Les preuves d'efficacité clinique de nouveaux médicaments associés à des élargissements d'indication de médicaments déjà existants ont conduit, dans l'année qui vient de s'écouler, à un bouleversement du panorama thérapeutique de l'oncologie.
En profiteront surtout les cancers du sein, de l'ovaire et ceux de la prostate ainsi que d'autres moins souvent sur le devant de la scène comme, par exemple, les cancers du foie ou cutanés.
Vous trouverez dans ce numéro spécial de La Lettre du Cancérologue une intéressante mise en perspective de toutes ces avancées présentées ou publiées dans les derniers mois. J'espère que vous apprécierez l'attention avec laquelle nos experts-rédacteurs de La Lettre ont construit cet ouvrage, grâce à un travail quasiment “de bénédictin”, associé à un enthousiasme sans faille. Grâce à ces efforts, j'espère que vous trouverez dans ce travail une aide précieuse à votre pratique oncologique tout au long de l'année 2020.
Toutefois, à l'heure où, selon les experts, 50 à 70 % de la population européenne pourrait être touchée par la plus grave pandémie depuis 1918, cet éditorial pourrait paraître décalé s'il ne prenait pas en compte cet événement.
Mes pensées vont d'abord vers nos patients, fragilisés par leur traitement, devant faire face à un risque plus élevé que le reste de la population.
J'en profite pour saluer le professeur Axel Kahn qui fait partie des rares personnes qui ont communiqué sur la nécessité de poursuivre les traitements contre le cancer malgré la peur du coronavirus. J'ai aussi une pensée émue pour tous les personnels de santé qui, dans leur pratique publique ou dans leur pratique libérale, montent au front quotidiennement, non sans un certain pincement au cœur.
Bien que n'ayant d'autre légitimité que d'être rédacteur en chef d'une revue spécialisée, je souhaite remercier plusieurs praticiens qui n'ont pas compté leur temps pour transmettre au public des messages essentiels de prévention et insister sur la nécessité absolue de les mettre en pratique. Citons-les simplement, sans esprit “d'oscarisation” : Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France qui sait énoncer des vérités parfois désagréables avec un flegme quasi britannique, Alain Ducardonnet qui, comme toujours, parvient à expliquer très clairement des situations compliquées, Frédéric Adnet, chef du service des urgences du CHU Avicenne qui parle avec sérénité et expérience de la vague attendue, Arnaud Fontanet de l'Institut Pasteur qui nous rend plus intelligent chaque fois qu'il parle, Jean-Philippe Derenne, qui nous permet facilement, grâce à ses courbes tracées sur son bloc-notes, de mieux appréhender le phénomène qui nous frappe. Une mention particulière pour les soignants et les médecins jeunes et moins jeunes qui ont produit une belle vidéo pour encourager le civisme de la population française. Enfin, une pensée spéciale pour Li Wenliang, le jeune médecin lanceur d'alerte décédé après s'être dévoué à ses patients.
N'ayant pas les qualités de communication de Winston Churchill, je me contente de vous souhaiter courage et ardeur, et surtout comme disent les Anglo-Saxons : “Take care”.