Ce numéro d’Images en Ophtalmologie était attendu ; j’espère qu’il intéressera de nombreux ophtalmologistes et, qui sait, suscitera des vocations parmi les plus jeunes qui cherchent encore à se surspécialiser dans certains domaines de l’ophtalmologie.
Le kératocône, les amétropies sphériques et cylindriques, les syndromes secs persistant malgré l’adjonction fréquente de collyre, les irrégularités cornéennes sont autant de problématiques éligibles à la contactologie que le port de lentilles de contact peut résoudre. La contactologie peut même être source d’améliorations fonctionnelles notables et d’une véritable reconnaissance des patients, lesquels restent parfois plusieurs années dans de réelles situations d’inconfort, de douleur chronique, de photophobie, de gêne visuelle, les empêchant de conduire ou de travailler.
Le panel des situations cliniques est large, et l’adaptation parfois longue nécessite de revoir le patient, de souvent jongler avec la fluorescéine, comme nous le montre le Dr M.C. Trône (CHU de Saint-Étienne), et avec la topographie cornéenne, comme le souligne le Dr H. Baïz (Neuilly-sur-Seine). L’adaptation est quelquefois complexe et, au prix de plusieurs essais de lentilles, comme le montrent les Drs P. Beaujeux (Nantes) et J.P. Colliot (Paris), on parvient souvent à des résultats très satisfaisants. Enfin, les Drs S. Hammoud (Paris) et V. Madariaga (Toulouse) insistent sur certains points de vigilance qu’il faut garder à l’esprit lorsque l’on pratique au quotidien l’adaptation en lentilles. Ces points de vigilance revêtent fréquemment l’aspect de kératites bactériennes ou amibiennes, et il faut bien entendu intégrer dans nos pratiques la capacité du patient à prendre en compte les conseils d’hygiène qui lui sont prodigués avant de nous lancer dans la prescription de lentilles de contact. Ce risque, évalué entre 7,7 et 14,0 pour 10 000 patients-années [1, 2], somme toute faible, doit rester un élément à considérer dans la balance bénéfice/ risque que je prends moi-même en compte pour discuter d’une éventuelle prescription de lentilles souples freinatrices ou de lentilles rigides d’orthokératologie dans le contexte de la consultation de myopie.
Je voudrais aussi remercier dans cet éditorial mes collègues le Dr Valérie Sarda (Bobigny), qui nous présente les performances de l’imagerie ultra-grand champ dans la gestion de la myopie, et les Drs Héloïse Torres-Villaros (Bobigny) et Oudy Semoun (Paris), qui partagent avec nous un compte-rendu de l’ARVO, d’autant plus précieux que les agendas des congrès ARVO et SFO se confondaient encore cette année.
Je vous souhaite une bonne lecture.II