D’anciennes études ont publié des résultats contradictoires sur le risque de poussée après une fécondation in vitro (FIV). Ces dernières années, on observe une utilisation plus fréquente des procédures de FIV. Cette étude rétrospective multicentrique américaine [1] a analysé le risque de poussée chez des patientes atteintes de SEP ou de syndrome cliniquement isolé (CIS), âgées de 18 à 45 ans, ayant bénéficié d’au moins 1 cycle de FIV entre janvier 2010 et octobre 2021. Le taux annualisé de poussée (TAP) de la période d’exposition (dans les 3 mois après la FIV) a été comparé à celui de la période non exposée (les 12 mois précédent). 65 patientes (SEP ou CIS) ont été incluses, avec 124 cycles de FIV (majoritairement des stimulations ovariennes). L’âge moyen des patientes était de 36,5 ans (DS : 3,8). 60 % des patientes avaient reçu un traitement de fond (DMT) dans les 12 mois, mais seules 43 % étaient sous un DMT efficace au moment de la FIV. L’analyse statistique principale s’était intéressée aux stimulations ovariennes (60 patientes, 80 cycles). Le TAP à 3 mois était identique à celui avant la FIV (0,26 versus 0,25 ; p = 0,37). Cinq poussées ont été observées, chez 4 patientes, toutes non traitées au moment de la FIV.
Commentaire
Ces résultats viennent renforcer ceux d’une étude française récente [2] fondée sur les données du Système national des données de santé : chez 225 patientes (338 cycles de FIV), il n’était pas retrouvé d’augmentation du TAP dans les 3 mois après la FIV. Les patientes sous DMT au moment de la FIV faisaient significativement moins de poussée que celles non traitées. Il est important de ne pas sous-traiter les patientes désirant une grossesse : un traitement efficace adapté doit leur être proposé, en particulier en cas de FIV.