Nous avons souhaité dans ce numéro aborder la surveillance de la grossesse à travers des sujets d'actualité liés à des données récemment publiées.
En observant les résultats de l'Enquête périnatale française de 2016, où seulement 7 % des femmes enceintes sont vaccinées contre la grippe saisonnière alors que cette vaccination est recommandée pendant la grossesse, il nous est apparu comme une mission de santé publique d'aborder la vaccination pendant la grossesse et la période du post-partum.
Ensuite, nous nous sommes intéressés au dépistage non invasif de la trisomie 21, technique récente, développée depuis les années 2010, qui est devenue plus accessible depuis quelques années et pour laquelle les indications peuvent encore parfois rester floues.
Puis, nous avons souhaité aborder les marqueurs prédictifs de la prééclampsie à travers des biomarqueurs sériques (PlGF, PAPP-A et sFlt-1) en faisant un état des lieux des données sur le sujet et en essayant d'interpréter leur pertinence en dépistage précoce (au premier trimestre de la grossesse) et plus tardif (aux deuxième et troisième trimestres).
Enfin, selon l'Enquête périnatale française de 2016, plus de 21 % des femmes avaient 35 ans ou plus au moment de leur accouchement et 36,7 % des grossesses gémellaires étaient observées chez des femmes de 35 ans ou plus. L'âge maternel avancé est donc un sujet qui concerne tous les obstétriciens aujourd'hui, et nous avons trouvé intéressant d'étudier les données actuelles des issues de ces grossesses afin d'informer au mieux nos patientes et de prévenir les conséquences maternelles et néonatales de ces grossesses tardives.
Nous avons également souhaité aborder la surveillance du travail au travers des recommandations récentes qui ont été émises par la Haute Autorité de santé en 2018, tout d'abord à propos du début du travail jusqu'à la dilatation complète (premier stade du travail) et de la dilatation complète jusqu'à la naissance de l'enfant (second stade).
La gestion du premier stade du travail a été marquée par des propositions de changement de pratiques concernant la phase de latence (avant 6 cm de dilatation), avec, de plus, la nécessité de prendre en compte une demande des femmes de “démédicaliser” leur accouchement.
Concernant le second stade du travail, une évolution des pratiques est proposée sur la durée des efforts expulsifs, anciennement limitée à 30 minutes. Des recommandations ont également été faites concernant la durée totale de ce second stade du travail (à dilatation complète) grâce à des données récentes sur le sujet.
Enfin, des études récentes ont été publiées sur les grossesses gémellaires permettant de mieux orienter la décision des praticiens sur la voie d'accouchement et l'information à donner aux patientes sur l'état de santé néonatal en fonction de la voie d'accouchement choisie.