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Éditorial

NASH, NAFLD, késako ?


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La stéatose hépatique est sortie au grand jour. NAFLD (non-alcoholic fatty liver disease) et NASH (non-alcoholic steatohepatitis) font leur apparition dans la “novlangue”, mais ne font pas encore la une des gros tirages. Ces sigles font plus chic et moins rire que le terme “foie gras”.
En réalité, il n'y a pas de quoi rire. Car bien que passager clandestin, voire incognito, ce gras-là n'est pas un bon gras. Il s'enflamme, il devient fibreux, il suit le chemin de son fidèle compagnon qui est l'obésité, et devient donc irréversible, passé un ­certain stade.

Certes, la stéatose, la pure infiltration lipidique du foie, est aussi banale que longtemps anodine, peu diagnostiquée car discrète. On en sourit quand l'échographiste l'évoque. Longtemps assimilée, comme l'hyper‑triglycéridémie, à une maladie liée à la consommation alcoolique, on découvre maintenant qu'elle n'est pas forcément due à cette dernière. Elle a acquis le noble titre de maladie métabolique, avec le mystère qu'entoure ce terme aux yeux des profanes. Métabolique donc complexe, d'autant plus que, comme toujours, le microbiote s'en mêle à juste titre ; l'association au terme ­métabolique n'est pas qu'une apparence trompeuse, c'est ­justifié (pas mérité, car c'est une maladie). Aux yeux des médecins, mais malheureusement pas encore à ceux du public, elle n'est plus sous-estimée tant son cours évolutif est sérieux, voire grave : cirrhose, greffe de foie, carcinome en constituent l'aboutissement. Elle occupe des services entiers d'hépatologie auxquels elle donne une seconde jeunesse. Elle touche les enfants, les adolescents, les “gros” et les “pas gros”.

La nutrition vient en renfort de la prévention, et c'est un acteur de la thérapeutique aux côtés de nouvelles molécules. La NASH doit également alerter, car elle flirte avec le diabète, le risque cardiovasculaire, les dyslipidémies, le syndrome des ovaires micropolykystiques…

Le but de ce dossier est d'apprendre à connaître et reconnaître ces maladies. Elles ne figuraient pas au programme des études médicales d'autrefois, l'alcool et ses plaies avaient pris toute la place. Il est temps de s'en occuper résolument.


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J.M. Lecerf déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

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