Les résultats d’une chirurgie de l’épilepsie sont, entre autres, fortement liés à son étiologie : les résections d’une lésion unique et bien délimitée ont ainsi le meilleur taux de succès. Les lésions post-traumatiques sont une étiologie fréquente de l’épilepsie, représentant entre 4 et 9 % de tous les cas d’épilepsie et 20 % des cas d’épilepsie symptomatique. Les mécanismes en sont cependant complexes et multiples, avec des lésions pouvant être multifocales ou mal délimitées, ce qui restreint parfois l’orientation de ces patients vers une évaluation préchirurgicale. Pour en évaluer les bénéfices potentiels, les auteurs ont effectué une méta-analyse incluant 14 études, soit 430 patients au total, ayant évalué l’impact d’un traitement chirurgical (résection du foyer épileptogène ou pose d’un stimulateur du nerf vague, SNV) chez des patients souffrant d’une épilepsie post-traumatique pharmacorésistante. La prise en charge chirurgicale a permis une réduction médiane globale de la fréquence des crises de 77,1 % (IC95 : 69,8-83,7). En prenant en compte uniquement les 329 patients ayant eu une résection chirurgicale, la réduction de la fréquence des crises a atteint 79,9 % (IC95 : 70,3-88,2). Chez les 101 patients ayant eu un traitement par SNV, cette réduction a été de 54,5 % (IC95 : 31,6-77,4).
Commentaire
Dans cette méta-analyse, les résultats d’une chirurgie de l’épilepsie dans le cas d’une épilepsie post-traumatique pharmacorésistante ont été tout à fait favorables, permettant une très forte réduction de la fréquence des crises. Cela confirme qu’adresser ces patients vers une évaluation préchirurgicale est tout à fait pertinent. Par ailleurs, bien que moins efficace qu’une résection chirurgicale, la mise en place d’un SNV reste une alternative correcte chez les patients pour lesquels une résection chirurgicale ne peut être réalisée, permettant de réduire de moitié la fréquence des crises.