À l'heure où l'image de la contraception hormonale est ternie dans la population féminine, où la crainte des hormones augmente, où le recours à l'IVG ne décroît pas significativement, il nous a semblé important de consacrer un numéro de La Lettre du Gynécologue aux évolutions récentes des stratégies contraceptives.
Sans parler de grandes révolutions, ces dernières années ont vu apparaître des innovations très intéressantes permettant d'élargir de façon majeure l'éventail des propositions contraceptives pour que chaque femme puisse trouver celle qui lui correspond le mieux.
Ainsi, de nouvelles contraceptions orales ont vu le jour afin d'améliorer la tolérance et de tenter d'en minimiser les risques.
Sandrine Perol détaille les 2 contraceptions contenant comme progestatif de la drospirénone et explique leurs avantages par rapport à l'offre contraceptive actuelle. La première combine cette molécule à l'éthinylestradiol, avec certains bénéfices mais des risques non modifiés par rapport aux autres associations déjà existantes. La seconde l'utilise seule avec des avantages notables comparativement aux autres contraceptions progestatives pures.
Lorraine Maitrot-Mantelet fait le point sur les bénéfices et les risques des contraceptions contenant de l'estradiol. Elle précise notamment les données actuelles en termes de risque cardiovasculaire et thromboembolique.
Anne Fevre s'est penchée pour nous sur les nouvelles applications très utilisées par les jeunes femmes pour les aider dans la gestion de la contraception au quotidien.
Gabrielle Laloux et Marie Lambert analysent les critères de choix de la contraception intra-utérine. Ce mode de contraception est de plus en plus demandé, notamment par les jeunes femmes. Ainsi, le DIU au cuivre est particulièrement souhaité dans un désir de contraception “sans hormones”. Les DIU au lévonorgestrel offrent, quant à eux, l'avantage d'un vrai traitement, par exemple lorsqu'une aménorrhée thérapeutique est nécessaire.
Geoffroy Robin évoque l'implication croissante des hommes dans la contraception du couple. Il fait un état des lieux précis de la contraception masculine hormonale avec ses freins et ses espoirs.
Enfin, nous avons tenté de clarifier les interactions médicamenteuses capables de réduire l'efficacité de la contraception. Bien les connaître permet ainsi un meilleur choix quand une pathologie chronique existe, qu'un projet de grossesse doit être spécialement programmé, ou que des thérapeutiques au long cours sont susceptibles d'être modifiées par une contraception hormonale.
Les souhaits des femmes changent, la contraception évolue, se diversifie et s'améliore… espérons que les attentes des premières et la recherche scientifique se rejoignent pour que chaque femme définisse, en accord avec son praticien, la contraception efficace et sûre qui lui correspond à chaque moment de sa vie. Ainsi, l'écoute des attentes et des craintes des femmes et la parfaite connaissance des effets indésirables éventuels permettent d'adapter la contraception au fil du temps.
En matière de contraception, rien n'est figé, tout évolue, alors sachons nous adapter pour espérer diminuer les réticences et obtenir une franche diminution des grossesses non désirées.