Toute jeune femme enceinte peut développer une pathologie médicale ou chirurgicale et faire appel à son médecin. Celui-ci ne doit pas la considérer comme une “martienne”, mais établir un diagnostic et envisager un traitement en tenant compte de l'état de grossesse et en travaillant de concert avec l'équipe obstétricale.
Les pathologies gastro-entérologiques chroniques ou aiguës exposées ci-après ne sont pas rares, elles intéressent souvent les sujets jeunes et peuvent donc accompagner une grossesse.
F. Bretagnol, qui traite de la chirurgie digestive, insiste bien sur le fait qu'il s'agit souvent de situations d'urgence, cholécystite aiguë ou appendicite, dont la grossesse rend le tableau clinique trompeur par les modifications anatomiques et physiologiques qu'elle engendre et qui peuvent retarder le traitement. Le diagnostic est clinique et s'aidera de l'échographie. Un retard à la prise en charge peut être extrêmement délétère, source de perte fœtale, d'accouchement prématuré. La chirurgie endoscopique, de plus en plus pratiquée, a largement contribué à réduire les risques maternels et fœtaux postopératoires.
Les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l'intestin) sont l'apanage des sujets jeunes et peuvent donc être associées à une grossesse. L'équipe de gastro-entérologie de Besançon fait un point très clair sur les problématiques de ces maladies : transmission, risques (principalement de prématurité et de retard de croissance), importance de débuter une grossesse au cours d'une phase de rémission, et surtout les traitements autorisés et leurs conséquences néonatales. La conduite à tenir pour l'accouchement en cas de lésions périnéales, actives ou non, ou d'antécédent de chirurgie est également discutée et révèle l'importance de la collaboration multidisciplinaire entre proctologue, chirurgien digestif et obstétricien.
Les pathologies hépatiques sont exposées par P. Sogni : hépatopathies proprement gravidiques fréquentes ou intercurrentes de la grossesse. Les prises en charge médicales, parfois dans l'urgence, nécessitent, là encore, des avis multidisciplinaires, y compris pour les pathologies infectieuses bien décrites.
Enfin, très fréquentes et souvent négligées bien que source de graves désagréments, les affections proctologiques sont exposées exhaustivement par A. Senéjoux, avec des propositions thérapeutiques efficaces et pratiques.
Merci aux auteurs de la clarté de leur exposé et de leurs propositions thérapeutiques, qui aideront sûrement les praticiens dans leur exercice quotidien.