Les prises en charge oncologiques ont connu des avancées notables au cours des 20 dernières années, avec l'émergence de nombreuses innovations thérapeutiques : thérapies ciblées, immunothérapies, anticorps conjugués, anticorps bispécifiques, cellules CAR-T, etc. Présentés en janvier, les résultats de l'étude KBP-2020-CPHG pour les cancers bronchiques ont montré une amélioration considérable du pronostic des cancers bronchiques métastatiques au cours de cette période [1]. Le taux de survie globale à 2 ans serait ainsi passé de 21,2 % en 2000 à 47,8 % en 2020. La survie globale médiane serait passée de 8,8 à 17,2 mois.
Au moins 2 innovations majeures, partagées par l'ensemble de l'oncologie, expliquent ces progrès : l'utilisation de thérapies ciblées en fonction du profil génomique des tumeurs et la généralisation du recours à l'immunothérapie pour les autres types de cancers. Ces traitements partagent des modalités d'administration simples et une meilleure tolérance que les chimiothérapies utilisées jusque-là. Conjuguée à l'amélioration des traitements, l'augmentation de l'incidence du cancer bronchique par exemple – + 5 % par an chez les femmes, stabilité chez les hommes [2] – conduit à une inflation de la file active de ces malades dans nos hôpitaux.
Ces évolutions permettent de généraliser des modalités d'accompagnement qui limitent le recours à l'hospitalisation. Les équipes de coordination et d'hospitalisation à domicile (HAD), imaginées initialement pour la prise en charge des maladies chroniques, ont progressivement envahi le champ de l'oncologie. Au commencement, elles se limitaient aux soins de support.
Cela ne va pas sans poser un certain nombre de questions. Quelles sont les limites de l'HAD ? Quels obstacles rencontre-t-elle du point de vue de la valorisation et n'entre-t-elle pas en “concurrence” avec les structures de soins classiques ? Existe-t-il une place pour la recherche clinique dans ce domaine ?
Cette revue tente de répondre à ces interrogations, en nous permettant de voir “ce qui se cache sous le capot”.