Avec les progrès thérapeutiques notoires engrangés ces dernières années, dans tous les champs de l'hémato-oncologie, émergent − et c'est heureux − de nouveaux défis. La qualité de vie après l'hémopathie en fait partie, l'engagement de l'hématologue auprès de son (sa) patient(e) ne pouvant se limiter à un point au bout d'une courbe de survie sans événement.
Or, s'il est classique de se préoccuper de cette qualité de vie après la rémission, il y a des composantes qui dépendent étroitement de la vigilance de l'hématologue dans les heures et jours entourant le diagnostic. C'est le cas de la préservation de la fertilité, dont nous entendons dresser l'état des lieux dans ce dossier.
Pour illustrer, avec les travaux de la chercheuse en psychologie Élise Ricadat, combien sont intriquées qualité de vie, y compris sexuelle, pendant et après la maladie, et résilience face à celle-ci.
Pour rappeler, grâce à Pierre Di Pizio, quels traitements gonadotoxiques restent à notre pharmacopée, et, avec Myriam Daudin et David Beauvais, les modalités de la préservation de la fertilité chez l'adulte de sexe masculin. Mais la préservation de la fertilité s'étend bien au-delà du minimum minimorum inculqué dans les petites classes (“CECOS, pas mis zéro !”). Nathalie Dhedin, Florian Chevillon et Pauline Brice nous présentent les progrès, attendus, de la préservation de la fertilité féminine, Virginie Barraud-Lange et Guénolée De Lambert, celle de l'enfant prépubère.
Enfin, Christine Decanter soulève une question délicate : est-il possible de préserver la fertilité après le traitement de l'hémopathie ?
Un seul objectif pour ce dossier, pour reprendre une terminologie chère à nos collègues anglo-saxons (et à Jean-Claude Van Damme) : face aux risques d'infertilité post-hémopathie, soyons tous aware !