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Éditorial

Sommeil et maladies neurologiques : une liaison dangereuse


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Si comme le disait Charles Péguy, le sommeil est l'ami de l'homme*, il est également l'ami du neurologue, tant ses perturbations peuvent apporter un éclairage nouveau et aider à des diagnostics parfois difficiles.

Comme souligné par F. Djouadi et D. Léger (page 6), l'éveil et le sommeil résultent d'interactions complexes entre des systèmes neuro-anatomiques et neurochimiques. On conçoit donc bien que des maladies neurologiques provoquant des dysfonctionnements de ces systèmes puissent engendrer des troubles du sommeil. Ces liens étroits sont connus de longue date : somnolence excessive ou insomnie décrite par Constantin von Economo (1917) chez des patients souffrant d'encéphalite virale et présentant à l'examen post mortem des lésions hypothalamiques, état de sommeil lent irréversible induit par Bremer (1931) lors de sections hautes du mésencéphale.

De nos jours, les troubles du sommeil associés à des pathologies neurologiques sont de mieux en mieux connus et semblent très divers :

  • mouvements pathologiques, comme les parasomnies du sommeil paradoxal parfois annonciatrices de pathologies neurodégénératives (V. Cochen De Cock, page 12) ou le syndrome des jambes sans repos empêchant l'endormissement (S. Chenini et Y. Dauvilliers, page 16) ;
  • excès de sommeil du syndrome de Kleine-Levin (P. Dodet et al., page 22) ;
  • accès d'endormissement de la narcolepsie (L. Barateau et Y. Dauvilliers, page 26).

Par ailleurs, des troubles du sommeil peuvent survenir sans qu'ils soient à relier à une pathologie neurologique − insuffisance de sommeil (J. Taillard et P. Philip, page 31), syndrome d'apnées du sommeil (M. Destors et al., page 34), excès de sommeil de l'hypersomnie idiopathique (P. Dodet et al., page 40) −, mais qui peuvent aggraver les symptômes d'éventuelles maladies neurologiques présentes de façon coïncidentale via la somnolence et la réduction répétée du temps de sommeil. La gestion efficace de ces troubles du sommeil (K. Guichard et al., page 47) permettra alors d'améliorer les symptômes neurologiques sans liens causaux directs (troubles cognitifs, crises comitiales, etc.).

Un immense merci à tous les auteurs qui ont contribué à ce très beau dossier. J'espère que vous éprouverez autant de plaisir que moi à le parcourir pour bien commencer cette année 2019 que je vous souhaite heureuse et épanouie !


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