Les réanimateurs qui prennent quotidiennement en charge
des pneumonies graves liront avec intérêt les mises au point
de ce numéro de La Lettre du Pneumologue sur les infections
pulmonaires.
B. Zuber et al. rappellent que le pneumocoque reste un “tueur”,
comme le soulignait sir William Osler voilà plus d'un siècle. À l'heure
où nous nous préoccupons, fort légitimement, de la multirésistance,
il convient aussi de se souvenir que des bactéries sensibles mais
très virulentes peuvent provoquer le décès, ce qui est encore le cas
pour 20 % des pneumonies à Streptococcus pneumoniae prises en charge
en service de réanimation. De fait, les données les plus récentes
du Centre national de référence du pneumocoque (CNRP) indiquent
que le pourcentage de souches avec une sensibilité diminuée
à la pénicilline G n'était plus en 2012 que de 22 %, ce qui confirme
la décroissance observée depuis 2003. Les pourcentages sont
bien moindres pour l'amoxicilline et le céfotaxime parmi les souches
invasives.