La question des séquences thérapeutiques dans les adénocarcinomes bronchiques avec addiction oncogénique occupe une place croissante dans nos discussions au sein des réunions de concertation pluridisciplinaire. L’accès à des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) de nouvelle génération, sans cesse plus spécifiques, et le plus souvent de plus en plus efficaces, pose la question de leur positionnement dans les lignes de traitements. En effet, dans les tumeurs mutées EGFR ou avec réarrangement de ALK, le choix des séquences thérapeutiques va modifier non seulement le type de progression tumorale (et notamment cérébrale), mais aussi le type de mécanisme histomoléculaire de résistance à progression. Le ciblage de ces mécanismes de résistance représente un enjeu majeur aujourd’hui. De nombreux essais cliniques sont en cours dans ces situations, qui testent, à progression ou d’emblée en 1re ligne, des stratégies d’association avec des thérapies ciblant les principaux mécanismes de résistance connus (inhibiteurs de MET par exemple) ou des thérapies ciblées de 4e génération, ou bien des stratégies d’association ITK + chimiothérapie en 1re ligne. Par ailleurs, la radiothérapie en condition stéréotaxique tient certainement une place de choix dans le traitement des adénocarcinomes avec addiction oncogénique, bien sûr en cas de progression oligométastatique, mais possiblement également d’emblée au diagnostic ou comme traitement de la maladie résiduelle. Enfin, la question de la place de l’immunothérapie dans les séquences thérapeutiques en présence d’une addiction reste ouverte. Ce dossier propose de décrire l’état des lieux des connaissances sur ces différents points, ainsi que les perspectives à venir.