Mise au point

La troponine est-elle un outil de stratification du risque dans la population ?

Mis en ligne le

28 févr. 2020

Auteur

C. Meune

Les nouvelles méthodes de mesure des troponines de haute sensibilité permettent de mesurer des concentrations très faible de troponine circulante.
Le mécanisme responsable de la libération de ces faibles quantités de troponine est différent de celui observé au cours de l'infarctus du myocarde : il ne s'agit plus de nécrose étendue de cardiomyocytes.
Ces faibles élévations ont une valeur pronostique dans plusieurs populations distinctes, population générale ou populations à risque (coronariens, diabétiquess, etc.) ; elles sont associées à un sur-risque d'accident ischémique, mais aussi d'insuffisance cardiaque.
Le bénéfice clinique de l'utilisation de ces nouvelles méthodes comme outil de stratification du risque dans de larges populations n'a pas été clairement établi.

Depuis les premiers travaux du Pr Hugo Katus, dans les années 1980, le dosage des troponines s'est progressivement, mais non sans peine, développé et imposé comme le marqueur biologique de référence dans la prise en charge des syndromes coronariens aigus. Ce parcours a été marqué par plusieurs étapes clés, et l'on peut citer les textes de consensus de la Société européenne de cardiologie et de l'American College of Cardiology de 2000 et de l'American Heart Association de 2003 qui recommandaient de remplacer le dosage des créatine phosphokinase-fraction MB par celui des troponines [1, 2]. En 2007,…