En cette période estivale, alors que la circulation du virus devient de plus en plus paresseuse (tout au moins en Europe), nous nous attendions à une prise de conscience des imperfections (c'est un euphémisme) de notre structure sanitaire et de son organisation. Après trois mois d'une activité de type commandos face à un virus tueur et un recours à un classique français : le système D, nous étions avides d'un nouveau monde (médical) que l'on nous avait promis. Que constatons-nous ? Une médecine libérale laissée de côté au cours de la crise, objet même de quelques sarcasmes (sans doute quelque manifestation culturelle), la persistance de la baisse du nombre d'hôpitaux publics en contraste avec le maintien d'une administration aussi pléthorique que peu agile, Ségur de la santé laissant sceptique, si l'on comprend bien, un grand nombre de soignants.
Force est de constater que ce monde nouveau et le monde ancien se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Alors faudrait-il douter ? Essayons plutôt de nous tourner vers des exemples motivants !
La Société américaine de cancérologie clinique (ASCO®) en est indubitablement un. Cette énorme institution a dû réinventer en peu de semaines sa réunion annuelle. Des milliers de présentations orales ou par affichages ont été réalisées de façon non présentielle bien sûr, compte tenu de la transformation du centre de congrès de Chicago en hôpital de campagne, mais dans une virtualité très convaincante. Bien qu'ayant impacté les soins des patients atteints de cancer, la Covid-19 n'a pas mis à bas le partage des avancées scientifiques et médicales essentielles en cancérologie pour les 40 000 médecins du monde entier.
Edimark et La Lettre du Cancérologue ont su, malgré les attaques de cette Covid-19, le confinement, le télétravail, les volontaires de La Lettre partis aider les équipes soignantes, l'emploi du temps surchargé des rédacteurs (à leurs activités médicales le matin et présents au congrès virtuel de l'ASCO® l'après-midi), à se hisser à la hauteur de l'enjeu et vous proposer plusieurs journaux francophones en ligne puis un diaporama discuté en ateliers virtuels.
La tradition éditoriale n'a cependant pas été oubliée puisque vous retrouverez, dans ce numéro spécial Chicago 2020 qui marquera les mémoires, un condensé des principales études présentées, en particulier celles qui permettent aujourd'hui ou qui permettront demain d'améliorer la pratique de l'oncologie clinique.
N'hésitez donc pas, s'il vous reste un peu d'énergie, à l'emporter sur une plage, qui sera bien entendu française ou européenne. Le sable reste moins dangereux pour le papier que pour l'électronique.
Bon été de la part de toute l'équipe de La Lettre !