La pathologie artérielle des membres inférieurs est la troisième cause de morbidité cardiovasculaire d'origine athéromateuse, après la maladie coronaire et l'accident vasculaire cérébral : elle affecte environ 200 millions de personnes dans le monde. Sa prévalence aux États-Unis et en Europe se situe entre 3 et 10 % avant l'âge de 50 ans, pour atteindre environ 15 à 20 % chez les personnes de plus de 70 ans.
L'artériopathie périphérique est associée à une augmentation significative du taux d'événements cardiovasculaires majeurs (infarctus du myocarde, accident vasculaire ischémique et décès vasculaire) et à un taux de mortalité toutes causes à 5 ans d'environ 30 %, plus important que le taux de certains cancers.
C'est pour cette raison que l'objectif principal des traitements actuels est d'en réduire la morbidité et la mortalité. Les autres objectifs de la prise en charge sont d'améliorer les symptômes et de préserver la viabilité des membres inférieurs, en sachant que l'amputation est le risque principal de la pathologie au stade de l'ischémie critique.
Pendant longtemps, l'artériopathie périphérique a été négligée et sous-estimée, même par les spécialistes des pathologies cardiovasculaires. Dans les 10 dernières années, la prise de conscience de l'impact clinique et social de cette atteinte vasculaire a permis des avancées très significatives en termes de diagnostic et de thérapeutique, qui ont changé le visage de l'artériopathie.
Dans ce numéro, les spécialistes des pathologies vasculaires périphériques présentent un panorama complet de la prise en charge actuelle de cette pathologie fréquente et des pistes thérapeutiques à venir.