La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique. Elle est due au tabagisme dans environ 80 % des cas. Parmi les autres facteurs de risque, on note les expositions professionnelles, la pollution atmosphérique, l’exposition passive à la fumée de cigarette, des maladies respiratoires infantiles telles que la dysplasie bronchopulmonaire ou l’asthme mal contrôlé et des facteurs génétiques. Aussi convient-il de détailler les déterminants précoces de la BPCO (article de C. Chautemps et M. Zysman, p. 50). L’exposition à la fumée du tabac (tabagisme actif ou passif) demeure dans tous les cas un facteur aggravant.
On estime que la BPCO touche 3 millions de personnes en France et qu’elle est à l’origine d’un grand nombre d’hospitalisations (le nombre d’hospitalisations pour exacerbations de BPCO a en effet augmenté de 15,5 % entre 2007 et 2012) et de décès (en 2019, elle a causé environ 3,2 millions de décès dans le monde, selon l’OMS). La coordination entre professionnels de santé ainsi qu’un suivi adapté sont de nature à améliorer sensiblement la prise en charge et la qualité de vie des patients.
De nombreux mécanismes physiopathologiques sont intriqués dans la survenue de la BPCO tels qu’une augmentation de l’apoptose, de la sénescence et de l’inflammation, ainsi qu’un déséquilibre de la balance protéase/antiprotéase. Les nouvelles voies de recherche émanant d’une meilleure connaissance de ces différents mécanismes seront présentées par M. Toigo et L. Boyer (p. 58).
La BPCO évolue de façon insidieuse et ses signes cliniques sont souvent négligés. Les symptômes les plus précoces sont la toux et l’expectoration chronique (bronchite chronique). La dyspnée s’installe progressivement. Cette évolution peut être émaillée d’exacerbations définies par des épisodes d’aggravation de la toux, des expectorations et de l’essoufflement, qui peuvent nécessiter une hospitalisation.
La confirmation du diagnostic de la BPCO repose sur l’exploration fonctionnelle respiratoire, qui met en évidence un trouble ventilatoire obstructif non complètement réversible et permet de préciser la sévérité et de suivre l’évolution de la maladie.
La BPCO ne peut pas être guérie, mais une prise en charge adaptée permet d’améliorer la qualité de vie des patients. Cette prise en charge est multidisciplinaire. Elle inclut :
- hygiène de vie : arrêt du tabac le plus tôt possible et maintien d’une activité physique régulière (adaptée à l’âge et aux capacités physiques du patient) ;
- éducation thérapeutique : l’acquisition par le patient et sa famille de connaissances sur la maladie permet de mieux gérer la pathologie et ses complications ;
- vaccinations : la vaccination antigrippale annuelle ainsi que la vaccination antipneumocoque sont recommandées ;
- traitement médicamenteux : la prise en charge médicamenteuse repose principalement sur un traitement bronchodilatateur par voie inhalée, puis, à un stade évolué de la maladie (insuffisance respiratoire chronique), une oxygénothérapie de longue durée peut être nécessaire. Les traitements médicaux seront passés en revue par B. Ribeiro Baptista, S. Valentin et F. Chabot (p. 64) ;
- réhabilitation respiratoire : c’est un élément important de la prise en charge qui permet d’améliorer la qualité de vie des malades. Elle comporte des activités physiques (vélo d’appartement, musculation, gymnastique, etc.) et de la kinésithérapie respiratoire, dont les principes et le déroulement seront exposés par B. Bouteleux et M. Delorme (p. 72).
La BPCO s’accompagne de multiples comorbidités, notamment cardiovasculaires : la dénutrition, l’ostéoporose, la sarcopénie, l’anxiété et la dépression. Les caractéristiques de l’atteinte musculaire liée à cette maladie seront traitées par P. Henrot (p. 79).
La BPCO est donc une maladie systémique, avec un retentissement en matière de morbidité et de mortalité non négligeable, et dont la prise en charge multidisciplinaire est une des pistes d’avenir permettant d’espérer des progrès à moyen terme.