur leur utilisation en clinique.
Enfin, Rémi Guérin, Marc Fauveau et Benoît Rousseau nous feront l’honneur de présenter l’arbre décisionnel des différents diagnostics orthoptiques ainsi que leur prise en charge, outil indispensable à chaque orthoptiste !
Quel que soit son mode d’exercice, j’espère que chaque orthoptiste aura le plaisir de trouver un article répondant à une thématique de sa pratique quotidienne.II