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Éditorial

La pharmacologie de la femme


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Notre dernier numéro de l’année se compose de 2 parties. Pour la 1re partie, réjouissez-vous, car, forts du succès remporté l’année dernière par notre compte rendu de communications présentées à Limoges, au congrès de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), nous réitérons notre initiative !

Voici donc, pour commencer, une sélection des temps forts de communications faites à Tours, lors du congrès 2024 de la SFPT, congrès dont les interventions ont été particulièrement riches et intéressantes. Vous apprécierez certainement les brèves rapportant les nombreuses actualités thérapeutiques et pharmacologiques dans le domaine de la néphrologie et de la transplantation rénale, telles l’utilisation du bélatacept, celle des anticoagulants, ou encore les dernières informations concernant l’administration des inhibiteurs du SGLT2. Un focus sur le sujet brûlant des médicaments employés contre l’obésité, et leur part potentielle de mésusage, est bien évidemment proposé. Un autre sujet d’actualité, l’emploi des anticorps pendant la grossesse et ses risques identifiés, a également fait l’objet d’une synthèse. Une belle entrée en matière de la 2de partie de ce numéro. Bien entendu, ce compte rendu ne serait pas complet sans un retour d’information sur les actualités présentées en addicto­vigilance, telles que l’utilisation croissante des opioïdes, dont la naloxone. Je vous laisse apprécier son contenu, aussi agréable à lire qu’instructif !

La 2de partie ne se veut pas féministe, mais va néanmoins se consacrer à la femme. Sur un plan pharmacologique, bien entendu. Car, finalement, la pharmacologie a trop peu pris en considération les spécificités féminines, et ce depuis longtemps. Pourtant, des différences entre les sexes sont évidentes, et cela inclut des différences biologiques entre les hommes et les femmes, mais également des différences au cours de la vie d’une même femme : il faudrait considérer autant de femmes qu’il y a d’étapes physiologiques dans la vie d’une femme – et que dire de la différence de pharmacologie entre une petite fille, une jeune femme prépubertaire, une femme en âge de procréer, une femme enceinte, une femme allaitante ou encore une femme ménopausée ? Chez les hommes, c’est plus simple… La pharmacologie est donc plus facile à étudier ! Ainsi, les essais cliniques ont longtemps, et majoritairement, recruté des hommes, souvent pour ces raisons évidentes de simplicité et de réduction des variables confondantes. Cette approche malheureuse a conduit à une sous-représentation des femmes – tout de même la moitié de la population mondia­le humaine ! –, créant un biais dans les données de sécurité et d’efficacité des médicaments. Pour vous donner quelques détails, vous verrez comment ces différences influencent la façon dont les médicaments sont absorbés, distribués, métabolisés et éliminés dans notre organisme, la façon dont ils agissent, produisant aussi bien les effets pharmacologiquement recherchés que des effets indésirables. Vous verrez ainsi que l’absorption des médicaments peut être affectée par des différences dans le pH gastrique et la motilité intestinale, que la distribution des médicaments est influencée par une proportion de masse grasse distincte de celles des hommes, et que le métabolisme hépatique peut être modulé par les hormones sexuelles. Enfin, vous apprendrez comment l’élimination rénale peut être différente en raison de variations dans le débit de filtration glomérulaire. Outre ces différences pharmacocinétiques, la pharmaco­dynamie révèle également des différences pour vous, mesdames, par rapport à vous, messieurs. Les femmes, avec leurs fluctuations hormonales et leurs caractéristiques physiologiques, peuvent réagir autrement aux traitements. Les variations hormonales au cours du cycle menstruel peuvent, par exemple, influencer la réponse aux médicaments. Ainsi, les récepteurs hormonaux, présents en plus grande quantité chez les femmes, peuvent moduler la réponse aux médicaments, comme les analgésiques opioïdes. Les femmes peuvent avoir des traitements qui évoluent en fonction de leur vie, en raison des spécificités liées à la reproduction : les traitements hormonaux, les traitements préventifs ou curatifs pour elles-mêmes, voire des traitements préventifs ou curatifs pour l’enfant qu’elles portent. Elles peuvent également avoir une réponse immunitaire différente aux médicaments, ce qui peut affecter l’efficacité et les effets indésirables de ces derniers. Ainsi, elles sont plus susceptibles de développer des réactions allergiques aux médicaments. Et justement, ou plutôt, injustement, elles sont souvent plus susceptibles de subir des effets indésirables médicamenteux. Cette vulnérabilité accrue peut être attribuée à des différences là encore pharmacocinétiques et pharmacodynamiques, mais aussi à des facteurs socio­culturels. Par exemple, les femmes sont plus susceptibles de prendre plusieurs médicaments simultanément, augmentant le risque d’interactions médicamenteuses. Les effets indésirables peuvent également être plus graves ou fréquents chez elles, comme les réactions cutanées sévères ou les troubles du rythme cardia­que. Enfin, de façon intéressante et complémentaire, elles sont plus susceptibles de signaler des effets indésirables, ce qui peut refléter une plus grande vigilance ou une plus grande sensibilité aux médicaments.

La pharmacologie de la femme est un domaine en pleine évolution, qui nécessite une attention accrue pour combler les lacunes actuelles. Ainsi, à l’ère d’une volonté d’égalité sexuelle sociétale, il sera… non, il est important de prendre en considération les différences de pharmacologie suivant le sexe du patient. Vous avez là des articles qui, justement, s’y intéressent. Finalement, une approche personnalisée de la pharmacologie, tenant compte des spécificités de chaque sexe, améliorera la qualité des soins et les résultats thérapeutiques.

Je ne vous en dis pas plus, tout (ou presque) est détaillé dans les pages suivantes de ce captivant numéro. Bonne lecture !

F. Rocher déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
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