En préparant cet éditorial, j'ai d'abord une pensée pour Philippe Godard, fondateur scientifique de La Lettre du Pneumologue. Philippe a su bâtir méticuleusement une revue de qualité qui constitue une référence pour les pneumologues francophones. Je souhaite aussi remercier l'ensemble des équipes d'Edimark sous l'impulsion de Claudie Damour-Terrasson. J'adresse un salut amical aux membres du comité de rédaction, du conseil de rédaction, du comité scientifique et du comité de lecture de La Lettre. Enfin, nous sommes tous très redevables à nos auteurs pour la qualité de leurs manuscrits et à nos lecteurs pour leur fidélité.
Certains événements de 1998 nous paraissent déjà bien lointains. Outre la parution de notre premier numéro, nous nous souvenons de la liesse populaire accompagnant la victoire de l'équipe de Zinédine Zidane et Didier Deschamps à la 16e Coupe du monde de football. On se surprend à lire que des outils de notre quotidien ont à peine 20 ans. C'est le cas de Google, fondé en 1998 dans la Silicon Valley, par Larry Page et Sergey Brin. Dans le domaine de la littérature pour la jeunesse paraît en Angleterre un roman mettant en scène un jeune sorcier, Harry Potter. Le pneumologue spécialiste de l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) salue le talent de Louis Ignarro, Robert Furchgott et Ferid Murad qui ont reçu le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur le monoxyde d'azote (NO). En 1998, on paye notre journal en franc… À la fin de cette année, la parité entre le franc et l'euro sera définitivement fixée, amorçant la transition vers une monnaie partagée à l'échelle d'un continent.
En 2018, le monde va toujours plus vite et la connaissance se partage sur tous les supports. On lit sur sa tablette, son téléphone, on écoute des podcasts, on partage des vidéos, on assiste à des webinars depuis son bureau… Cette frénésie dans la production et le partage des connaissances impose une grande rigueur des éditeurs pour diffuser exclusivement des données vérifiées, et en affichant les éventuels liens d'intérêts qui unissent souvent les scientifiques et les industriels. En 2018, et ce n'est pas nouveau, la diffusion du papier décline, mais nos journaux résistent en se rendant accessibles sous différents formats, afin que chacun puisse disposer du ou des supports qu'il préfère selon le jour et l'heure.
Ce numéro anniversaire a été l'occasion de célébrer certaines icônes de la pneumologie au premier rang desquelles les initiatives GINA et GOLD. Nos collègues Louis-Philippe Boulet (Québec), Roberto Rodriguez-Roisin, Alvar Agusti (Barcelone) et Claus Vogelmeier (Marburg) nous ont fait l'amitié de rédiger des textes destinés à ce numéro. Ce beau cadeau pour nos 20 ans est vraiment très apprécié. Dans ces colonnes, on parle aussi de notre actualité avec de formidables articles sur le changement climatique, les phénotypes de l'asthme de l'enfant, les parcours de soins intégrés à l'heure des traitements biologiques de l'asthme sévère, les innovations dans la prise en charge de la mucoviscidose, de la fibrose pulmonaire, de l'asthme sévère et du cancer pulmonaire, sans oublier la transplantation pulmonaire, si précieuse dans les maladies pulmonaires terminales. Dans ce numéro, nous sommes fiers de faire coexister les auteurs les plus “éminents” et les plus “émergents” avec la publication des cas cliniques rédigés par les 3 jeunes lauréats du Grand Prix HTAP sous l'égide de La Lettre du Pneumologue. Symboliquement, faire coexister les générations et les thématiques est une marque de fabrique de notre revue au service des pneumologues de tous horizons.
Bonne lecture et merci à vous tous !